HLP 2024-La mimèsis comme pouvoir de la parole-Aristote, Platon-De l'agréable à l 'horreur.Une ekphrasis : le bouclier d’Achille

Humanités, littérature, philosophie, nouveau programme bac Semestre 1 de 1ère : Les pouvoirs de la parole-

Bouclier d achille

Les pouvoirs de la parole

HLP Première 

Support cours / Quiz  

E3C / Spécimen - 2

Tous les sujets E3C

Annales zéro - 1 / 2

Représentations du monde

HLP Première 

Support cours / Quiz  

E3C / Spécimen - 1 / 3

Tous les sujets E3C

Annales zéro - 3 / 4

Ressources académiques, HLP = problématisation, séquences

 La théorie platonicienne de la parole dans Phèdre   - Parcours HLP de l'académie de Nancy   -  Problématisation et documents numériques, académie de Bordeaux

Problématisation sur les pouvoirs de la parole, académie de Strasbourg   -  Académie de Lille, ressources les pouvoirs de la parole et les représentations du monde  

Propositions de séquences élaborées par des professeurs de philosophie et de Lettres de l’académie de Versailles 

Philosophie et poésie d’hier à aujourd’hui    -   -Entre Ulysse et Shéhérazade : la parole et le pouvoir

Accords et désaccords : à quelle condition la parole peut-elle créer du lien ? 

Quelle valeur accorder à la parole qui séduit ?   -   - L’exercice de la parole en démocratie

Propositions de séquences élaborées par les professeurs de l’académie de Dijon

- Projet 1
Un premier axe de travail : comment la parole est constitutive d’une identite?. The?me aborde? : l’autorite? de la parole
Un deuxie?me axe de travail : comment les formes essentielles de la parole (chant, rhe?torique, dialogue) correspondent au conflit entre se?duction et re?flexion, entre de?sir et raison.
The?mes aborde?s : l’art de la parole, les se?ductions de la parole

- Projet 2
Proposition d’entrée dans le thème des "pouvoirs de la parole " par une réflexion en deux temps : d’abord sur l’amour, puis sur la justice.

La mimèsis selon Platon et Aristote - Mimèsis et catharsis -

La mimèsis (en grec ancien μ?μησις), de μιμε?σθαι (m?meisthai, « imiter », de μ?μος, « imitateur, acteur ») est une notion philosophique introduite par Platon dans La République, puis reprise et développée par Aristote.

Le sens de ce terme a évolué au cours des siècles. Il s'applique tout d'abord dans un contexte religieux à la danse, au mime et à la musique. Il ne s'agit pas de reproduire l'apparence du réel, mais d'exprimer la dynamique, la relation active avec une réalité vivante. Chez certains auteurs, la mimèsis désigne au contraire l'imitation du réel : pour Démocrite, l'imitation de la nature par la technique (le tissage imite celui de l'araignée)

Selon Aristote

- mimèsis :

Terme tiré de la poétique d'Aristote et qui définit l'œuvre d'art comme une imitation du monde tout en obéissant à des conventions.

Le terme de « mimesis » renvoie à l'imitation des actions des hommes, aux hommes agissants et à l'imitation de la vie humaine. Elle vise à atteindre le bon (le caractère, c'est-à-dire la ligne conductrice), l'utile (la catharsis, c'est-à-dire la purgation des passions) et le nécessaire (l'avènement pathétique, le « climax dramatique » dans lequel le spectateur éprouve de la pitié vers un héros tragique qui subit un sort (destin, fatalité) défavorable, c'est-à-dire avoir de la compassion et de la sympathie pour ce personnage qui ne méritait pas de subir un malheur qui est le fruit d'une ou d'erreurs qu'il a commise - Aristote fait de l'Œdipe Roi de Sophocle le cas exemplaire - et de la crainte, envers un destin qui peut s'abattre sur lui).

Dans la Poétique, Aristote reprend le concept de mimesis à Platon et semble, par là, s’inscrire dans la tradition platonicienne en présentant l’art comme une imitation. En effet, Platon explique au livre X de La République que l'œuvre d'art n'est qu'une imitation d'imitation, la copie d'une copie. Car l’artiste ne fait qu’imiter l’objet produit par l’artisan ou par la nature, objet sensible qui est lui-même la copie ou l'imitation de son essence (l'Idée ou Forme). L’art pour Platon, en tant que production d’objet, n’est donc qu’une imitation de second ordre, copie de la copie de l'Idée. L'œuvre d'art qui ne releverait que de la représentation est ainsi de piètre valeur, car doublement éloignée de la vérité. Et l'artiste imitateur lui-même apparaît comme un danger pour la réalisation de la République, puisqu'il est un illusionniste, qui fait tenir pour vrai ce qui est faux et peut ainsi renverser dans l'apparence qu'il construit l'ordre des valeurs.

- catharsis :

Pour Aristote, effet de « purification » produit sur les spectateurs par une représentation dramatique. 

La purgation des émotions, ou catharsis, se produit de la manière suivante : le spectateur est censé ressentir de la pitié ou la crainte face au spectacle qu'il voit. Mais en même temps, il ressent un plaisir à ressentir des sentiments de crainte et de pitié. Autrement dit, ce qui permet de se détacher de ces émotions est la construction de l’histoire. Seule une histoire bien liée selon les règles pré-citées permet d’obtenir ce résultat

L'imitation consiste en effet à reproduire la « forme » de l'objet sur une autre scène et dans une autre « matière », à la mimer dans le geste ou le récit, pour que la passion puisse se purifier. L'objet de sa démonstration tient dans l'idée que la représentation artistique, en imitant des situations qui ne sauraient être moralement tolérées dans la réalité de la communauté politique (crimes, incestes, etc.), permet la « catharsis », c'est-à-dire l'épuration des passions mauvaises des hommes qui auraient pu menacer l'ordre réel de la cité si elles n'avaient trouvé à s'épancher dans la contemplation de l'œuvre. L'art est ainsi salutaire pour l'ordre de la cité, qu'il protège en détournant la satisfaction des passions mauvaises dans un autre ordre, celui des imitations, où elles peuvent se satisfaire par imitation ou mimétisme, sans attenter à la réalité de l'ordre politique commun.

Aristote, La poétique : la mimesis et les vertus de la fiction

A l’origine de l’art poétique dans son ensemble, il semble bien y avoir deux causes, toutes deux naturelles. Imiter est en effet, dès leur enfance, une tendance naturelle aux hommes – et ils se différencient des autres animaux en ce qu’ils sont des êtres fort enclins à imiter et qu’ils commencent à apprendre à travers l’imitation –, comme la tendance commune à tous, de prendre plaisir aux représentations ; la preuve en est ce qui se passe dans les faits : nous prenons plaisir à contempler des images les plus exactes de choses dont la vue nous est pénible dans la réalité, comme les formes d’animaux les plus méprisés et les cadavres. Une autre raison est qu’apprendre est un grand plaisir non seulement pour les philosophes, mais pareillement aussi pour les autres hommes – quoique les points communs entre eux soient peu nombreux à ce sujet. On se plaît en effet à regarder les images car leur contemplation apporte un enseignement et permet de se rendre compte de ce qu’est chaque chose […]

Ch. VI, p. 92-93.

la tragédie est donc l’imitation d’une action noble, conduite jusqu’à sa fin et ayant une certaine étendue, en un langage relevé d’assaisonnement dont chaque espèce est utilisée séparément selon les parties de l’oeuvre ; c’est une imitation faite par des personnages en action et non par le moyen d’une narration, et qui par l’entremise de la pitié et de la crainte, accomplit la purgation des émotions de ce genre…

Ch. IX, p. 98.

Le rôle du poète est de dire non pas ce qui a réellement eu lieu mais ce à quoi on peut s’attendre, ce qui peut se produire conformément à la vraisemblance ou à la nécessité. En effet la différenciation entre l’historien et le poète ne vient pas du fait que l’un s’exprime en vers ou l’autre en prose (…) ; mais elle vient de ce fait que l’un dit ce qui a eu lieu, l’autre ce à quoi on peut s’attendre. Voilà pourquoi la poésie est une chose plus philosophique et plus noble que l’histoire : la poésie dit plutôt le général, l’histoire le particulier.

Pouvoir de la parole et pouvoir de la mimèsis du plus agréable au plus désagréable

 

critique platonicienne de la mimésis, en tant que production d’une apparence trompeuse, plaisante, séductrice qui détourne du Bien

Le concept est d'abord discuté par Platon dans La République, aux Livres II, III et X.

Dans les livres II et III de La République, il est question de la mimèsis dans l'éducation. Platon évoque entre autres les qualités d’un discours indirect lorsqu’il est question de mythes, qui sont un moyen efficace de transmettre des vérités essentielles à l'aide de l'imitation. Cependant, il émet des réserves devant la qualité de ces mythes, qui doivent être élaborés avec soin afin de ne pas avoir d'effets néfastes sur les enfants, par exemple. Par ailleurs, Platon évoque trois formes de récits : un récit simple, un récit issu d'une imitation ainsi qu'un récit de la forme mixte. De ce fait, Platon évoque ses craintes envers la poésie pour ce qui est de l‘éducation du peuple. En effet, il considère les citoyens incapables de discerner l’imitation de la réalité

Dans le livre X de La République, ses propos se radicalisent quelque peu. Platon rejette toute valeur accordée aux poètes, aux arts et à l’imitation. Il s'interroge sur la représentation et insiste sur la primauté du réel et de la vérité. Par exemple, il critique la peinture qui imite le réel, mais ne possède pas l’essence de la réalité. En outre, Platon considère que les gardiens de la cité, dégagés de tous les autres métiers, doivent être les artisans de la liberté. Ils ne doivent s'occuper de rien d'autre que de ce qui y conduit, il ne faut donc qu'ils fassent rien d'autre et n'imitent rien d'autre. Cependant, dans la deuxième partie de ce livre, Platon adoucit son propos en considérant que : « S'ils doivent imiter quelque chose, qu'ils imitent ce qu'il leur convient d'imiter dès l'enfance : des hommes courageux, modérés, pieux, libres, et tout ce qui s'en rapproche, et qu'ils évitent de pratiquer des actions qui ne sont pas libres ou d'imiter des choses qui sont basses, ou quoi que ce soit de honteux, de crainte de prendre goût à ce qui constitue la réalité dont provient l'imitation »

Platon établit une hiérarchie de trois degrés par rapport à l’existence réelle des choses

  1. Le monde des idées, qui englobe la « nature des choses » et par conséquent, la vérité dont seul Dieu serait l’auteur.
  2. Les choses, qui sont fabriquées d’après ce monde des idées par les artisans, comme le ferait un menuisier.
  3. La représentation des choses qui est produite par les poètes ou les peintres.

Les arts d'imitation sont « [...] donc doublement éloigné[s] du vrai »

Étude d’une ekphrasis : le bouclier d’Achille comme œuvre d’art - chant XVIII de L’Iliade Homère

L’ekphrasis est le terme grec ancien traduit par « description »

Une ekphrasis, au pluriel : ekphraseis (grec ancien εκφραζειν, « expliquer jusqu'au bout »), est une description précise et détaillée. Dans l'Antiquité, le terme désigne toute évocation vivace d'un sujet donné

L’ekphrasis d'une œuvre d'art la plus célèbre reste la description par Homère, dans l’Iliade, du bouclier d'Achille en train d'être forgé par le dieu Héphaïstos. L'arme a en effet été fabriquée à la demande de Thétis, non pas pour protéger son fils Achille, mais « pour que tous soient émerveillés » quand le destin l'atteindra à Troie, où il mourra 

Aloysius Bertrand, le sens du pittoresque

Nicolas Wanlin

Une fois admise la proposition que la littérature dit, ou du moins peut dire, quelque chose des autres arts, on peut se demander sous quelle forme un tel discours peut se manifester. Quelques pistes s’offrent assez rapidement, que je vais indiquer. Tout d’abord, la culture classique semble proposer la notion d’ekphrasis. On trouve en effet des définitions – d’ailleurs justifiées – de l’ekphrasis comme description d’œuvre d’art. Et l’on lit par ailleurs, peut-être même dans la même définition, que cette forme de discours remonte à l’Antiquité et qu’une de ses premières attestations les plus célèbres est la description du bouclier d’Achille par Homère dans l’Iliade.

Consulter le document

 

L'ekphrasis d'un objet d'art, le vase. José Maria de Hérédia Le vase

José Maria de Hérédia (1842-1905)

Le vase

Consulter l'étude de la poésie

L'ekphrasis d'un objet d'art, le vase.
 

 

L'ivoire est ciselé d'une main fine et telle
Que l'on voit les forêts de Colchide et Jason
Et Médée aux grands yeux magiques. La Toison
Repose, étincelante, au sommet d'une stèle.

Auprès d'eux est couché le Nil, source immortelle
Des fleuves, et, plus loin, ivres du doux poison,
Les Bacchantes, d'un pampre à l'ample frondaison,
Enguirlandent le joug des taureaux qu'on dételle.

Au-dessous, c'est un choc hurlant de cavaliers ;
Puis les héros rentrant morts sur leurs boucliers
Et les vieillards plaintifs et les larmes des mères.

Enfin, en forme d'anse arrondissant leurs flancs
Et posant aux deux bords leurs seins fermes et blancs,
Dans le vase sans fond s'abreuvent des Chimères.

 

PHILOSOPHIE - La finalité visée par la tragédie - la relation divine menacée par l’hybris du héros

La métis considère que l’homme est à la mesure de ce dont il fait usage, Ulysse incarne la métis grecque, l’intelligence pratique, elle va de pair avec le kairos, ce terme grec peut se traduire par le moment opportun, il s’agit d’agir au bon moment en ciblant toujours le juste milieu, et en bannissant le trop et le trop peu. La notion de juste mesure est profondément grecque. Ulysse réunissait toutes ces qualités, c’est pourquoi, il incarne le héros par excellente, la ruse que cela suppose. Il y a donc un modèle de prudence qui sera repris par Aristote et qui sert de stéréotype à suivre en politique. Nous avons donc une éthique du kairos commune à tous les grecs. Il faut accorder la praxis au kairos, c’est le pouvoir diacritique, il s’agit donc de diriger l’action par la pensée.
 

deux pôles de l'hybris, l'orgueil et la démesure = l'hybris, source du tragique 

les protagonistes des différentes pièces de Sophocle ont en eux cette démesure

Le sujet  2003 - Bac L - Littérature - Question

Dans la tragédie de Sophocle que vous avez étudiée, analysez les formes et les effets que revêtent l'orgueil et la démesure.

La question invite à étudier les deux pôles de l'hybris, l'orgueil et la démesure et à analyser leurs manifestations et leurs conséquences.

Consulter le corrigé

Vous pouvez consulter 

 Œdipe Roi de Sophocle

 

 

Date de dernière mise à jour : 01/08/2023

Ajouter un commentaire