Science, travail et technique - la culture, bac de philosophie bac - Cours, dissertations corrigées et questionnaires bac

Technique et science-le savoir faire précède le savoir-L’attitude scientifique n’est pas naturelle à l’homme : elle est une conquête de l’histoire-Le progrès technique est-il gage de liberté?

Karl marx

La technique = forme de rapport au monde : Il y a de la technicité dans toutes les formes de rapport au monde

 

Rapport au monde :

Action technique = transformer un élément du réel pour en faire un moyen Ex. Construire un pont

Autres façons de se rapporter au monde = technique, art, religion, science, morale. Ex. Religion = donner un sens à l'existence de l'homme. Le rapport au monde est pensé dans sa globalité = dimension divine

Tout n'est pas technique = si tout était technique, notre rapport au monde serait appauvri

Vivre = juger, désirer, percevoir, modifier le réel donc il faut admettre que notre rapport au monde n'est pas que technique. Il y a différentes façons de traduire notre rapport au monde, par la religion, l'art, la science, la morale. On peut juger selon la beauté, la sainteté, l'utile, l'efficace.

 

Les techniques sont plurielles = chasse, élevage, agriculture. La technique trouve sa raison d'être dans le besoin.

Procéder techniquement consiste à assurer la réussite

L'outil n'a de valeur que par rapport à son utilisation

Ex : créer une canne à pêche. Cela répond au besoin de subsistance. On pêche pour se nourrir. L'outil, la canne à pêche n'est rien en lui-même, il n'a de valeur que pour autant qu'il permet de satisfaire un besoin. Donc, c'est à son efficacité qu'on évalue l'outil.

 

L'homme est un technicien, il est acteur de lui-même

Poiesis = production

Praxis = l'action

Aristote = la prudence = condition d'une vie réussie = l'habileté technique. Il y a une façon de réussir et 1000 d'échouer si l'on ne respecte pas la juste mesure, ni trop, ni trop peu et le Kairos, le moment opportun

Ex du tir à l'arc. Il n'y a qu'une façon de réussir

Respect des valeurs grecs = réussite d'une action technique

 

Il y a de la technicité dans toutes les formes de rapport au monde

L'éthique à Nicomaque Aristote.

Agir = agir en vue de quelque chose donc trouver le moyen.

= procéder techniquement

= facteur de réussite

La science construit des objets = les faits scientiques

La science = technique d'élaboration d'un discours rationnel

La vérité est vérifiée

 

La religion et la technicité

Rites religieux, ex, prières : recherche d'un bonheur éternel

La religion est la recherche d'une technicité, d'une efficacité supérieure qui vise la fin de toutes les fins, le bonheur

Rapport au monde technique

 

L'art : le rapport esthétique au monde est culturel

Caractère technique évident

une œuvre d'art est une production technique réussie

L'artiste a un savoir faire = il atteind l'ineffable

La fin est la production de la beauté

 

Bilan du cours

Il y a une dimension technique dans tous nos rapports au monde. La technique n'est donc pas seulement une production des réalités matérielles.

La technique touche tous nos rapports au monde. Tout rapport au monde est technique.

 

La technique = invention des moyens

Inventer = un moyen = s'adapter au réel, trouver une solution = domaine de l'habileté et de l'invention.

Le réel est modifié par la technique

 

Les progrès scientifiques et techniques dépendent-ils seulement de l'expérience ?

Transformer la force du vent en électricité = un exemple d'emprise sur les phénomènes.

La science et la technique traduisent notre rapport au monde sur la base de l'expérience

= rapport réel et rationnel

Technique et science - le savoir faire précède le savoir

Technique et science

le savoir faire précède le savoir

La technique par définition suppose l’application d’un savoir mais les choses ne se passent pas si simplement, en réalité, l’histoire des sciences et des techniques nous montre qu’en fait les choses se passent tout autrement. Les peuples primitifs ne possèdent aucune science digne de ce nom. Leurs théories sur la nature sont prisonnières des illusions anthropomorphiques. Les hommes se sont d’abord figurés les forces naturelles à leur image. Ils les ont considérées comme des âmes ainsi que le veut l’animisme et ont projeté sur elles des caractéristiques psychologiques humaines. On ne s’étonnera pas que les primitifs aient cherché à agir sur la nature par des moyens psychologiques. Tels sont les procédés de la magie qui correspondent sur le plan de l’action au stade anthropomorphique et animiste de l’explication. C’est ainsi que les primitifs tentent d’agir sur les vents par exemple. Pourtant ils possèdent déjà des inventions, ainsi les pirogues qui s’adaptent aux flots et qui nous montrent que la théorie est très en retard sur la pratique. Si la technique efficace précède la science, c’est parce que les premières techniques ne sont qu’un prolongement de l’instinct, de l’adaptation biologique spontanée. L’outil prolonge l’organe; le bâton prolonge le bras, l’hameçon imite le doigt recourbé etc.; ces tendances humaines qui s’incarnent dans les techniques prennent la suite des forces qui s’exercent dans l’adaptation biologique animale. La savoir faire précède donc le savoir.

 

La science se constitue pour répondre aux appels de la technique

Historiquement, la pratique précède la théorie, la technique précède la science. C’est la science qui prend la suite de la technique et à l’origine de toutes les sciences, on trouve des préoccupations pratiques. Les premiers mathématiciens furent les arpenteur égyptiens, ils devaient après la décrue du nil redistribuer les parcelles de terrain. L’arithmétique est issue du commerce, de la nécessité des échanges. Les calculs sont d’abord de petits cailloux avec lesquels les marchands comptaient les animaux.

 

discontinuité entre technique et science

Mais la science est tout autre chose qu’n prolongement de la technique préscientifique spontanée. La notion scientifique de causes est visiblement à l’origine une notion technique mais la science est réellement en rupture avec la pratique instinctive spontanée. Elle prend du recul sur la technique primitive, analyse rationnellement ses procédés pour les réformer. l’esprit technicien subit une mutation brusque en devenant esprit scientifique; le technicien rencontre des obstacles qui s’opposent à son activité pratique. Les savants réfléchissent sur ces obstacles pratiques. Ils les constituent en problèmes théoriques. Le savant en tant que savant se pose les problèmes pour eux-mêmes; il ne pense plus aux difficultés pratiques qui ont suscité ces problèmes; le technicien veut agir, le savant cherche à comprendre.

 

La science fait progresser les techniques

La science va recevoir des applications pratiques. Par exemple, jusqu’au Xxème siècle, il s’agissait pour éclairer de faire brûler une matière. Au Xxème siècle, c’est avec la lampe électrique que l’on peut éclairer. cette fois, pour éclairer on empêche de brûler. Mais pour que cet artifice technique soit possible, la connaissance scientifique du phénomène de la combustion est nécessaire. A ce niveau, l’interdépendance de la science et de la technique se révèle clairement. Le technicien devient l’homme qui adapte la science à la pratique. Le technicien devient l’ingénieur. Le savant découvre, l’ingénieur adapte et le technicien effectue. La science est donc liée à la technique; mais il ne faut pas sous estimer les services que la technique rend à son tour à la science.

 

les services rendus à la science par la technique

En réalité, la science la plus pure ne se distingue de la technique que parce qu’elle ne poursuit pas de visée utilitaire. La vérification d’une hypothèse est une question technique, il faut imaginer un dispositif matériel ingénieusement adapté. La science et la technique sont donc étroitement liées, elles sont pourrait-on dire dans le même axe épistémologique. Pour reprendre la citation de Bergson, nous dirons que « l ‘intelligence n’est pas faite pour comprendre ni pour spéculer sur la vérité. La science, fille de l’intelligence est faite pour l’action sur un monde que les exigences pratiques de l’intelligence ont déjà structuré ». Par conséquent, nous pouvons dire que la science serait d’abord industrielle par vocation. Elle viserait dans un premier temps à fabriquer.

 

Conclusion

Le monde artificiel de la science

La science est reconnue comme créatrice. Technique et science transfigurent le monde sous nos yeux. Notre univers est rempli d’artifices en tous genres. Les inventions et les transformations se succèdent et n’ont pour seul objectif que d’enrichir et de rendre confortable notre existence. La nature en est méconnaissable. Dans cette voie, il n’y a ni opposition de la science et de la technique, ni réduction de l’une à l’autre, mais synthèse. La science a besoin de la technique et la technique a besoin de la science. Il s’agit en fait de créer. La science est devenue l’espoir des hommes pour la conquête de ce qu’ils appellent la liberté et qui est conçue comme la suppression de toutes les limites imposées par la nature.

L’attitude scientifique n’est pas naturelle à l’homme : elle est une conquête de l’histoire

L’attitude scientifique n’est pas naturelle à l’homme : elle est une conquête de l’histoire

La loi des trois états d’Auguste Comte

D’après Comte, la connaissance scientifique représente la maturité de l’esprit humain acquise au terme d’une longue histoire. Les hommes adoptèrent d’abord des explications théologiques, la tempête était expliquée par un caprice du Dieu des vents. Ils remplacèrent ensuite les Dieux par des forces abstraites, c’est la métaphysique, la tempête est expliquée par la vertu dynamique de l’air. Enfin l’explication scientifique explique comment les faits se passent. Il s’agit de rattacher objectivement les phénomènes les uns aux autres; nous avons ainsi la théorie des trois états. Par conséquent, l’attitude scientifique n’est pas spontanée chez l’homme, elle est un produit tardif de l’histoire; alors que les explications primitives que l’homme donne des phénomènes naturels sont anthropomorphiques : les premières explications humaines consistent à prêter des sentiments humains aux phénomènes naturels; l’homme projette spontanément et inconsciemment sa propre psychologie sur la nature; ainsi, l’explication théologique ou métaphysique est naïvement psychologique.

 

la psychanalyse de la connaissance

Élimination de l’anthropomorphisme

Pour parvenir à l’esprit scientifique, il faut éliminer les projections psychologiques spontanées et inconscientes, opérer comme dit Bachelard, une « psychanalyse de la connaissance ». La connaissance spontanée du réel est anti-scientifique. C’est une connaissance « non psychanalysée », où nous projetons nos rêves et nos passions. C’est ainsi que la physique d’Aristote est encore mêlée de psychologie. La cosmologie céleste fait appel à la psychologie de l’âme bienheureuse, la physique terrestre d’Aristote s’éclaire par la psychologie de l’âme inquiète. « il ne faut pas voir la réalité telle que je suis » dit Eluard, et ce poète s’exprime comme un savant; je vois le monde comme je suis alors qu’il faut le voir comme il est. Ce travail est à proprement parler le travail de la science. Le savant considère l’élimination de l’anthropomorphisme. L’idéal est de parvenir à poser des relations objectives qui ne soient plus le reflet de mes dispositions subjectives. Cependant il faut savoir qu’en plus de nos projections psychologiques, nous projetons aussi les dispositions que l’on tient de la tradition sociale. Ainsi, nous projetons sur le ciel une culture pseudo scientifique mal assimilée, baignée de toute les angoisses de notre temps. Par exemple, nous voyons des soucoupes volantes là où il n’y en a pas. L’objectivité scientifique n’est pas simple, nous ne pouvons nous débarrasser de ce qui est immédiatement perçu et ce qui est immédiatement perçu est subjectif, l’objectif relève du médiat, c’est-à-dire de ce qui est construit par détours et artifices.

 

De la perception à la science

Éliminer les obstacles épistémologiques

La personne spontanée nous présente un monde qualificatif, un univers doté de sons, de couleurs, d’odeurs qui nous renvoient à des qualités sensibles. Le monde est divers également, il comprend un ensemble d’évènements complexes. La théorie des quatre éléments n’est que la systématisation de la perception naïve, l’eau, la terre, l’air et le feu. Nous sommes tentés de retenir pour essentiel ce qui s’impose directement à la perception; mais ce n’est pas ce chemin là qui conduit à la science. En effet elle exige un dépassement des apparences, l’observation empirique n’est pas la source de la science. C’est au contraire, un obstacle à la connaissance scientifique que Bachelard appelle un obstacle épistémologique. Là où l’observation immédiate voyait des êtres, la science reconnaît des rapports; les données immédiates dissimulent la réalité. Toutes les propriétés apparentes des choses se ramènent en réalité à des relations avec d’autres choses. Par exemple le poids dépend du champ de gravitation, la couleur d’un objet de la lumière qu’il réfléchit.

 

la construction du fait scientifique

Accéder au connu scientifique et dépasser le vécu immédiat

La réalité scientifique est une réalité construite; le fait n’a de signification scientifique que lorsqu’il est transposé de façon objective. La construction objective du fait consiste à imaginer des artifices techniques pour transposer l’observation dans le champ visuel et spatial. Si nous prenons par exemple la sensation musculaire de poids, subjective, nous devons pour que cette donnée devienne scientifique la remplacer par la position de l’aiguille de la balance. La température devient un fait scientifique lorsqu’elle n’est plus sentie sur la peau mais lue sur le thermomètre. Il faut différencier le « vécu immédiat » du « connu scientifique« ». Il faut construire le monde et ne pas se contenter d’un monde perçu.

 

Conclusion

Ainsi, la science est une connaissance désintéressée différente de la technique. Elle suppose toute une construction et s’oppose à l’immédiateté du vécu, du senti, du perçu. Si l’observation voit des êtres, la science doit reconnaître des rapports et sortir de l’immédiateté de la réalité. Tous les faits scientifiques relèvent d’une construction. Nous opposerons la science à la technique, cette dernière peut se définir comme l’ensemble des procédés définis et transmissibles par lesquels l’homme utiliser les connaissances scientifiques pour opérer dans l’univers objectif. Nous pouvons poser la technique comme pragmatique et utilitaire contrairement à la science qui pourrait-on dire est une connaissance désintéressée. Dans le sens ou la technique semble n’être qu’un prolongement de l’instinct, de l’adaptation biologique spontanée nous pourrions définir la technique comme ce qui précède la science, nous pourrions dire alors que le savoir faire précède le savoir. En fait, nous verrons que la science se constitue pour répondre aux appels de la technique.

 

Les caractéristiques de la science

Les caractéristiques de la science

Nous savons que la réalité scientifique est une réalité construite, le fait n’a de signification scientifique que lorsqu’il est transposé de façon objective, il n’a rien à voir avec le fait perçu, senti. La science est en outre une connaissance désintéressée, expression du besoin intellectuel, de savoir pour savoir. La science est différente de la technique dans cette perspective; en effet, la technique est l’ensemble des procédés définis et transmissibles par lesquels l’homme utilise les connaissances scientifiques pour opérer dans l’univers objectif. Elle est donc pragmatique et utilitaire; à l’opposé, la science est une connaissance désintéressée. La science se rapprocherait de l’art ainsi que de la religion. Poincaré souligne les relations de la science et de l’art. il nous dit que le but de la science est la vérité, « la science n’est pas seulement vraie, elle est belle ». Il nous confirme en outre l’aspect désintéressé de la science, « les machines sont utiles parce que, travaillant pour nous, elles nous laisseront un jour plus de temps pour faire de la science et non pas, la science est utile parce elle nous donne des machines ». La pensée désintéressée est selon le philosophe le moteur même de la science.

 

Malentendus sur lesquels est fondée cette conception

Confusion entre science et savant

Il y a des hommes de science désintéressés. Le véritable savant est un homme qui attend de la science les joies intellectuelles les plus pures; il parait illégitime d’en conclure que la science est désintéressée car toute découverte peut-être utilisée. Toute science est virtuellement utilisable.

 

Confusion entre science et philosophie

On confond la science et la philosophie de la science. Or la valeur propre de la science est indépendante de la valeur de la philosophie.

 

Confusion entre science et esthétique

L’affirmation d’une relation entre science et art est également une philosophie de la science et à ce titre, une position métaphysique.

 

Rapports de la science et de la technique

Distinction de principe

L’activité scientifique et l’activité technique peuvent être distinguées; tandis que la science se présente comme la découverte progressive des relations objectives qui existent dans le réel, on peut entendre par technique, un ensemble de procédés bien définis destinés à produire certains résultats jugés utiles. La science, dans sa poursuite de l’objet réel veut éliminer nos goûts subjectifs, nos préférences individuelles; la technique au contraire se met au service de nos besoins de nos désirs.

 

Relations logiques entre la connaissance et l’action

Comment la technique utilise la connaissance pour obtenir des résultats?

La science nous révèle les lois de la nature, les relations des phénomènes, la technique utilise la connaissance de ces lois pour obtenir le résultat désiré. Le rapport théorique de cause à effet parait logiquement transposable en un rapport technique de moyen à fin. La technique, c’est un savoir appliqué. Une fois les faits établis et les lois formulées, l’homme cherche à en tirer parti pour satisfaire ses besoins, et ses désirs. La technique apparaît alors. L’ingénieur utilisant la physique construit des machines. La technique prend prise sur les choses au sens ou elle cherche des applications pratiques.

 

technique et science

Ressemblances et différences

En fait la technique est l’application d’un savoir, elle cherche à atteindre un certain niveau d’efficacité qui touche à la rationalité du savoir, l’histoire des sciences et des techniques nous montre qu’en fait les choses se passent tout autrement. Nous constatons que le savoir faire précède le savoir; en effet, les hommes se sont d’abord figurés les forces naturelles à leur image. Tels sont les procédés de la magie qui correspondent au stade anthropomorphique et animiste de l’explication. Ainsi les primitifs tentent d’agir sur les forces naturelles; ils ont déjà des inventions ingénieuses telles les pirogues qui s’adaptent aux flots, l’arc et les flèches sont fonctionnels la théorie est ici très en retard sur la pratique. Par conséquent nous pouvons affirmer de façon certaine que le savoir faire précède le savoir comme nous le montre ces différents exemples.

 

Conclusion

Dans le but de conclure notre étude, nous dirons que l’activité scientifique et l’activité technique peuvent être distinguées. La science semble correspondre à la découverte progressive des relations objectives qui existent dans le réel. Au contraire, nous définirons la technique comme l’ensemble des procédés définis en vue de résultats jugés utiles. La science cherche avant tout à éliminer le subjectif de nos perceptions, de nos goûts subjectifs, de nos préférences individuelles. Elle cherche des rapports, le connu scientifique s’oppose à l’immédiateté de nos perceptions. La technique au contraire nous renvoie à nos désirs et à nos besoins. Tandis que la science nous renvoie aux lois de la nature, aux relations, aux rapports, la technique semble utiliser la connaissance de ces lois en vue d’un résultat précis. Cependant, il semblerait que les choses ne soient pas si simples. En effet, la technique précèderait la science car elle serait un prolongement de l’instinct, de l’adaptation biologique spontanée, le savoir faire en ce sens précèderait le savoir. Mais en fait nous pouvons élargir ce point et affirmer que la science se constitue pour répondre aux appels de la technique. Si la technique précède la science, cette dernière prend la suite de la technique, elle en est la continuité; elles ne sont pas si différenciables et opposables, car à l’origine de toutes les sciences, on trouve des préoccupations pratiques. Cependant, pouvons nous réduire la science à un simple prolongement de la technique préscientifique spontanée? Il semblerait qu’elle ne soit pas compatible avec la pratique instinctive .

 

la science construit un monde artificiel

la science construit un monde artificiel

Nous savons que la technique rend des services à la science, en réalité la science la plus pure ne se distingue de la technique que parce qu’elle ne poursuit pas de visée utilitaire. La science et la technique seraient dans le même axe épistémologique. Nous reprendrons la citation de Bergson et nous dirons en substance que l’intelligence n’est pas faite pour comprendre ni pour spéculer sur la vérité. La science, fille de l’intelligence est faite pour l’action sur un monde que les exigences pratiques de l’intelligence ont déjà structuré. La science vise dans un premier temps à fabriquer.

La science n’est pas seulement connaissance, ni moyen d’agir, elle est créatrice. Technique et science transfigurent le monde sous nos yeux; nous vivons dans un univers d’artifices; nos plaisirs, nos villes, nos déplacements s’enrichissent sans cesse de réalisations, d’inventions qui transforment la nature. Cela justifie la citation de Descartes qui affirme, « nous sommes maîtres et possesseurs de la nature ». Dans cette voie, il n’y a ni opposition de la science et de la technique, ni réduction de l’une à l’autre, mais synthèse. La science est technique et la technique est science puisqu’il s’agit de créer. L’analyse philosophique montre que la science est devenue l’espoir des hommes pour la conquête de ce qu’ils appellent la liberté et qui est conçue comme la suppression de toutes les limites imposées par la nature.

 

La science et les sciences

Classification des sciences

Jusqu’ici nous avons parlé de la science en général sans parler des diverses sciences. Ce point de vue semble insuffisant bien que de grands philosophes aient insisté sur l’unité fondamentale de la science. Descartes affirmait que « toutes les sciences sont tellement liées ensemble qu’il est plus facile de les apprendre toutes à la fois que d’en isoler une des autres ». L’intérêt que présentent les classifications des sciences est incontestable; la classification d’Auguste Comte demeure philosophiquement la plus intéressante. Il distingue six sciences fondamentales :

 

Les mathématiques, l’astronomie, la physique, la chimie, la biologie et la sociologie.

Des mathématiques à la sociologie

Des mathématiques à la sociologie l’ordre est celui du plus simple au plus complexe du plus abstrait au plus concret. Les mathématiques étaient encore avec les pythagoriciens une métaphysique, une mystique du nombre. L’astronomie a ses premières lois, la physique devient une science avec Galilée et Newton; la biologie est une discipline positive à partir du XIXème siècle; Comte va créer la sociologie.

Nous pouvons mettre en avant la spécificité méthodologique de chaque discipline scientifique; sans doute les mathématiques tendent elles aujourd’hui à jouer dans toutes les sciences, même les sciences humaines, un rôle de plus en plus important. Il n’en reste pas moins que chaque science a dû adapter ses méthodes propres au domaine particulier qu’elle explore.

 

Définitions essentielles à la compréhension du thème de la science

Définitions essentielles à la compréhension du thème de la science

 

Positif : chez Comte, positif caractérise l’âge de la science, considéré comme l’état mûr et définitif de l’intelligence humaine.

Anthropomorphisme : attitude consistant à se représenter tous les êtres (dieux, esprits, animaux), sur le modèle de l’homme.

Science : au sens étymologique, science signifie savoir. Chez les modernes la connaissance scientifique repose sur des critères précis de vérification permettant une objectivité des résultats;

Pragmatique : qui vise l’utilité

Cosmologie : étude du monde

Sociologie : étude des faits sociaux. Science découverte par Auguste Comte.

Objectivité : caractère de ce qui existe indépendamment de l’esprit humain, par opposition à ce qui est subjectif.

Empirisme : doctrine qui pose que la connaissance repose sur les faits, l’observation et l’expérience.

Épistémologie : étude des sciences. Épistémè signifie science et logie, logos en grec veut dire, étude.

Technique : l’ensemble des procédés définis et transmissibles par lesquels l’homme utilise les connaissances scientifiques pour opérer dans l’univers objectif.

Animisme : attribuer une âme à toutes les forces de la nature.

 

Conclusion

L’attitude scientifique n’est pas naturelle à l’homme

De notre étude, il ressort que l’attitude scientifique n’est pas naturelle à l’homme; elle est en fait un conquête de l’histoire. La loi des trois états de Comte nous montre que la connaissance scientifique représente maturité de l’esprit humain acquise au terme d’une longue histoire. Nous sommes aujourd’hui sortis des explications théologiques, ainsi que de la métaphysique, c’est à présent la science qui nous gouverne. Elle explique comment les faits se passent. Il s’agit de rattacher objectivement les phénomènes les uns aux autres. Nous voyons par conséquent que l’attitude scientifique n’est pas spontanée chez l’homme mais bien au contraire , puisqu’elle est un produit de l’histoire.

Citations :  La Technique :

Bachelard : « une psychanalyse de la connaissance ».
Paul Eluard : « Il ne faut pas voir la réalité telle que je suis ».
Poincaré : « la science n’est pas seulement vraie, elle est belle ».
Poincaré : « Les machines sont utiles parce que travaillant pour nous, elles nous laisseront un jour plus de temps pour faire de la science et non pas, la science est utile parce qu’elle nous donne des machines ».
Descartes : « Nous rendre maîtres et possesseurs de la nature ».
Descartes : « Toutes les sciences sont tellement liées ensemble qu’il est plus facile de les apprendre toutes à la fois que d’en isoler une des autres ».
Protagoras : « L’homme est mesure de toutes choses ».
Héraclite : « On ne descend jamais deux fois dans le même fleuve ».

Travail et la technique Questionnaire pour réviser le cours: travail et technique

Le travail:

1 -

Qu'est-ce que le travail?

Toute activité de transformation de la réalité —> Il est par définition pénible et  demande un effort.

Seul l’homme travaille. 

 

Malédiction

Oeuvre

Contrainte

providentiel

Les deux piliers de notre société occidentale :

-Bible : travaille à la sueur de ton front

-Grecs : travail = perdre la liberté, tout homme ne doit pas travailler —> esclaves = humain

par le travail on sait ce dont on est capable : sur le plan physique et intellectuel —> et notre valeur : gagner en estime

Travail = instrument de torture

Lieu de libération de l’état 1er  de l'animal —> état de culture

2 -

Comment définir l'oisiveté dans son opposition au travail?

L’oisiveté est différente du travail —>”mère de tous les vices” —> reste à l’état initial  = rester involutif pour l'homme du point de vue économique et au niveau de la reconnaissance sociale

3 -

Le travail est-il une obligation morale? 

le travail est une obligation morale pour l’Homme pour développer ses facultés,  son éducation

L’Homme est le seul être éducable —> Kant

 

Adam Smith

Travail Productif

Travail improductif

permet de créer des richesses, emplois, cercles vertueux —> Activité qui produit toujours plus et toujours mieux

Parasitaire, on perd l’occasion de produire —> Il faut l’éliminer , ne pas être dans le sentiment

 

Travailler est un devoir pour tout être humain

La technique

1 -

Qu'est-ce que la technique?

Technique : habilité, savoir faire, ensemble des activités inventées par  l’Homme qui améliore son confort

2 -

Que suppose la technique?

—> Une adaptation à la nature

utilité et efficacité ==> outil = prolongement de nos facultés naturelles =  évolution dans la démarche naturelle( ex : brosse à dents)

3 -

Pourquoi la machine est-elle différente des hommes?

Bergson : seul l’Homme fabrique des outils

une machine : outil automatisé, non autonome

intelligence =/ l'artificiel —> anti-thèse l’une de l’autre
Machine =/ esclave —> capacité d’initiative, libre

La machine n’a pas d’intelligence

4 -

Y a t'-il une éthique des outils et de la technique?

La technique/outils sont ambivalents : avancées et risques

===> Tout outil est neutre, il  dépend de  la manière dont on l’utilise

—> éthique des outils : il y a débat

- la technicité : excès de la technique

- La technocratie : pouvoir donné aux techniciens

 

Rapport science/technique

1 -

Qu'est-ce que la science?

Science : démarche théorique qui recherche la connaissance

Technique : pratique, une application

—> lequel est premier ?

Le progrès technique est-il gage de liberté?

Thèse : Le progrès technique a permis à l'homme de se dégager des contingences naturelles

 

Le mythe de Prométhée : L homme est l'animal le plus démuni. C'est Prométhée qui a volé aux dieux le feu et les techniques lui permettant d'avoir un pouvoir sur la nature. De nombreux philosophes pensent que la technique libère l'homme

les découvertes techniques ouvrent de nouvelles possibilités d'existence : les grandes découvertes de l’humanité ont été marquées par des découvertes techniques qui ont libéré l'homme

la technique transforme la vie de l'homme pour mieux le libérer. Pour Marx, la machine libère le travailleur. Le temps gagné grâce à la machine est autant de temps que je peux consacrer à ma liberté.

 

Antithèse : La technique domine non seulement la nature mais également l'homme lui-même

 

Le mythe de l'apprenti sorcier : c'est crainte que la machine ne domine l'homme. Les inventions de l'esprit se retournent contre l'homme et échappent à son contrôle.

La machine asservit l'homme. Selon marx, la machine sépare le travail intellectuel du travail manuel. Pour Hannah Arendt, le travailleur à la chaîne doit se plier au rythme de la machine. La technique peut être un moyen de domination de l'homme par l'homme

La technique appauvrit l'homme au lieu de l'enrichir. Georges Friedmann dénonce l'environnement artificiel et inhumain que crée la technique. Elle le plonge dans un vide spirituel. L'homme devient dépendant de la machine

Trepalium 1

Le travail, séquence culture bac philo 2020/2021-Travail, technique et humanités-Finalités du travail et du progrès technique 

Le travail, culture bac philo 2020/2021-Travail, technique et humanités-Finalités du travail et du progrès technique-Penser les origines-Pourquoi les hommes en sont-ils venus à devoir travailler à avoir recours à la technique?Par la technique l'homme fait servir la nature à ses fins-Par le travail l'homme s'humanise

Aristote, les mains sont le meilleur outil de l’Homme, “c’est parce qu’il est le plus intelligent qu’il a des mains”

Texte d’Aristote :

Ce n’est pas parce qu’il a des mains que l’homme est le plus  intelligent des êtres, mais parce qu’il est le plus intelligent des êtres qu’il a des mains. En effet, l’être le plus intelligent est celui qui est capable de bien utiliser le plus grand nombre d’outils : or, la main semble bien être non pas  un outil, mais plusieurs. Car elle est pour ainsi dire un outil qui tient lieu des autres. C’est donc à l’être capable d’acquérir le plus grand nombre de techniques  que la nature a donné de loin l’outil le plus utile, la main. Aussi ceux qui disent  que l’homme n’est pas bien constitué et qu’il est le moins bien partagé des animaux (parce que dit-on, il est sans chaussures, il est nu et n’a pas d’armes pour combattre) sont dans l’erreur. Car les autres animaux n’ont chacun qu’un seul moyen de défense et il ne leur est pas possible de le changer pour un autre, mais ils sont forcés, pour ainsi dire, de garder leurs chaussures pour dormir  et pour faire n’importe quoi d’autre, et ne doivent jamais déposer l’armure qu’ils ont autour de leur corps ni changer l’arme qu’ils ont reçue en partage. L’homme au contraire, possède de nombreux moyens de défense, et il lui est toujours loisible d’en changer et même d’avoir l’arme qu’il veut quand il veut. Car la main devient griffe, serre, corne ou lance ou épée ou toute autre arme ou outil. Elle peut être tout cela, parce qu’elle est capable de tout saisir et de tout tenir.

 

Thème : les techniques

Thèse : les mains sont le meilleur outil de l’Homme, “c’est parce qu’il est le plus intelligent qu’il a des mains”

Plan :

1- définition de l’intelligence

2- animaux et leurs limites

3- L'homme fabrique de manière illimitée

Nouvelle définition de main : elle incarne l’intelligence humaine, actualisation de la puissance, capacité humaine,

L’intelligence s’actualise dans les mains, l'homme s’empare du monde par les mains

puissance —> acte

intelligence —> mains

—> plus intelligent = utiliser plus d’outils

mains (outil technique par excellence) : les mains fabriquent tous les outils

la technique dépasse l’inconvénient de l’Homme à ne pas avoir de qualités : les animaux sont forcés, déterminés, l’Homme peut inventer, créer avec ses mains

intelligence= liberté

l’intelligence c’est la main, elle est capable d’être un outil matériel et intellectuel

—> l’intelligence est dans la main même si elle n’est pas la. elle est l’actualisation de l’intelligence

 

Conséquences

1 -

TRAVAIL : transformation de la réalité par l’action de l’intelligence.

Par opposition à la nature qui n’est pas transformée par l’homme, et la culture qui est déjà transformée. Le travail est l’effort de transformation.

C’est par le travail, activité, que l’homme va donner à  la nature la forme de ses désirs

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Seul l’homme travaille,  les animaux agissent d’une matière répétitive

Dans l’histoire des idées, conceptions du travail :

Les Conceptions du Travail.

Conception Gréco-romaine: le travail = aliéner sa liberté et être dépendant de la matière. Les humains  ne devraient pas travailler =  travailler c’est perdre son humanité.  les esclaves ne sont pas des hommes.  Le travail du citoyen est  la politique, la guerre ou l’art.

Conception Judéo-chrétienne«désormais, tu gagneras ton pain à la sueur de ton front»

Conception Positive du Travail: le Travail comme œuvre.

- acquérir sa liberté: pour Kant, le travail est une activité providentielle. L’homme doit acquérir sa liberté par le travail (idée moderne du travail  XVIIIe). L’homme se libère ainsi de la nature, il se libère de l’animalité. L’effort et la discipline permettent à l’homme de s’affirmer comme un être humain de la culture. Lutter contre ses instincts (désirs, colère) est un travail sur soi. Si le travail est une activité positive, alors le travail est un devoir d’être humain de développer ses facultés. C’est seulement par le travail que l’homme devient humain.

Documents: l’Aliénation de l’ouvrier.

L’Aliénation de l’ouvrier.

L’ouvrier s’appauvrit d’autant plus qu’il produit plus de richesse, que sa production croit en puissance et en volume. L’ouvrier devient une marchandise. Plus le monde des choses augmente en valeur, plus le monde des hommes se dévalorise : l’un est en raison directe de l’autre. Le travail ne produit pas seulement des marchandises ; il se produit lui-même et produit l’ouvrier comme une marchandise dans la mesure même ou il produit des marchandises en général.

Cela revient à dire que le produit du travail vient s’opposer au travail comme un être étranger,  comme une puissance indépendante du producteur. Le produit du travail est le travail qui s’est fixé, matérialisé dans un objet, il est la transformation du travail en objet, matérialisation du travail. La réalisation du travail est sa matérialisation. Dans les conditions de l’économie politique, cette réalisation du travail apparaît comme la déperdition de l’ouvrier, la matérialisation comme perte et servitude matérielles, l’appropriation comme aliénation, comme dépouillement.

K. Marx, Manuscrits de 1844.

 

La réalisation du travail est sa matérialisation. Et le critère qui prouve l’existence du travail doit avoir une réalité matérielle. Karl Marx n’est pas dans la contemplation des idées, il faut que les idées aient un impact dans le monde. L’objet du travail, l’ouvrier ne le voit jamais fini.

L’ouvrier est dépossédé de son travail – il est volé et ce vol n’est pas compensé.

Le travail fait par les ouvriers les déshumanise. «Je mets de moi-même dans le travail», seulement, l’ouvrier qui travaille  à la chaîne, ne voit pas son travail, car le travail est confisqué par  le capital.

 

NIETZCHE. l’Apologie du Travail.

 

Dans la glorification du travail, dans les infatigable discours sur la «bénédiction du travail», je vois la même arrière-pensée que dans les louanges adressées aux actes impersonnels et utiles à tous: à savoir la peur de tout ce qui est individu.

- Nietzsche, Aurore (1880).

 

Le travail permet de fonctionner, ça permet aux politiques de gérer la société, le travail est la meilleure des polices. Le travail épuise et les gens ne font donc pas de révolution.

Il y a ceux qui font l’apologie du travail et d’autres qui pensent que c’est la pire des choses

Apollon: c’est l’ordre.

Dionysos: c’est l’affirmation de l’individualité et vivre nos sentiments.

Le travail tend à nous transformer en Apollon.

THEME : le travail et la critique du travail.

THESE : = le travail est une menace pour l’individualisme. Le travail est au service de la vie collective.

= Plus je vais travailler à plus je vais me consacrer aux travaux sociaux à moins je consacre du temps pour soi à moins d’individualisme.

A l’époque, une vie réussie, c’est une vie professionnelle réussie.

= Au fond, Nietzsche met en avant une société du loisir, une société qui laisse d’abord la place a une activité libre et indépendante de l’individu, quand il veut avec une logique centrée sur l’individu.

PLAN:

= 1ERE PARTIE: «glorification» Il dénonce une sanctification du travail. «on veut nous faire croire que le travail est sacré» et donc on ne peut rien dire contre. Dans le fond, le but est la protection de la société, c’est la sécurité sociale, qui pourrait nous protéger contre tous les risques. Si on veut être en sécurité, alors on sacrifie l’individualisme. «Le travail est la meilleure des polices» On disparaît dans le troupeau.

Autres ennemis de l’individualité: l’école, la famille, la religion = les institutions, qui sont tournées vers le social et qui sont très fortes à l’époque de Nietzsche. A présent, ces institutions sont en crise, ce qui laisse l’individualisme en marche. C’est la figure d’une vie Apollinienne, lisse.

= 2EME PARTIE : “sécurité” et “danger” sont les mots qui reviennent le plus. Développement de la vie individuelle ou l’on voit ce que c’est: «à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l’amour et à la haine». Illustration d’une vie Dionysiaque avec expression d’une énergie vitale. «la vie individuelle c’est d’abord la pensée».

Date de dernière mise à jour : 30/07/2024

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