La Bruyère Les Caractères- Parcours bac la comédie sociale et De l'Homme/"Peindre les Hommes, la nature humaine".Voies générale et technologique
Biographie-Présentation des Caractères -Que signifie parcours, la comédie sociale? Etude linéaire Arrias, LV. Etude fragments 12, 21, 25, 78 Livre VI fragment 12 livre VII-fragments 22 et 32 L.VIII
parcours bac "Peindre les hommes"
- Quiz n° 1 :
- La vie et l'oeuvre de La Bruyère
- 28 questions / réponses
- Faire le quiz
- Quiz n° 2 :
- Questionnaire sur le classicisme
- 23 questions / réponses
- Faire le quiz
- Quiz n° 3
- Revoir le parcours bac "Peindre les hommes"
- 16 questions / réponses
- Entraînez-vous
- Quiz n°4
- Quiz sur Livre XI De l'Homme Fragment 35 Irène
- 18 questions / Correction
- Faire le quiz
- Quiz n°5
- Quiz sur Livre XI De l’Homme, portrait de Gnathon
- 13 questions / Correction
- Faire le quiz
Parcours "La comédie sociale"
- Revoir le parcours bac "la comédie sociale"
- 15 questions / réponses
- Entraînez-vous
- Quiz n°1
- Arrias «De la Société et de la Conversation»
- 24 questions / Correction
- Faire le quiz
- Quiz n°2
- Quiz sur les Caractères IX, 50 Pamphile
- 15 questions / Correction
- Faire le quiz
- Quiz n° 3
- Livre VI Des Biens de fortune fragment 25
- 10 questions / Correction
- Entraînez-vous
- Quiz n°4
- Livre VI Des Biens de fortune fragment 21 Portrait de Périandre
- 17 questions / Correction
- Faire le quiz
- Quiz n°5
- Livre VI Des Biens de fortune fragment 12 Clitiphon
- 12 questions / Correction
- Faire le quiz
Exercices bac français La Bruyère Les Caractères livres V à X Parcours La comédie sociale - livre XI "De l'Homme" Parcours Peindre les Hommes
Exercices bac français La Bruyère Les Caractères livres V à X Parcours La comédie sociale.Evaluez votre niveau, testez vos connaissances
Exercices bac français La Bruyère Les Caractères livres V à X Parcours La comédie sociale. Evaluez votre niveau, testez vos connaissances-Progressez avec les exercices corrigés pour la classe de 1ère
Exercices bac La Bruyère Les Caractères Parcours Peindre les Hommes, examiner la nature humaine. Evaluez votre niveau, testez vos connaissances
Exercices bac français La Bruyère Les Caractères livre XI "De l'Homme" Parcours Peindre les Hommes, examiner la nature humaine. Evaluez votre niveau, testez vos connaissances
Biographie - Présentation des Caractères
Jean de La Bruyère, né à Paris le 16 août 16451 et mort à Versailles le 11 mai 16962, est un moraliste français.
La Bruyère est célèbre pour une œuvre unique, Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle (1688). Cet ouvrage, constitué d’un ensemble de brèves pièces littéraires, compose une chronique essentielle de l’esprit du xviie siècle. C'est une oeuvre qui s'inscrit dans le courant littéraire du classicisme. Il prend parti dans la querelle des Anciens et des Modernes. Il prône l'imitation des Anciens -
Les références à l’antiquité abondent dans l’art classique. Les emprunts et même l’imitation ne sont pas considérés comme une preuve de faiblesse ou de pauvreté d’inspiration. La Fontaine ne se cache pas d’avoir imité Esope. Cette imitation est une garantie de perfection. Car l’Antiquité est un modèle. Cette capacité à durer est, aux yeux des Classiques, la marque d’excellence. Il faut donc suivre les Anciens. La langue française produit des chefs-d’œuvre dignes de la grande tradition antique. Le classicisme doit viser l’éternel et l’universel.
La première édition des Caractères parut en mars 1688, sous ce titre : les Caractères de Théophraste - Oeuvre à succès dans la continuration des Caractères de Théophraste, texte source qu'il enrichit -
Le sous-titre = "Les moeurs de ce siècle montre que La Bruyère dresse un tableau des moeurs et des hommes du XVIIe siècle pour s'étendre au genre humain.
La Bruyère a travaillé pendant dix-sept ans avant de publier ce recueil sous forme de maximes, de réflexions et de portraits, présenté comme une simple continuation des Caractères du philosophe grec Théophraste
- Dossiers bac sur La Bruyère
- Ressources Eduscol
- THÉOPHRASTE PAR JEAN DE LA BRUYÈRE
- Discours sur Théophraste
- La Bruyère, juge de la société de son temps
- Un livre pour plaire ou un livre pour instruire?
- La Bruyère, les Caractères
- Académie de Versailles
- Analyse, dossier sur les Caractères de La Bruyère
Lecture des livres V à XI - Les Caractères livres V à X/Parcours La comédie sociale bac général - livre XI De l'Homme/Parcours Peindre les Hommes, bac technologique
Livre V De la Société et de la Conversation
Livre VI Des Biens de fortune
Livre VII De la Ville
Livre VIII De la Cour
Bac général
Que signifie parcours, la comédie sociale?
La comédie sociale : parcours bac 2022 littérature d'idées bac général
Dénoncer la comédie sociale
Dans les Caractères, La Bruyère dénonce la société du paraître, l'homme hypocrite se fait passer pour ce qu'il n'est pas, c'est le théâtre du monde, la comédie sociale, chacun joue un rôle et s'éloigne de l'idéal de l'honnête homme. La Bruyère se fait ainsi le spectateur de cette comédie sociale qui se joue en ville et à la cour du roi et les personnages de comédie sont les courtisans. La cour devient un espace de corruption = satire sociale. "L'air de cour est contagieux ; il se prend à Versailles, comme l'accent normand à Rouen ou à Falaise" , La Bruyère -
"Les hommes n'aiment point à vous admirer, ils veulent plaire. "
Jean de La Bruyère ; Les Caractères, De la société et de la conversation
La Bruyère reprend la thématique majeure de Théophraste : bêtise et vanité de l’homme. Il s’intéresse aux marques extérieures de l’homme dans la société comme le soulignent les titres : De la dissimulation, De la flatterie, De l’impertinent ou du diseur de rien, De la rusticité, Du complaisant, Du grand parleur, De l’impudent, De l’air empressé, D’un homme incommode, De la sotte vanité, De l’ostentation, De l’orgueil, De la médisance.
- A consulter
- Aux fins de tendre à sa société un miroir rendant compte de la vanité du monde et des choses
Comment dénoncer la comédie sociale?
Une écriture théâle
- Exemple en haut de page, Arrias
- Livre V De la Société et de la Conversation
- Dénonciation du pédantisme et de l'apparence dans les conversations mondaines à son époque. C'est anti-portrait de l'honnête homme, La Bruyère dans cet extrait dénonce l'artifice des salons.
- Pour aller plus loin dans l'étude de la comédie sociale, vous pouvez consulter
- La Fontaine, il porte un regard critique et souvent amusé sur ses contemporains dans les fables
- Montesquieu, les Lettres Persanes
- Laclos, les Liaisons dangereuses
- Marivaux, Les Fausses confidences / parcours : théâtre et stratagème.
- Marivaux, L'Île des esclaves / parcours : maîtres et valets.
- Montaigne, les Essais - Questionnaire sur Montaigne
Livre V De la Société et de la Conversation - Arrias, le contre-modèle de l'honnête homme - Problématique Comment La Bruyère ridiculise t'-il Arrias? Etude linéaire
Livre V De la Société et de la Conversation
Dénonciation du pédantisme et de l'apparence dans les conversations mondaines à son époque. C'est anti-portrait de l'honnête homme, La Bruyère dans cet extrait dénonce l'artifice des salons.
Arrias a tout lu, a tout vu, il veut le persuader ainsi ; c'est un homme universel, et il se donne pour tel : il aime mieux mentir que de se taire ou de paraître ignorer quelque chose. On parle à la table d'un grand d'une cour du Nord : il prend la parole, et l'ôte à ceux qui allaient dire ce qu'ils en savent ; il s'oriente dans cette région lointaine comme s'il en était originaire ; il discourt des mœurs de cette cour, des femmes du pays, de ses lois et de ses coutumes ; il récite des historiettes qui y sont arrivées ; il les trouve plaisantes, et il en rit le premier jusqu'à éclater. Quelqu'un se hasarde de le contredire, et lui prouve nettement qu'il dit des choses qui ne sont pas vraies. Arrias ne se trouble point, prend feu au contraire contre l'interrupteur : « Je n'avance, lui dit-il, je ne raconte rien que je ne sache d'original : je l'ai appris de Sethon, ambassadeur de France dans cette cour, revenu à Paris depuis quelques jours, que je connais familièrement, que j'ai fort interrogé, et qui ne m'a caché aucune circonstance. » Il reprenait le fil de sa narration avec plus de confiance qu'il ne l'avait commencée, lorsque l'un des conviés lui dit : « C'est Sethon à qui vous parlez, lui-même, et qui arrive fraîchement de son ambassade. »
- Problématique
- Comment La Bruyère ridiculise t'-il Arrias?
- Pour une étude linéaire de ce texte, vous pouvez proposer deux ou trois parties, la présentation d'Arrias, le contre-modèle de l'honnête homme , sa mise en situation, Arrias face à son contradicteur
- Pour une ouverture, les Précieuses ridicules de Molière = Même dénonciation du pédantisme à la mode à la cour
- Consulter la fiche bac pour comprendre la notion "d'honnête homme"
- un idéal humain
On donne ce nom à celui qui sait faire preuve de mesure et de retenue se montre tolérant. C’est un modéré, partisan du « milieu ». L’honnête homme est ouvert, curieux d’esprit, savant parfois mais sans faire étalage de ses connaissances. Dans son comportement social, il est agréable, poli, raffiné dans ses manières, capable de se dominer. Il pratique l’art de la conversation avec délicatesse. - Le classicisme s’incarne dans un type humain, l’honnête homme, un homme du monde à un homme de cour.
- L’honnête homme
Livre VI Des Biens de fortune - Etude des fragments 12, 21, 25, 78
Livre VI Des Biens de fortune
Dans le livre VI, La Bruyère met en question l'argent qui déstabilise l'ordre social au détriment du mérite
Fragment 12
Je vais, Clitiphon, à votre porte ; le besoin que j’ai de vous me chasse de mon lit et de ma chambre : plût aux Dieux que je ne fusse ni votre client ni votre fâcheux ! Vos esclaves me disent que vous êtes enfermé, et que vous ne pouvez m’écouter que d’une heure entière. Je reviens avant le temps qu’ils m’ont marqué, et ils me disent que vous êtes sorti. Que faites-vous, Clitiphon, dans cet endroit le plus reculé de votre appartement, de si laborieux, qui vous empêche de m’entendre ? Vous enfilez quelques mémoires, vous collationnez un registre, vous signez, vous parafez. Je n’avais qu’une chose à vous demander, et vous n’aviez qu’un mot à me répondre, oui, ou non. Voulez-vous être rare ? Rendez service à ceux qui dépendent de vous : vous le serez davantage par cette conduite que par ne vous pas laisser voir. O homme important et chargé d’affaires, qui à votre tour avez besoin de mes offices, venez dans la solitude de mon cabinet : le philosophe est accessible ; je ne vous remettrai point à un autre jour. Vous me trouverez sur les livres de Platon qui traitent de la spiritualité de l’âme et de sa distinction d’avec le corps, ou la plume à la main pour calculer les distances de Saturne et de Jupiter : j’admire Dieu dans ses ouvrages, et je cherche, par la connaissance de la vérité, à régler mon esprit et devenir meilleur. Entrez, toutes les portes vous sont ouvertes ; mon antichambre n’est pas faite pour s’y ennuyer en m’attendant ; passez jusqu’à moi sans me faire avertir. Vous m’apportez quelque chose de plus précieux que l’argent et l’or, si c’est une occasion de vous obliger. Parlez, que voulez-vous que je fasse pour vous ? Faut-il quitter mes livres, mes études, mon ouvrage, cette ligne qui est commencée ? Quelle interruption heureuse pour moi que celle qui vous est utile ! Le manieur d’argent, l’homme d’affaires est un ours qu’on ne saurait apprivoiser ; on ne le voit dans sa loge qu’avec peine : que dis-je ? on ne le voit point ; car d’abord on ne le voit pas encore, et bientôt on le voit plus. L’homme de lettres au contraire est trivial comme une borne au coin des places ; il est vu de tous, et à toute heure, et en tous états, à table, au lit, nu, habillé, sain ou malade : il ne peut être important, et il ne le veut point être.
Fragment 21
On ne peut mieux user de sa fortune que fait Périandre : elle lui donne du rang, du crédit, de l’autorité ; déjà on ne le prie plus d’accorder son amitié, on implore sa protection. Il a commencé par dire de soi-même : un homme de ma sorte ; il passe à dire : un homme de ma qualité ; il se donne pour tel, et il n’y a personne de ceux à qui il prête de l’argent, ou qu’il reçoit à sa table, qui est délicate, qui veuille s’y opposer. Sa demeure est superbe ; un dorique règne dans tous ses dehors ; ce n’est pas une porte, c’est un portique : est-ce la maison d’un particulier ? est-ce un temple ? le peuple s’y trompe. Il est le seigneur dominant de tout le quartier. C’est lui que l’on envie, et dont on voudrait voir la chute ; c’est lui dont la femme, par son collier de perles, s’est fait des ennemies de toutes les dames du voisinage. Tout se soutient dans cet homme ; rien encore ne se dément dans cette grandeur qu’il a acquise, dont il ne doit rien, qu’il a payée. Que son père, si vieux et si caduc, n’est-il mort il y a vingt ans et avant qu’il se fît dans le monde aucune mention de Périandre ! Comment pourra-t-il soutenir ces odieuses pancartes qui déchiffrent les conditions et qui souvent font rougir la veuve et les héritiers ? Les supprimera-t-il aux yeux de toute une ville jalouse, maligne, clairvoyante, et aux dépens de mille gens qui veulent absolument aller tenir leur rang à des obsèques ? Veut-on d’ailleurs qu’il fasse de son père un Noble homme, et peut-être un Honorable homme, lui qui est Messire ?
Un exemple, le fragment 25
Si vous entrez dans les cuisines, où l’on voit réduit en art et en méthode le secret de flatter votre goût et de vous faire manger au delà du nécessaire ; si vous examinez en détail tous les apprêts des viandes qui doivent composer le festin que l’on vous prépare ; si vous regardez par quelles mains elles passent, et toutes les formes différentes qu’elles prennent avant de devenir un mets exquis, et d’arriver à cette propreté et à cette élégance qui charment vos yeux, vous font hésiter sur le choix, et prendre le parti d’essayer de tout ; si vous voyez tout le repas ailleurs que sur une table bien servie, quelles saletés ! quel dégoût ! Si vous allez derrière un théâtre, et si vous nombrez les poids, les roues, les cordages, qui font les vols et les machines ; si vous considérez combien de gens entrent dans l’exécution de ces mouvements, quelle force de bras, et quelle extension de nerfs ils y emploient, vous direz : « Sont-ce là les principes et les ressorts de ce spectacle si beau, si naturel, qui paraît animé et agir de soi-même ? » Vous vous récrierez : « Quels efforts ! quelle violence ! » De même n’approfondissez pas la fortune des partisans.
Fragment 78
Ni les troubles, Zénobie, qui agitent votre empire, ni la guerre que vous soutenez virilement contre une nation puissante depuis la mort du roi votre époux, ne diminuent rien de votre magnificence. Vous avez préféré à toute autre contrée les rives de l’Euphrate pour y élever un superbe édifice : l’air y est sain et tempéré, la situation en est riante ; un bois sacré l’ombrage du côté du couchant ; les dieux de Syrie, qui habitent quelquefois la terre, n’y auraient pu choisir une plus belle demeure. La campagne autour est couverte d’hommes qui taillent et qui coupent, qui vont et qui viennent, qui roulent ou qui charrient le bois du Liban, l’airain et le porphyre ; les grues et les machines gémissent dans l’air, et font espérer à ceux qui voyagent vers l’Arabie de revoir à leur retour en leurs foyers ce palais achevé, et dans cette splendeur où vous désirez de le porter avant de l’habiter, vous et les princes vos enfants. N’y é pargnez rien, grande Reine ; employez-y l’or et tout l’art des plus excellents ouvriers ; que les Phidias et les Zeuxis de votre siècle déploient toute leur science sur vos plafonds et sur vos lambris ; tracez-y de vastes et de délicieux jardins, dont l’enchantement soit tel qu’ils ne paraissent pas faits de la main des hommes ; épuisez vos trésors et votre industrie sur cet ouvrage incomparable ; et après que vous y aurez mis, Zénobie, la dernière main, quelqu’un de ces pâtres qui habitent les sables voisins de Palmyre, devenu riche par les péages de vos rivières, achètera un jour à deniers comptants cette royale maison, pour l’embellir, et la rendre plus digne de lui et de sa fortune.
Livre VII De la Ville - Une vie superficielle basée sur les apparences et la parade. Etude du fragment 12 Narcisse. L'homme social est une caricature de l'honnête homme
Livre VII De la Ville
Fragment 12 Narcisse
Narcisse se lève le matin pour se coucher le soir ; il a ses heures de toilette comme une femme ; il va tous les jours fort régulièrement à la belle messe aux Feuillants ou aux Minimes ; il est homme d’un bon commerce, et l’on compte sur lui au quartier de pour un tiers ou pour un cinquième à l’hombre ou au reversi. Là il tient le fauteuil quatre heures de suite chez Aricie, où il risque chaque soir cinq pistoles d’or. Il lit exactement la Gazette de Hollande et le Mercure galant ; il a lu Bergerac, des Marets, Lesclache, les Historiettes de Barbin, et quelques recueils de poésies. Il se promène avec des femmes à la Plaine ou au Cours, et il est d’une ponctualité religieuse sur les visites. Il fera demain ce qu’il fait aujourd’hui et ce qu’il fit hier ; et il meurt ainsi après avoir vécu.Narcisse se lève le matin pour se coucher le soir ; il a ses heures de toilette comme une femme ; il va tous les jours fort régulièrement à la belle messe aux Feuillants ou aux Minimes ; il est homme d’un bon commerce, et l’on compte sur lui au quartier de pour un tiers ou pour un cinquième à l’hombre ou au reversi. Là il tient le fauteuil quatre heures de suite chez Aricie, où il risque chaque soir cinq pistoles d’or. Il lit exactement la Gazette de Hollande et le Mercure galant ; il a lu Bergerac, des Marets, Lesclache, les Historiettes de Barbin, et quelques recueils de poésies. Il se promène avec des femmes à la Plaine ou au Cours, et il est d’une ponctualité religieuse sur les visites. Il fera demain ce qu’il fait aujourd’hui et ce qu’il fit hier ; et il meurt ainsi après avoir vécu.
Livre VIII De la Cour - Livre IX Des Grands - Un tableau satirique de la cour de Louis XIV = Etude des fragments 22 et 32
Livre VIII De la Cour
Livre IX Des Grands
Fragment 22 livre VIII
L’on se couche à la cour et l’on se lève sur l’intérêt ; c’est ce que l’on digère le matin et le soir, le jour et la nuit ; c’est ce qui fait que l’on pense, que l’on parle, que l’on se tait, que l’on agit ; c’est dans cet esprit qu’on aborde les uns et qu’on néglige les autres, que l’on monte et que l’on descend ; c’est sur cette règle que l’on mesure ses soins, ses complaisances, son estime, son indifférence, son mépris. Quelques pas que quelques-uns fassent par vertu vers la modération et la sagesse, un premier mobile d’ambition les emmène avec les plus avares, les plus violents dans leurs désirs et les plus ambitieux : quel moyen de demeurer immobile où tout marche, où tout se remue, et de ne pas courir où les autres courent ? On croit même être responsable à soi-même de son élévation et de sa fortune : celui qui ne l’a point faite à la cour est censé ne l’avoir pas dû faire, on n’en appelle pas. Cependant s’en éloignera-t-on avant d’en avoir tiré le moindre fruit, ou persistera-t-on à y demeurer sans grâces et sans récompenses ? question si épineuse, si embarrassée, et d’une si pénible décision, qu’un nombre infini de courtisans vieillissent sur le oui et sur le non, et meurent dans le doute.
Fragment 32
Vient-on de placer quelqu’un dans un nouveau poste, c’est un débordement de louanges en sa faveur, qui inonde les cours et la chapelle, qui gagne l’escalier, les salles, la galerie, tout l’appartement : on en a au-dessus des yeux, on n’y tient pas. Il n’y a pas deux voix différentes sur ce personnage ; l’envie, la jalousie parlent comme l’adulation ; tous se laissent entraîner au torrent qui les emporte, qui les force de dire d’un homme ce qu’ils en pensent ou ce qu’ils n’en pensent pas, comme de louer souvent celui qu’ils ne connaissent point. L’homme d’esprit, de mérite ou de valeur devient en un instant un génie du premier ordre, un héros, un demi-dieu. Il est si prodigieusement flatté dans toutes les peintures que l’on fait de lui, qu’il paraît difforme près de ses portraits ; il lui est impossible d’arriver jamais jusqu’où la bassesse et la complaisance viennent de le porter : il rougit de sa propre réputation. Commence-t-il à chanceler dans ce poste où on l’avait mis, tout le monde passe facilement à un autre avis ; en est-il entièrement déchu, les machines qui l’avaient guindé si haut par l’applaudissement et les éloges sont encore toutes dressées pour le faire tomber dans le dernier mépris : je veux dire qu’il n’y en a point qui le dédaignent mieux, qui le blâment plus aigrement, et qui en disent plus de mal, que ceux qui s’étaient comme dévoués à la fureur d’en dire du bien.
Bac technologique
Livre XI De l’Homme - Etude du fragment 35 Irène
- Vous pouvez aussi consulter
- Exercices parcours "Peindre les hommes"
Livre XI De l’Homme
Irène se transporte à grands frais en Epidaure, voit Esculape dans son temple, et le consulte sur tous ses maux, D’abord elle se plaint qu’elle est lasse et recrue de fatigue ; et le dieu prononce que cela lui arrive par la longueur du chemin qu’elle vient de faire. Elle dit qu’elle est le soir sans appétit ; l’oracle lui ordonne de dîner peu : elle ajoute qu’elle est sujette à des insomnies, et il lui prescrit de n’être au lit que pendant la nuit : elle lui demande pourquoi elle devient pesante, et quel remède ; l’oracle répond qu’elle doit se lever avant midi, et quelquefois se servir de ses jambes pour marcher : elle lui déclare que le vin lui est nuisible ; l’oracle lui dit de boire de l’eau ; qu’elle a des indigestions, et il ajoute qu’elle fasse diète. « Ma vue s’affaiblit, dit Irène. — Prenez des lunettes, dit Esculape. — Je m’affaiblis moi-même, continue-t-elle, et je ne suis ni si forte ni si saine que j’ai été. — C’est, dit le dieu, que vous vieillissez. — Mais que moyen de guérir de cette langueur ? — Le plus court, Irène, c’est de mourir, comme ont fait votre mère et votre aïeule. — Fils d’Apollon, s’écrie Irène, quel conseil me donnez-vous ? Est-ce là toute cette science que les hommes publient, et qui vous fait révérer de toute la terre ? Que m’apprenez-vous de rare et de mystérieux ? et ne savais-je pas tous ces remèdes que vous m’enseignez ? — Que n’en usiez-vous donc, répond le dieu, sans venir me chercher de si loin, et abréger vos jours par un long voyage ? »
Chapitre XI, « De l’Homme » « Gnathon », étude linéaire. Selon Pascal, "le moi est haïssable" et on ne doit donc pas se préférer. Gnathon est l'antithèse vivante de l'idéal de l'honnête homme
Chapitre XI, « De l’Homme »
« Gnathon »
Introduction
L'époque classique est caractérisée par une recherche de la mesure et de l'équilibre, cet idéal de perfection est représenté par l'honnête homme.
Il semble que le comportement de Gnathon ne représente pas cet idéal de la juste mesure.
Dans les Caractères, "De l'homme", La Bruyère en moraliste fait le portrait d'un homme nommé Gnathon.
Son nom signifie “mâchoire” en Grec, c'est un personnage dégoûtant, qui s’empiffre sans rien vouloir laisser aux autres. C'est une allégorie de l’égoïsme et de l’égocentrisme.
Nous nous demanderons comment le personnage de Gnathon permet à La Bruyère de dresser un anti-portrait de l’honnête homme.
Dans le but de répondre à notre question, nous ferons le portrait d'un égocentrique dont la satire est empreinte de caricature
Etude linéaire
Gnathon ne vit que pour soi, et tous les hommes ensemble sont à son égard comme s'ils n'étaient point. Non content de remplir à une table la première place, il occupe lui seul celle de deux autres ; il oublie que le repas est pour lui et pour toute la compagnie ; il se rend maître du plat, et fait son propre1 de chaque service : il ne s'attache à aucun des mets, qu'il n'ait achevé d'essayer de tous ; il voudrait pouvoir les savourer tous tout à la fois. Il ne se sert à table que de ses mains ; il manie les viandes2, les remanie, démembre, déchire, et en use de manière qu'il faut que les conviés, s'ils veulent manger, mangent ses restes. Il ne leur épargne aucune de ces malpropretés dégoûtantes, capables d'ôter l'appétit aux plus affamés ; le jus et les sauces lui dégouttent du menton et de la barbe ; s'il enlève un ragoût de dessus un plat, il le répand en chemin dans un autre plat et sur la nappe ; on le suit à la trace. Il mange haut3 et avec grand bruit ; il roule les yeux en mangeant ; la table est pour lui un râtelier4 ; il écure ses dents, et il continue à manger. Il se fait, quelque part où il se trouve, une manière d'établissement5, et ne souffre pas d'être plus pressé6 au sermon ou au théâtre que dans sa chambre. Il n'y a dans un carrosse que les places du fond qui lui conviennent ; dans toute autre, si on veut l'en croire, il pâlit et tombe en faiblesse. S'il fait un voyage avec plusieurs, il les prévient7 dans les hôtelleries, et il sait toujours se conserver dans la meilleure chambre le meilleur lit. Il tourne tout à son usage ; ses valets, ceux d'autrui, courent dans le même temps pour son service. Tout ce qu'il trouve sous sa main lui est propre, hardes8, équipages9. Il embarrasse tout le monde, ne se contraint pour personne, ne plaint personne, ne connaît de maux que les siens, que sa réplétion10 et sa bile, ne pleure point la mort des autres, n'appréhende que la sienne, qu'il rachèterait volontiers de l'extinction du genre humain.
1 son propre : sa propriété.
2 viandes : se dit pour toute espèce de nourriture.
3 manger haut : manger bruyamment, en se faisant remarquer.
4 râtelier : assemblage de barreaux contenant le fourrage du bétail.
5 une manière d'établissement : il fait comme s'il était chez lui.
6 pressé : serré dans la foule.
7 prévenir : devancer.
8 hardes : bagages.
9 équipage : tout ce qui est nécessaire pour voyager (chevaux, carrosses, habits, etc.).
10 réplétion : surcharge d'aliments dans l'appareil digestif.
Qu’est-ce qu’un moraliste ? Dissertation
Dans l’article « Qu’est-ce qu’un moraliste ? », Louis Van Delft, spécialiste de La Bruyère, établit un rapprochement entre la figure du moraliste et celle du reporter : « Le moraliste procède souvent en reporter. Il est à l’affût du petit fait vrai. Ses découvertes, les péripéties du périple, tout est consigné. »
Commentez et discutez cette réflexion en vous appuyant sur votre lecture des Caractère
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Classe de première de la voie générale "La littérature d'idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle" La Bruyère, "Les Caractères", livres V à X / Parcours : "La comédie sociale". Classe de première de la voie technologique "Les Caractères" livre XI De l'Homme" /Parcours : "Peindre les Hommes, examiner la nature humaine
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Rabelais, "Gargantua" / Parcours : "Rire et savoir"/ Parcours : "La bonne éducation". bac 2025 0
Classe de première de la voie générale "La littérature d'idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle" Rabelais, "Gargantua" / Parcours : "Rire et savoir". Classe de première de la voie technologique Rabelais, "Gargantua", chapitres XI à XXIV / Parcours : "La bonne éducation". Séquences bac 2025 -
Classe de première de la voie générale et de la voie technologique Objet d'étude : "La littérature d'idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle" Olympe de Gouges, "Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne" (du "préambule" au "postambule") / Parcours : "Écrire et combattre pour l'égalité".
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La littérature d'idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle. Rousseau, Emile ou de l'éducation bac 2022
La littérature d'idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle. Rousseau, Emile ou de l'éducation bac2022 - En quoi cet éloge du voyage est-il le moyen de définir les principes de la connaissance philosophique ? -
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Disserter sur une oeuvre intégrale Littérature d'idées- Sujets corrigés - Rabelais, Gargantua, La Bruyère, Les Caractères, Olympe de Gouges, La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne
Date de dernière mise à jour : 04/08/2024
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