Quiz ton bac de français, Yourcenar Mémoires d'Hadrien Soi-même comme un autre
-
Quiz- biographie de Yourcenar "Soi-même comme un autre" parcours bac
Exercice pour la classe de 1ère réviser et préparer le bac blanc et l'examen du baccalauréat Quiz sur la biographie de Marguerite Yourcenar "Mémoires d'Hadrien"/ Soi-même comme un autre à l'EAF 2022
-
Quiz Yourcenar "Soi-même comme un autre" parcours Mémoires d'Hadrien
Exercice pour la classe de 1ère réviser et préparer le bac blanc et l'examen du baccalauréat Quiz Yourcenar "Soi-même comme un autre" parcours bac Mémoires d'Hadrien "Mémoires d'Hadrien"/ Soi-même comme un autre à l'EAF 2022
-
Quiz l'épilogue Mémoires d'Hadrien Yourcenar "Soi-même comme un autre"
Exercice pour la classe de 1ère réviser et préparer le bac blanc et l'examen du baccalauréat Quiz l'épilogue Mémoires d'Hadrien Yourcenar "Soi-même comme un autre" Le commentaire du site sur l'épilogue Lecture du texte, l'épilogue "Tout est prêt: l'aigle chargé de porter aux dieux l'âme de l'empereur est tenu en réserve pour la cérémonie funèbre. Mon mausolée, sur le faîte duquel on plante en ce moment les cyprès destinés à former en plein ciel une pyramide noire, sera terminé à peu près à temps pour le transfert des cendres encore chaudes. J'ai prié Antonin qu'il y fasse ensuite transporter Sabine ; j'ai négligé de lui faire décerner à sa mort les honneurs divins, qui somme toute lui sont dus; il ne serait pas mauvais que cet oubli fût réparé. Et je voudrais que les restes de Lucius Aelius César soient placés à mes côtés. Ils m'ont emmené à Baïes; par ses chaleurs de juillet, le trajet a été pénible, mais je respire mieux au bord de la mer. La vague fait sur le rivage son murmure de soie froissée et de caresse ; je jouis encore des longs soirs roses. Mais je ne tiens plus ces tablettes que pour occuper mes mains, qui s'agitent malgré moi. J'ai envoyé chercher Antonin ; un courrier lancé à fond de train est parti pour Rome. Bruits de sabots de Borysthènes, galop du cavalier thrace... Le petit groupe des intimes se presse à mon chevet. Chabrias me fait pitié : les larmes conviennent mal au rides des vieillards. Le beau visage de Céler est comme toujours étrangement calme; il s'applique à me soigner sans rien laisser voir de ce qui pourrait ajouter à l'inquiétude ou à la fatigue d'un malade. Mais Diotime sanglote, la tête enfouie dans les coussins. J'ai assuré son avenir ; il n'aime pas l'Italie; il pourra réaliser son rêve qui est de retourner à Gadara et d'y ouvrir avec un ami une école d'éloquence; il n'a rien à perdre à ma mort. Et pourtant, la mince épaule s'agite convulsivement sous les plis de la tunique; je sens sous mes doigts des pleurs délicieux. Hadrien jusqu'au bout aura été humainement aimé. Petite âme, âme tendre et flottante, compagne de mon corps, qui fut ton hôte, tu vas descendre dans ces lieux pâles, durs et nus, où tu devras renoncer aux jeux d'autrefois. Un instant encore, regardons ensemble les rives familières, les objets que sans doute nous ne reverrons plus...Tâchons d'entrer dans la mort les yeux ouverts."
-
Quiz Mémoires d'Hadrien Yourcenar, le portrait moral de l'empereur
Exercice pour la classe de 1ère réviser et préparer le bac blanc et l'examen du baccalauréat Quiz pour revoir l'étude linéaire du portrait moral de l'empereur "Quand je considère ma vie...d’avoir été empereur." Le commentaire du site à consulter Quand je considère ma vie, je suis épouvanté de la trouver informe. L’existence des héros, celle qu’on nous raconte, est simple : elle va droit au but comme une flèche. Et la plupart des hommes aiment à résumer leur vie dans une formule, parfois dans une vanterie ou dans une plainte, presque toujours dans une récrimination ; leur mémoire leur fabrique complaisamment une existence explicable et claire. Ma vie a des contours moins fermes. Comme il arrive souvent, c’est ce que je n’ai pas été, peut-être, qui la définit avec plus de justesse : bon soldat, mais point grand homme de guerre, amateur d’art, mais point cet artiste que Néron crut être à sa mort, capable de crimes, mais point chargé de crimes. Il m’arrive de penser que les grands hommes se caractérisent justement par leur position extrême, où leur héroïsme est de se tenir toute la vie. Ils sont nos pôles, ou nos antipodes. J’ai occupé toutes les positions extrêmes tour à tour, mais je ne m’y suis pas tenu ; la vie m’en a toujours fait glisser. Et cependant, je ne puis pas non plus, comme un laboureur ou un portefaix vertueux, me vanter d’une existence située au centre. Le paysage de mes jours semble se composer, comme les régions de montagne, de matériaux divers entassés pêle-mêle. J’y rencontre ma nature, déjà composite, formée en parties égales d’instinct et de culture. Çà et là, affleurent les granits de l’inévitable ; partout, les éboulements du hasard. Je m’efforce de reparcourir ma vie pour y trouver un plan, y suivre une veine de plomb ou d’or, ou l’écoulement d’une rivière souterraine, mais ce plan tout factice n’est qu’un trompe-l’œil du souvenir. De temps en temps, dans une rencontre, un présage, une suite définie d’événements, je crois reconnaître une fatalité, mais trop de routes ne mènent nulle part, trop de sommes ne s’additionnent pas ; je perçois bien dans cette diversité, dans ce désordre, la présence d’une personne, mais sa forme semble presque toujours tracée par la pression des circonstances ; ses traits se brouillent comme une image reflétée sur l’eau. Je ne suis pas de ceux qui disent que leurs actions ne leur ressemblent pas. Il faut bien qu’elles le fassent, puisqu’elles sont ma seule mesure, et le seul moyen de me dessiner dans la mémoire des hommes, ou dans la mienne propre ; puisque c’est peut-être l’impossibilité de continuer à s’exprimer et à se modifier par l’action qui constitue la différence entre l’état de mort et celui de vivant. Mais il y a entre moi et ces actes dont je suis fait un hiatus indéfinissable. Et la preuve, c’est que j’éprouve sans cesse le besoin de les peser, de les expliquer, d’en rendre compte à moi-même. Certains travaux qui durèrent peu sont assurément négligeables, mais des occupations qui s’étendirent sur toute la vie ne signifient pas davantage. Par exemple, il me semble à peine essentiel, au moment où j’écris ceci, d’avoir été empereur.