Commentaires littéraire et linéaire, Parfum exotique, Baudelaire les Fleurs du mal, bac français 2022. Parcours« Alchimie poétique : la boue et l’or »

« Alchimie poétique : la boue et l’or » - contextualiser / problématiser "La boue et l’or"-Bac général et technologique Programme bac de français 2022

Baudelaire

Baudelairela vie, l'oeuvre de Baudelaire et le symbolisme

  • Questionnaire n° 1
  • La vie et l'oeuvre de Baudelaire
  • Les Fleurs du mal 
  • questions / réponses
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  • Le symbolisme
  •  9 questions / réponses 
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  • "Alchimie poétique : la boue et l'or"
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Baudelaire"Alchimie poétique, la boue et l'or"

Commentaires et questionnaires

Exercices bac français Baudelaire Les Fleurs du Mal /parcours Alchimie poétique : la boue et l'or-Evaluez votre niveau

Exercices 2 3

Exercices bac français Baudelaire Les Fleurs du Mal /parcours Alchimie poétique : la boue et l'or-Evaluez votre niveau, testez vos connaissances

Exercices bac français Baudelaire Les Fleurs du Mal /parcours Alchimie poétique : la boue et l'or-Evaluez votre niveau, testez vos connaissances, entraînez-vous

Commentaire littéraire, Parfum exotique, Spleen et Idéal, les Fleurs du mal, Baudelaire

Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,

Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,

Je vois se dérouler des rivages heureux

Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone;

 

Une île paresseuse où la nature donne

Des arbres singuliers et des fruits savoureux;

Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,

Et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne.

 

Guidé par ton odeur vers de charmants climats,

Je vois un port rempli de voiles et de mâts

Encor tout fatigués par la vague marine,

 

Pendant que le parfum des verts tamariniers,

Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,

Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.

 

Problématique : En quoi la femme devient-elle le symbole d'une rêverie menant à l'idéal?

  • Problématique :
  • En quoi la femme devient-elle le symbole d'une rêverie menant à l'idéal?
  • Plan de l'étude :
  • I - La sensualité de la rêverie
  • a) Un moment propice à la rêverie
  • b) La femme : inspiratrice du rêve
  • c) L’odeur de la femme
  • II. Le thème de l’exotisme et du voyage
  • a) Le voyage dans le poème
  • b) Un lieu de bonheur
  • c) Une évocation du paradis

 

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I - La sensualité de la rêverie - II. Le thème de l’exotisme et du voyage

Les Fleurs du Mal sont inspirées par son amante Jeanne Duval (« la Chevelure »). Dans ce poème, parfum exotique, probablement écrit après son voyage dans l’océan Indien, le corps de la jeune femme est symbole de l’amour charnel et c’est aussi le point de départ d’une rêverie menant à l’Idéal.

Problématique :

En quoi la femme devient-elle le symbole d'une rêverie menant à l'idéal?

I. La sensualité de la rêverie

a) Un moment propice à la rêverie

- Le moment est choisi en «un soir chaud d’automne» (v.1). Cela connote un bien-être au vagabondage de l’esprit et à l’apaisement. La chaleur consolante comme celle du «sein» (v.2) féminin qui rappelle le sein maternel.

- Au vers 1, le rythme ternaire (3 parties dans le vers) produit un balancement berceur propice à la rêverie.

La répétition symétrique des structures syntaxiques («je respire» ; «je vois») montre que le poète est serein.

- Les «deux yeux fermés» (v.1) montre les conditions dans lesquelles se met l’auteur. C’est en contradiction avec «je vois» (v.3). Il voit donc par l’esprit et par l’imagination et non par la vue.

I - Questionnaire

a -

  • - En quoi le moment est-il propice à la rêverie?
  • - Quelle expression connote la rêverie et l'apaisement?
  • - Que pouvez vous dire du vers 2?
  • - Etudiez les structures syntaxiques
  • - Comment le poète se laisse t'-il aller à la rêverie?

 

b) La femme : inspiratrice du rêve

- Jeanne Duval le symbole de l’amour charnel est source de cette rêverie. Baudelaire évoque son inspiratrice (qui est aussi lectrice du poème) «ton sein» v.2 ; «ton odeur» v.3. La Femme est perçue de manière sensuelle voire érotique (il faut imaginer le poète plonger dans la poitrine, « le sein » de son amante) car les deux corps se mêlent.

- Les sens du poète sont mis en éveil. La femme exacerbe la volupté, elle est en correspondance avec le paysage, on retrouve de nombreuses analogies (ressemblances) entre la femme et le paysage. La femme a un parfum puissant comme le paysage («verts tamariniers», v.12). La puissance est visible par hyperbole «enfle la narine» et par les correspondances entre le «sein chaleureux» (v.2) et les «feux d’un soleil» (v.4).

B - Questionnaire

  • - Quelle femme, ayant marqué la vie de Baudelaire peut-être qualifiée de femme inspiratrice?
  • - COmment Jeanne Duval est-elle perçue?
  • - Quelles sont les deux autres femmes qui ont fait partie de la vie du poète?
  • - En quel sens la femme est-elle en correspondance avec les sens?
  • - Relevez et analysez les analogies

 

c) L’odeur de la femme

- Evocation de l'odeur dans le premier quatrain et dans le premier tercet

- L’odeur est le point de départ de la rêverie («se dérouler», v.3 ; «guidé par ton odeur vers», v.9). Les autres sens apparaissent au sein du poème. La vue (v.3) avec le champs lexical de la vue «voir» ; le goût (v.6) et l’ouïe (v.14).

- Il y a des synesthésies comme souvent chez Baudelaire, dernier tercet met sur le même plan les 3 sensations évoquées : vision, parfum et chant. L’odeur de la femme mène au bien-être et cette idée est renforcée ici par la richesse des rimes et par les paronomases (marine/narine ; tamariniers/ mariniers).

- Richesse sonore = amplification de la sensualité

C - Questionnaire

  • - En quoi l'odeur est-elle le point de départ de la rêverie?
  • - COmment les autres sens se manifestent-ils?
  • - Donnez la définition des synesthésies
  • - Relevez les paronomases du poème
  • - Que souligne la richesse sonore?

 

II. Le thème de l’exotisme et du voyage

a) Le voyage dans le poème

- La sensualité tient aussi au lieu imaginé pendant la rêverie (île paradisiaque).

- Les verbes de mouvement montrent la circulation au sein du poème. La construction du poème est révélatrice, car elle accompagne le poète dans son déplacement. On est d’abord en mer («rivages heureux», v.3), on longe les arbres de l’île puis on arrive au port.

- Le thème du voyage est concrétisé par la personnification «mâts tous fatigués» (v.10/11) ainsi que par le champ lexical marin «voiles, mâts». Ce lieu est lointain, séparé du monde du poète. Cette distance fait que c’est un lieu idéal et clos.

II - Questionnaire

-A -

  • - Comment traduisez-vous les sens possibles du mot voyage d'après cette poésie?
  • - Quel rapport la sensualité entretient-elle avec le voyage?
  • - Relevez la personnification
  • - Etudiez le champ lexical marin

 

b) Un lieu de bonheur

- L’île est un lieu idéal car le lieu du bonheur («heureux», v.3). Ce bonheur est lié à la lumière exprimée de façon redondante (v.4).

- Les hypallages «rivages heureux» (v.3) «île paresseuse» (v.5) montrent la générosité de la Nature, comme le présent d’habitude «donne» (v.5) ou la dispersion du parfum (v.13). Les enjambements et parallélismes (v.7) renforcent la vigueur de la nature.

- L’exotisme est visible avec «île» ; «tamariniers» montrant la rareté et les charmes inédits pour le poète («arbres singuliers» ; «franchise étonne»). Lieu imaginaire : mélange entre bien-être et indications imprécises

B - Questionnaire

  • - A quoi le bonheur est-il lié?
  • - Citez les expressions montrant la générosité de la nature
  • - Relevez un enjambement
  • - Relevez un parallélisme
  • - L'exotisme est-il synonyme de bonheur?

 

c) Une évocation du paradis

- L’île est un lieu paradisiaque car ça évoque le paradis biblique, l’Eden. Nombreuses sont les allusions qui y sont faites. Le «Fruit savoureux» rappelle le fruit défendu croqué par Eve, symbole de tentation. Le corps de l’Homme est mis en avant, ici mentionné par les caractéristiques physiques, qui revient a évoquer sa nudité. Le poète propose un retour à l’état originel où le bonheur est possible, où les instincts de l’homme s’épanouissent. L’Homme et la Femme y sont de plein-pied avec les arbres et les fruits (énumération à la strophe 2). Ils font partie d’une nature qui n’a pas encore été atteinte par le péché.

- «Monotone» (v.4) signifie qui est toujours le même, ne change pas. Ce lieu où les sens fusionnent permet une spiritualisation. Le dernier vers (odeur et son) est lié à l’âme du poète.

- Le voyage, trajet en plusieurs étapes, du corps de la femme aux sensations, des sensations à l’imaginaire, de l’imaginaire au spirituel. Les correspondances atteignent leur apogée : passage du sensoriel au spirituel. Le poète est passif, son âme est le lieu d’une contemplation qu’il subit.

C - Questionnaire

  • - Elucidez la notion de paradis en rapport avec "parfum exotique"
  • - Qu'évoque t'-il?
  • - A quoi fait-il allusion?
  • - Etudiez les connotations religieuses
  • - Donnez une définition de L'Idéal baudelairien
  • - Quel rôle les correspondances jouent-elles dans le concept de l'Idéal chez Baudelaire

 

Conclusion

« Parfum exotique » un des premiers poèmes de Baudelaire propose beaucoup d’aspects importants de la poésie

Le poète exprime l’Idéal qu’il rêve d'atteindre. Ceci ne peut se réaliser qu’en échappant au réel.

Il le fait par l’intermédiaire d’une rêverie guidée par les sensations dues au contact avec Jeanne Duval, son amante.

Il accède au monde des correspondances et à un lieu lointain et imaginaire : le paradis.

Ce rêve est un désir se traduisant par un langage poétique qui exprime l’harmonie, le calme, la douceur d’une vie à l’abri des intempéries et des conflits, contrairement à « l’Invitation au voyage ».

 

 

 

Les femmes sont magnifiées et idéalisées par l’art du poète, opération d’alchimie qui traverse l’ensemble de sa création (cf. « tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or »)

 

Baudelaire

Comprendre le parcours, Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal Alchimie poétique la boue et l’or. Bac de français 2020 

Comprendre le parcours, Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal Alchimie poétique la boue et l’or. Bac de français 2020-« Alchimie poétique : la boue et l’or » - contextualiser / problématiser "La boue et l’or"-Bac général et technologique Programme bac de français 2020

 


Baudelaire et les femmes :


La partie des Fleurs du Mal que Baudelaire consacre aux femmes est située dans la section Spleen et Idéal et est habituellement décomposée en plusieurs cycles, bien qu’on trouve des poèmes sur les femmes depuis Tableaux Parisiens jusqu’à la Mort.

-Les poèmes XXII (parfum exotique) à XXXIX constituent le cycle de Jeanne Duval, même si deux de ces poèmes ont été attribués à une prostituée surnommée « Sara la louchette » : le XXXII « Une nuit que j’étais près d'une affreuse Juive... » et le XXV « Tu mettrais l’univers entier dans ta ruelle/Femme impure !... » Elle était figurante dans un petit théâtre et on pense qu’elle s’appelait en réalité Jeanne Lemer, mais elle aurait changé de nom à plusieurs reprises pour fuir ses créanciers : on sait par exemple qu’elle avait pris en 1864 celui de « Mlle Prosper ». Au physique, elle avait une démarche triomphale, des cheveux noirs éclatants, de grands yeux bruns, des lèvres sensuelles, et ce que Baudelaire appelait des « seins aigus ». De caractère, elle aurait été sournoise, menteuse, débauchée, dépensière, alcoolique, ignorante et stupide... portrait peu flatteur, en vérité. Mais il est vrai qu’il recommande des femmes bêtes aux jeunes littérateurs car, selon lui, « la bêtise est toujours la conservation de la Beauté, elle éloigne les rides ; c’est un cosmétique divin qui préserve nos idoles des morsures que la pensée garde pour nous, vilains savants que nous sommes ! » Sa liaison avec le poète fut sans cesse rompue et renouée.

-Les poèmes XL (Semper Eadem) à XLVIII consacrent le cycle de Mme Apollonie Sabatier, surnommée « La Présidente ». Aussitôt écrits, la plupart des poèmes qui lui étaient adressés lui ont été envoyés anonymement : À celle qui est trop gaie fut reçu le 10 décembre 1852. Elle avait 30 ans, et à deux jours près un an de moins que Baudelaire. Richement entretenue par le fils d’un banquier, elle recevait chez elle (place Pigalle) de nombreuses compagnies d’artistes et d’écrivains. Tous ceux qui l’ont connue s’accordent à dire que trois grâces rayonnaient d’elle : la beauté, la bonté et la joie. En août 1857, elle cédera au poète et déchoira dès lors du piédestal sur lequel il l’avait élevée, puisque celui-ci lui écrira peu après: « Il y a quelques jours, tu étais une divinité, ce qui est si commode, ce qui est si beau, si inviolable. Te voilà femme maintenant... »

– Les poèmes XLIX (Le Poison) à LVIII forment le cycle de Marie Daubrun, actrice. On sait peu de choses d’elle, si ce n’est qu’elle est souvent surnommée « la femme aux yeux verts » et qu’il la fréquenta vers 1847. Baudelaire semble chercher en elle l’oubli de ses précédents tourments amoureux. Elle incarne plutôt le double, la sœur, que l’amante (cd. « Mon enfant, ma sœur/ Songe à la douceur/ D’aller là-bas vivre ensemble ! »)

– Vient ensuite le cycle des héroïnes secondaires, des poèmes LVIII à LXIV. Le LIX a pour objet une amie de Mme Sabatier nommée Élisa Neri dont la liberté de pensée et d’action avaient frappé Baudelaire ; le LXI (À une dame créole) fut le premier poème publié par Baudelaire, paru dans l'Artiste du 25 mai 1847. En vérité, le texte figurait dans une lettre adressée le 20 octobre 1841 à M. Autard de Bragard, le mari de la dame, à l’île Bourbon : « Vous m’avez demandé quelques vers à Maurice pour votre femme, et je ne vous ai pas oublié ». Le LXII évoque une Agathe, le LX une certaine Francisca et le LXIV une Marguerite. Toutes les destinataires de ces poèmes n’ont cependant pas pu être identifiées.

Les femmes fantasmées
De ces femmes réelles, en particulier de Jeanne Duval et de Mme Sabatier, Baudelaire accentuera les traits jusqu’à en faire de véritables icônes. Jeanne Duval devient la « Vénus noire », incarnation de l’amour sensuel. Plus que la volupté, Baudelaire voit dans cette femme une source d’évasion par l’exotisme ou par le plaisir esthétique. La beauté brune de Jeanne Duval, le parfum de sa chevelure éveillent un monde de sensations et d’images ensoleillées. Il aime voir « miroiter sa peau », et pour sa démarche ondulante, il la compare à « un beau vaisseau qui prend le large/ Chargé de toile et va roulant ». Sa sensibilité d’artiste s’émeut devant la beauté sculpturale de la Vénus Noire, « Statue aux yeux de jais, grand ange au front d’airain ». Mme Sabatier, quant à elle, incarne l’amour spiritualisé qui répondrait à la quête ardente et nostalgique d’un au-delà sentimental, correspondant à une mystique de l’amour. Du physique de Mme Sabatier, nous ne savons à peu près rien : elle apparaît comme désincarnée. Pour le poète, en effet, l’amour n’est un remède aux maux de notre âme que s’il se maintient hors des contingences charnelles. La femme aimée devient « l’ange gardien, la muse et la madone », parée de vertus et de charmes supraterrestres. L’amour s’établit ainsi sur des hauteurs divines, inaccessibles au spleen.

Les femmes qu’il rencontre sont donc magnifiées et idéalisées par l’art du poète, opération d’alchimie qui traverse l’ensemble de sa création (cf. « tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or »)

La conception ambivalente de la femme
Ambivalence de l’amour

L’amour est tout d’abord perçu comme un moyen d’évasion pour échapper au spleen, au même titre que la dissolution dans la foule, le vin ou la révolte. Il emporte le poète vers un autre monde, plus paisible où dominent les sens physiques, par opposition aux sentiments spirituels qui le tourmentent. Mais rapidement, l’amour lui aussi est rattrapé par les notions de souffrance et de mal-être. Sa douceur a un arrière goût de perdition et de néant : le charme physique de la femme aimée éveille irrésistiblement l’horreur du tombeau, la décomposition de la chair et la hantise du pêché qui prépare à de longs remords. Il écrit dans Fusées « l’amour ressembl[e] fort à une torture ou une opération chirurgicale. Mais cette idée peut être développée de la manière la plus amère. Quand même les deux amants seraient très épris et très pleins de désirs réciproques, l’un des deux sera toujours plus calme ou moins possédé que l’autre. Celui-là ou celle-là c’est l’opérateur ou le bourreau ; l’autre, c’est le sujet, la victime. » Ou encore dans le poème CXIII (La Fontaine de Sang) : « J’ai cherché dans l’amour un sommeil oublieux/Mais l’amour n’est pour moi qu’un matelas d’aiguilles/Fait pour donner à boire à ces cruelles filles ! » Il est donc à la fois élan et déception, plaisir et souffrance.

Le double postulat Duval/Sabatier
L’ambivalence baudelairienne, énoncée très clairement dans Mon cœur mis à nu « il y a en tout homme, à toute heure, deux postulations simultanées, l’une vers Dieu, l’autre vers Satan » se retrouve dans les deux amours de sa vie, à la fois complémentaires et antinomiques. Quand Jeanne l’attire vers le péché de chair, Apollonie le sauve par sa vertu (il lui écrira dans une lettre « Quand je fais quelque chose de bien, je me dis : Voilà quelque chose qui me rapproche d’elle – en esprit. » ; quand il apprécie la sensualité de Jeanne, il quitte Apollonie pour lui avoir cédé et lui écrira un assassin « il y a quelques jours, tu étais une divinité, ce qui est si commode, si beau, si inviolable. Te voilà femme maintenant. » L’une est blanche, l’autre est noire… la dichotomie est scellée.

Le beau dans la laideur / la laideur dans le beau
Que ce soit Sarah « la louchette » ou bien Jeanne Duval, mulâtresse, comédienne de bas étage, ou certaines prostituées du quartier Bréda, il y a toujours chez la femme baudelairienne une zone d’ombre, quelque chose d’inquiétant, de menaçant. Peut-être résidus de christianisme qui entachent la femme de la responsabilité du péché originel, peut-être angoisses inconscientes de la faiblesse face à la femme dont parlera Simone de Beauvoir ; laideur et beauté restent ici indissociables, comme dans le titre même de l’œuvre.

La femme, par la fascination qu’elle exerce sur Baudelaire, se constitue en clef de voûte de l’édifice des Fleurs du Mal. L’imagination du poète la sublime et il la situe dans une ambivalence toute personnelle, puisque cette « double postulation » est celle qui régit l’ensemble de son identité et de son œuvre. C’est cette appropriation de la figure féminine qui, finalement, la modernise profondément.
 

Baudelaire

Quiz Baudelaire Fleurs du mal parcours Alchimie poétique

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Date de dernière mise à jour : 27/11/2022

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