Commentaires littéraire et linéaire de Melancholia, Hugo, les Contemplations, livre III, programme EAF 2022

- Objet d'étude : La poésie du XIXe siècle au XXIe siècle Victor Hugo, "Les Contemplations", livres I à IV / parcours : Les Mémoires d'une âme. Bac de l'EAF 2022-

Hugo

Exercices bac français Hugo Les Contemplations livres I à IV parcours Les Mémoires d'une âme. Evaluez votre niveau, testez vos connaissances

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Victor Hugo, "Les Contemplations", livres I à IV / parcours : Les Mémoires d'une âme. Livre III, les luttes et les rêves

« MELANCHOLIA » DE VICTOR HUGO 
 

 

 

HugoAutre étude linéaire de Melancholia

MelancholiaMelancholia (961.9 Ko)

 



Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? 
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ? 
Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ? 
Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ; 
Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement 
Dans la même prison le même mouvement. 
Accroupis sous les dents d'une machine sombre, 
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre, 
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer, 
Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer. 
Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue. 
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue. 
Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las. 
Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas ! 
Ils semblent dire à Dieu : « Petits comme nous sommes, 
Notre père, voyez ce que nous font les hommes ! » 
O servitude infâme imposée à l'enfant ! 
Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant 
Défait ce qu'a fait Dieu ; qui tue, œuvre insensée, 
La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée, 
Et qui ferait - c'est là son fruit le plus certain ! - 
D'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin ! 
Travail mauvais qui prend l'âge tendre en sa serre, 
Qui produit la richesse en créant la misère, 
Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil ! 
Progrès dont on demande : « Où va-t-il ? que veut-il ? » 
Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme, 
Une âme à la machine et la retire à l'homme ! 
Que ce travail, haï des mères, soit maudit ! 
Maudit comme le vice où l'on s'abâtardit, 
Maudit comme l'opprobre et comme le blasphème ! 
O Dieu ! qu'il soit maudit au nom du travail même, 
Au nom du vrai travail, sain, fécond, généreux, 
Qui fait le peuple libre et qui rend l'homme heureux ! 

 

Etude linéaire

 

Introduction 
« Les Contemplations » est un recueil de poésies en date de 1856 de Victor Hugo, chef de file du mouvement romantique. Dans ce recueil, le poète présente les Contemplations comme « Les Mémoires d’une âme » dès sa préface car c’est une autobiographie poétique sous le signe de la mémoire où chaque évènement est l’occasion pour le poète d’associer un mouvement de l’âme (révolte, souvenirs, émerveillement…).
Au début du 19e siècle, le siècle de la révolution industrielle, on cherche de la main d'oeuvre que l'on trouve chez les jeunes enfants pauvres. On les exploite dès leur plus jeune âge.
Notre poésie Melancholia en date de 1838 dénonce le travail des enfants, c'est un poème en alexandrins dont le rythme est modulé par des pauses dans le vers placées sur les coupes à chaque fois situées au sixième vers. Le poème est extrait des "Luttes et des rêves", livre III des Contemplations de Victor Hugo, partie I, "Autrefois". En 1838, la France n'a pas encore de législation pour encadrer le travail des enfants. Melancholia traduit la mélancolie politique du poète face à l'exploitation des enfants 


Le thème du poème : le travail des enfants
Thèse : il est immoral de faire travailler les enfants et de s'en servir comme d'outils ou comme esclaves. 


Problématique : 
Comment Hugo met-il en scène cette dénonciation du travail des enfants afin d'émouvoir et de faire réfléchir le lecteur? 


Plan 
Mouvement premier, vers 1 à 6 Aliénation des enfants au travail 
Mouvement deuxième, vers 7 à 12 Critique de l'industrialisme 
Mouvement troisième, vers 13 à la fin Un réquisitoire, Hugo dénonce le travail des enfants 


Premier mouvement : aliénation des enfants au travail 

La poésie s'ouvre sur trois questions rhétoriques (question dont la réponse est implicite) qui interrogent sur la place de ces enfants dans la société. Le portrait est en action ainsi que le suggère le champ lexical du mouvement "cheminer", "vont", "s'en vont", "mouvement", qui donne le réalisme nécessaire au témoignage du poète qui se fait chroniqueur. 
Le procédé littéraire de la périphrase pour désigner les enfants "ces doux êtres pensifs", "ces filles de huit ans", renforce le tragique et suscite la pitié du lecteur par la mise en avant de leur fragilité et de leur innoncence. 
Les trois premiers vers reflètent le mal-être moral et physique des enfants ainsi que la destruction du lien social : "Ne rit", "maigrit", "seules". Le registre est tragique, il y a une gradation dans la violence qui renforce leur vulnérabilité. 
"Ces filles de huit ans", vers 3 = l'âge correspond à l'âge minimum pour travailler en France dès 1856. Mais, Melancholia date de 1838, par conséquent, cette législation n'est pas encore d'actualité.
Vers 4/5/6 
Le poète chroniqueur enquête sur les conditions de travail de ces enfants exploités. C'est dans la plus grande indignation qu'il dénonce l'aliénation par le champ lexical de l'économie et de l'industrie "travailler", "quinze heures", "meules", "machines". 
Usinage, production, industrie aliénante évoquent le quotidien déshumanisé des enfants aliénés dans le travail répétitif "de l'aube au soir", "éternellement", "même". Le quotidien est rythmé par les mêmes mouvements réduisant les enfants à des machines. L'usine est une prison : "Dans la même prison, le même mouvement". 


Mouvement deuxième, Critique de l'industrialisme 

La critique de l'industrialisme se voit dès le vers 6. L'usine, symbole de la révolution industrielle et du progrès est critiquée par le poète.
Vers 7 "Accroupis sous les dents d'une machine sombre" est évocateur de la soumission et de l'oppression. Le ton devient polémique. "Machine sombre", "Monstre hideux", l'industrialisation est assimilée de manière métaphorique à un monstre. On a le champ lexical de la monstruosité "dents", "sombre", "enfer", "Mâche on ne sait quoi", "Monstre" = déshumanisation, l'usine, synonyme de progrès fait perdre son humanité à l'homme. La mahine est un monstre. 
L'enfant est un produit consommé par l'usine, utilisé, rejeté et cette image est renforcée par les antithèses "innocents", "bagne" - "anges", "enfer", vers 9.
Vers 10 "Ils travaillent, tout est d'airain, tout est de fer". Il y a un parallélisme et une référence mythologique de l'âge d'or. L'âge industriel n'est pas un âge d'or mais celui de la décadence, l'âge de fer. 
Vers 11, le lecteur ressent de la pitié, l'allitération en "J", "Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue" renforce la déshumanisation de ce monde industriel. Le poète suggère même au vers 12, l'image de la mort "quelle pâleur! La cendre est sur leur joue". 


Mouvement troisième, Un réquisitoire, Hugo dénonce le travail des enfants 

Vers 13 "Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las". Ce vers insiste sur la fatigue et la pénibilité du travail renforcés par la présence des deux modalisateurs A peine/déjà. 
Vers 13/14/15  Anaphore "ils" pour mettre en avant la prière des enfants et susciter la pitié du lecteur. Hugo attribue une voix aux enfants = discours direct qui établit un lien de proximité avec le lecteur. 
Vers 15 et 16. "Petits comme nous sommes
Notre père, voyez ce que nous font les hommes" 
Impératif et double énonciation, à Dieu et au lecteur. 
Vers 17     "Ô servitude infâme imposée à l'enfant" : cette invocation dénonce l'esclavage des enfants comme le suggère l'adjectif épithète "infâme". 
Vers 18 "souffle étouffant" = oxymore + rachitisme! Interjection + maladie 
Vers 19 "Défait ce qu'a fait Dieu", on a un chiasme. Le travail des enfants est porteur de maladie, de malheur, il est destructeur et diabolique. 
Vers 20, on voit une structure en chiasme pour insister sur la valeur diabolique du travail. 
Vers 20/21  "Et qui ferait. C'est là son fruit le plus certain!
D'Appollon un bossu, de Voltaire un crétin" 
Ces deux vers reposent sur des contradictions hyperboliques. La première est destruction de la beauté "D'Appollon un bossu", la seconde est destruction de l'intelligence "de Voltaire un crétin". Le "fruit" est entendu au sens de conséquence. 
Le travail est destructeur et cela se poursuit aux vers suivants : 
Antithèses/ Parallélisme pour suggérer une inversion des valeurs et en donnant naissance "au travail mauvais." 
 "produit la richesse en créant la misère"
"Un enfant ainsi que d'un outil" : les enfants ont perdu toute humanité, ls sont devenus des objets. Le progrès associé au travail et à l'industrie devient ironique. "Le travail mauvais" porte atteinte à la dignité des enfants et des hommes à qui on a retité l'âme pour la donner à la machine "Une âme à la machine et la retire à l'homme". Cette imprécation de la fin de l'extrait (un imprécateur est une personne qui annonce des malédictions) est mise en avant par l'anaphore de "maudit" et le champ lexical du vice "haï", "vice", "opprobre", "blasphème". Il est question pour le poète de condamner les hommes qui pervertissent par le travail industriel la création de Dieu. Ce travail n'est en effet pas compatible avec la dignité de l'homme. Le poète dénonce le mal. Le "travail mauvais" devient le travail maudit. 
 le vocabulaire péjoratif : « vice … opprobre … blasphème » est systématiquement remplacé par des valeurs positives : « sain, fécond, généreux, libre, heureux ». Le champ lexical du bonheur montre que Victor Hugo croit encore en la société du travail synonyme de dignité. Il s'approprie la voix des autres, "les mères", "l'homme" et "Dieu".  Le destin de ces enfants n'a pas l'assentiment de Dieu, ni celui des hommes. Cette idée se voit renforcée par les exclamations répétées et les assonances en "O" « Ô Dieu ! … mauvais … maudit … donne … somme … homme … comme … opprobre, etc. »
Le dernier vers donne au lecteur l'image d'une vie affranchie du "travail mauvais" synonyme de malheur et de destruction. Il contraste avec le premier vers du poème. C'est une accusation du poète, l'absence de rire des enfants qui contraste avec le programme et l'engagement d'Hugo pour "le peuple libre" et "l'homme heureux". 


Conclusion
Ainsi, Hugo met en scène cette dénonciation du travail des enfants afin d'émouvoir et de faire réfléchir le lecteur. Il critique l'enfer moderne et implique le lecteur. Le progrès industriel, le travail ne méritent pas leur nom s'ils détruisent la vie des hommes en leur prenant "leur âme". C'est une poésie qui reflète l'engagement politique de Victor Hugo auprès des plus fragiles et des plus démunis car cette tragédie n'est pas une fatalité, l'homme doit se battre et s'engager

Je ne suis pas, Messieurs, de ceux qui croient qu'on peut supprimer la souffrance en ce monde, mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu'on peut détruire la misère. 
Victor Hugo, 
Discours à l'assemblée nationale, 9 juillet 1849.


Grammaire 
Analyse de la phrase complexe 
travail dont le souffle étouffant 
Défait
ce qu'a fait Dieu ; qui tue, œuvre insensée, 
La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée, 
Et qui ferait
- c'est là son fruit le plus certain ! - 
D'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin ! 
Correction 
Proposition subordonnée relative CDN 
Proposition subordonnée relative COD 
Proposition subordonnée relative sujet 
Proposition indépendante en incise 
 

 

Objet d'étude : La poésie du XIXe siècle au XXIe siècle, séries générales et technologiques 

 Victor Hugo, "Les Contemplations", livres I à IV / parcours : Les Mémoires d'une âme.

 

 

A consulter, programme bac de français 2022

Les Contemplations, livre 1 à 4

• Parcours: Les Mémoires d’une âme Proposition d’Alice Faye, Lycée René Cassin, Strasbourg

Adaptation d’une séquence sur Pauca Meae menée avec une classe de 1ère STMG

étude d’une oeuvre intégrale « Pauca meae » Victor Hugo,

Les Contemplations (1856)

Pour l’entretien : éléments conservés

Études d’ensemble ou éléments de synthèse :

- Quatre études d’ensemble: exprimer la douleur, rappeler le souvenir, réfléchir au sens de la vie, organiser le recueil

 Lire le document en téléchargement 

 

 

Victor Hugo : 

Victor-Marie Hugo, né le 26 février 1802 à Besançon et mort le 22 mai 1885 à Paris, est un écrivain, dramaturge, poète, homme politique, académicien et intellectuel engagé français considéré comme le plus important des écrivains romantiques de langue française et un des plus importants écrivains de la littérature française. 
Son œuvre est très diverse : romans, poésie lyrique, drames en vers et en prose, discours politiques à la Chambre des Pairs, correspondance abondante. 
Victor Hugo a fortement contribué au renouvellement de la poésie et du théâtre en tant que chef de file du mouvement romantique. Il a aussi permis à de nombreuses générations de développer une réflexion sur l'engagement de l'écrivain dans la vie politique grâce à ses multiples engagements qui le condamneront à l'exil. 

 

Commentaire littéraire 

- Visée argumentative 
- Description lyrique du monde de l'usine 
- Le ton est le plus souvent pathétique 
- Engagement 
- Thèse : il est immoral de faire travailler les enfants et de s'en servir comme d'outils ou comme esclaves. 
Les connotations morales sont évidentes. 

Procédés d'argumentation

- questions rhétoriques 
- Toucher l'auditoire 
- sentiments chrétiens : vers 15 et 16 : hypothétique prière 

La stratégie argumentative est inductive, il développe sa thèse du particulier au général 
Il ne fait pas appel à la raison mais cherche à émouvoir le lecteur 

 

 

Victor Hugo, auteur romantique légendaire du XIXème siècle, écrit en 1856 un recueil intitulé Les Contemplations. Dans cette œuvre tout se penche sur la misère et l’injustice sociale. Mélancholia est un poème en alexandrins qui est tiré de ce recueil. Il montre l’un des sujets qui intéressait le plus Victor Hugo, celui du travail des enfants. Nous étudierons d’abord la peinture réaliste utilisée par l’auteur afin de montrer les conditions de vie des enfants puis l’indignation de celui-ci. 

Tout d’abord, l’auteur veut nous faire prendre conscience de la durée des journées de travail que les enfants ont à faire. Avec les marqueurs de temps, Victor Hugo insiste dessus au vers 4 « quinze heures sous des meules », mais aussi avec les adverbes répétitifs et monotones vers 5 « éternellement dans la même prison le même mouvement », qui confirme la difficulté physique et psychologique. 
L’antithèse au vers 5 « de l’aube au soir » montre bien le fait que les enfants ne sortent jamais de leur travail, donc ne voient jamais la lumière du jour, mais également au vers 11 avec la répétition de l’adverbe jamais, « Jamais on ne s’arrête et jamais on ne joue » insiste sur le fait que ces enfants n’ont pas de vie d’enfants de leur âge puisqu’ils sont toujours au travail et ils ne jouent pas alors que le fait de jouer est l’activité normale d’un enfant. Donc on peut dire qu’ils sont privés de leur enfance. 

Ensuite l’auteur fait une description de la vie dans l’usine lorsqu’il emploie les mots « sombre » et « ombre » au vers 7 et 8. Puis quand il y a une personnification des machines avec des animaux dangereux, féroces au vers 7 « sous les dents d’une machine ». Et il y a une insistance sur la peur des enfants, face à d’horribles machines, grâce à la métaphore filée au vers 8 « monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l’ombre ». Egalement, la gradation « prison », « bagne », « enfer » augmente le fait de la peur des enfants et du malaise du lecteur. ». On reconnait un endroit sale avec au vers 12 « la cendre est sur leur joue ». Enfin, nous remarquons au vers 11, un vers à double sens « tout est d’airain, tout est de fer » puisqu’il s’agit dans un premier temps des matériaux que l’on trouve dans une usine puis dans un second temps la difficulté du travail. 

Enfin, l’auteur essaye de montrer la souffrance physique et morale que les enfants peuvent endurer. Grâce au champ lexical de la maladie et de la fatigue « fièvre maigrit », « pâleur », « déjà bien las ». Avec le lieu peu propre où les enfants sont tout au long de la journée, on imagine bien qu’il y a toutes sortes de maladies qu’ils peuvent attraper, ce qui accentue la souffrance physique. Malgré la saleté, l’auteur nous montre que les enfants ont la peau blanche au vers 12 avec l’exclamation « aussi qu’elle pâleur ! ». On remarque de la tristesse et de la solitude au vers 1 et 3 « dont pas un seul ne rie » et « qu’on voit cheminer seuls », ce qui fait un parallèle avec la vie d’un enfant qui d’habitude est toujours entrain de rire et jamais tout seul. 

On voit bien que ces enfants vivent un cauchemar avec des conditions de travail désastreuses et des tâches dures à faire pour leur âge. L’auteur amplifie cette situation avec différentes allitérations telles que « r, « s » et « t » tout au long du poème, ainsi qu'une multitude d’anaphores, vers 2 et 3, 4 et 5, 14 et 15, 24 et 25, 30 et 31, ce qui permet à l’auteur d’accentuer les points qui lui paraissent les plus importants. Enfin, les rimes plates permettent au lecteur une meilleure compréhension du texte dès la première lecture

Malgré la description des conditions de travail des enfants, donc de vie puisqu’ils passent tout leur temps dans cette usine, Victor Hugo nous montre son indignation à ce sujet. 

L’auteur, utilise différents procédés de ponctuation afin de changer le rythme là où il le souhaite. Au trois premiers vers du poème, il y a des questions rhétoriques afin d’attirer l’attention du lecteur dès le début. Puis par la suite, Victor Hugo emploie selon les moments, un rythme plus monotone du vers 4 à 6 et du vers 7 à 10 un rythme plus effrayant. Puis le rythme recommence à s’agiter à partir du vers 12 grâce aux phrases plus courtes et plus exclamatives qui servent à affirmer ce que pense l’auteur. Le but est d’attirer et interpeller le lecteur. 

Victor Hugo va employer des verbes durs aux vers 19 et 29 pour montrer et frapper le lecteur sur son désaccord « tuer », « haïr ». Il montre le fait que les enfants appellent à l’aide au vers 15, qui est une phrase de désespoir « Petits comme nous sommes, Notre Père, voyez ce que nous font les hommes ». Puisque personne n’écoute ces cris de détresse, on ferme les yeux face à cet esclavage des enfants, ils sont obligés d’appeler la dernière personne qui pourrait les aider, Dieu. 

On peut aussi dire, que l’auteur accuse l’évolution, le progrès lorsqu’il dit « le progrès dont on demande : Où va-t-il ? Que veut-il ? ». Il utilise d’une comparaison assez forte pour montrer que les adultes se servent des enfants pour leur propre travail « qui se sert d’un enfant ainsi que d’un outil ». 

L’auteur insiste sur le fait que les enfants et leur jeunesse sont utilisés comme des machines « une âme à la machine et la retire à l’homme ». Victor Hugo dénonce en grande partie dans ce poème l’injustice sociale. L’auteur est pour un travail fait par les adultes et non par les enfants « au nom du vrai travail, sain, fécond, généreux, qui fait le peuple et qui rend l’homme heureux ! ». 

Par son réalisme, Victor Hugo illustre les conditions désastreuses des enfants dans le monde du travail. Dans ce poème, il défend le fait de l’esclavage sur ces jeunes gens. Mélancholia dénonce donc l’injustice sociale.

Date de dernière mise à jour : 07/05/2023

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