Quiz oral EAF Lagarce Juste la fin du monde partie 1, scène 5
Exercice pour la classe de 1ère
réviser et préparer le bac blanc et l'examen du baccalauréat
Quiz sur Juste la fin du monde partie 1, scène 5
Commentaire du site de la partie 1, scène 5
Juste la fin du monde, Jean-Luc Lagarce. Parcours crise personnelle, crise familiale
LOUIS.
— C’était il y a dix jours à peine peut-être
– où est-ce que j’étais ?
– ce devait être il y a dix jours et c’est peut-être aussi pour cette unique et infime raison que je décidai de revenir ici.
Je me suis levé et j’ai dit que je viendrais les voir, rendre visite, et ensuite, les jours suivants, malgré les excellentes raisons que je me suis données, je n’ai plus changé d’avis.
Il y a dix jours, j’étais dans mon lit et je me suis éveillé, calmement, paisible
– cela fait longtemps, aujourd’hui un an, je l’ai dit au début, cela fait longtemps que cela ne m’arrive plus et que je me retrouve toujours, chaque matin, avec juste en tête pour commencer, commencer à nouveau, juste en tête l’idée de ma propre mort à venir
–je me suis éveillé, calmement, paisible, avec cette pensée étrange et claire je ne sais pas si je pourrai bien la dire avec cette pensée étrange et claire que mes parents, que mes parents, et les gens encore, tous les autres, dans ma vie, les gens les plus proches de moi, que mes parents et tous ceux que j’approche ou qui s’approchèrent de moi, mon père aussi par le passé, admettons que je m’en souvienne, ma mère, mon frère là aujourd’hui et ma sœur encore, que tout le monde après s’être fait une certaine idée de moi, un jour ou l’autre ne m’aime plus, ne m’aima plus et qu’on ne m’aime plus (ce que je veux dire) « au bout du compte », comme par découragement, comme par lassitude de moi, qu’on m’abandonna toujours car je demande l’abandon c’était cette impression, je ne trouve pas les mots, lorsque je me réveillai
– un instant, on sort du sommeil, tout est limpide, on croit le saisir, pour disparaître aussitôt
– qu’on m’abandonna toujours, peu à peu, à moi-même, à ma solitude au milieu des autres, parce qu’on ne saurait m’atteindre, me toucher, et qu’il faut renoncer, et on renonce à moi, ils renoncèrent à moi, tous, d’une certaine manière, après avoir tant cherché à me garder auprès d’eux, à me le dire aussi, parce que je les en décourage,