Thérèse Desqueyroux de Mauriac à l'entretien du bac de français. Préparer la lecture cursive, anticiper les questions de l'examinateur
Classe de première de la voie générale et de la voie technologique Madame de Lafayette, "La Princesse de Clèves" / parcours : individu, morale et société.
Les entretiens préparés séquence bac "roman"
Les ressources et liens à consulter
Préparer la lecture cursive
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François Mauriac, né le 11 octobre 1885 à Bordeaux et mort le 1er septembre 1970 à Paris, est un écrivain français, romancier, essayiste, critique littéraire et chroniqueur français.
Lauréat du Grand prix du roman de l'Académie française en 1926, il est élu membre de l'Académie française 1933. Il reçoit le prix Nobel de littérature en 19521.
1922 : Le Baiser au lépreux
1927 : Thérèse Desqueyroux
1932 : Le Nœud de vipères
1951 : Le Sagouin
- A écouter sur France Culture
- Épisode 1 : Mauriac tel qu'en lui-même
- Épisode 2 : Grands thèmes mauriaciens
- Épisode 3 : Mauriac et les convulsions du monde
- Épisode 4 : Mauriac en son domaine
Présentation de Thérèse Desqueyroux de François Mauriac - Thérèse Desqueyroux, héroïne éponyme de son roman publié en 1927.
Les sources de l'inspiration
Inspiration du roman
Inspiré d’un fait divers (l’affaire Blanche Canaby), le roman raconte l’histoire d’une jeune femme qui, étouffée par son mariage et les exigences familiales de la bourgeoisie, a tenté d’empoisonner son mari. Le roman s’ouvre sur la fin du procès de Thérèse, sortant du tribunal avec son avocat et retrouvant son père.
Mauriac s'inspira pour l'histoire de Thérèse Desqueyroux de l'affaire Canaby, appelée aussi affaire des Chartrons. Henriette-Blanche Canaby fut accusée en 1905 d'avoir voulu empoisonner son mari, Émile Canaby, courtier en vins bordelais alors endetté. Mauriac assista à son procès en cour d'assises de la Gironde le 25 mai 1906, au cours duquel elle fut condamnée pour faux et usage de faux (fausses ordonnances pour se procurer auprès de pharmaciens de l'aconitine et de la digitaline, sans compter l'arsenic qui entrait dans la composition de la liqueur de Fowler qu'elle donnait à son mari en grande quantité). Son époux témoigna en sa faveur pour sauver les apparences de ce couple de la bourgeoisie bordelaise qui faisait ménage à trois avec Pierre Rabot, un riche rentier. Ainsi, malgré le mobile possible d'Henriette-Blanche Canaby (toucher une forte indemnité au titre de l'assurance-vie souscrite par son mari et refaire sa vie avec son amant) et sa culpabilité criminelle assez évidente, l'accusation de tentative d'empoisonnement fut rejetée et l'épouse fut condamnée à 100 francs d'amende et 15 mois de prison, peine qu'elle n'effectuera pas en totalité
- A consulter
- Lecture du roman
- François Mauriac et Thérèse Desqueyroux ou histoire d’un romancier hanté par un de ses personnages par Ferdinand STOLL
- Fiche de lecture, présentation du roman de Mauriac
- Analyse des chapitres I, II, IV, VI, IX, XI, XII
- Thérèse Desqueyroux (1927) de François Mauriac : la technique romanesque, la construction du roman, la temporalité, les lieux, les mises en abyme
Thérèse Desqueyroux est un livre de François Mauriac paru en 1927. En 1950, ce roman fut inclus dans la liste du Grand prix des Meilleurs romans du demi-siècle. Il a été aussi adapté au cinéma en 1962 par Georges Franju et en 2012 par Claude Miller.
Le choix du titre
François Mauriac a hésité entre plusieurs titres (le premier jet s’intitulait « Conscience, instinct divin » et était une confession adressée à un prêtre) :
Sainte Locuste : il a conservé la référence à cette sainte dans l’avis au lecteur qui précède le roman : « J’aurais voulu que la douleur, Thérèse, te livre à Dieu ; et j’ai longtemps désiré que tu fusses digne du nom de sainte Locuste. » (avis au lecteur)
L’Esprit de famille
Deux des titres pressentis par François Mauriac évoquaient le religion (« Conscience, instinct divin » et Sainte Locuste). Pour le titre définitif, il a choisi le prénom Thérèse, qui évoque Sainte-Thérèse de Lisieux.
En quoi peut-on dire que Thérèse Desqueyroux est atteinte de bovarysme ?
La Province, essai de 1926 : « Tout ce que je viens d’écrire pourrait être emprunté aux notes secrètes de Madame Bovary. Emma Bovary n’est morte que dans le roman de Flaubert : chaque écrivain venu de sa province à Paris est une Emma Bovary évadée : Madame Bovary, ce n’est pas que l’histoire d’une petite provinciale : tout provincial s’y retrouve ».
Bloc-notes : « Thérèse devait être une image brouillée de mes propres complications, j’imagine. Madame Bovary, c’est toujours nous. »
Résumé
Dans le premier chapitre, Thérèse sort du palais de justice dans la nuit. Une ordonnance de non-lieu vient d’être prononcée. Thérèse ne sera donc pas poursuivie par la justice, et pourtant tous la savent coupable : son père qui est venu la chercher, son avocat qui l’accompagne, son mari qui l’attend en leur propriété d’Argelouse, le lecteur enfin, qui s’attache cependant à elle car il la sent victime.
Pendant le voyage de nuit qui, de Bordeaux, la ramène à Argelouse au milieu de la lande, Thérèse pense à sa vie passée et imagine ce qu’elle va dire à Bernard, son mari, lorsqu’elle le retrouvera ; son mari qu’elle a voulu empoisonner. Ainsi les chapitres II à VIII constituent un long monologue intérieur par lequel le lecteur entre dans l’intimité de la pensée de Thérèse. C’est à la fois un retour sur le passé et une projection sur l’avenir.
Thérèse prépare, construit à l’intention de Bernard, son mari, une longue confession, qui n’est pas véritablement une plaidoirie, mais une mise à plat, un effort d’honnêteté pour essayer de comprendre ce qui s’est passé, comment elle a pu en arriver, froidement, à lui administrer du poison avec bel et bien l’intention de lui donner la mort.
Le sens de la vie de Thérèse est inscrit dans ces lignes : « Matinées trop bleues : mauvais signe pour le temps de l’après-midi et du soir. Elles annoncent les parterres saccagés, les branches rompues et toute cette boue. » Thérèse ne nie pas son crime mais cherche à l’expliquer. Elle n’a pas réfléchi, n’a rien prémédité, à aucun moment de sa vie. Nul tournant. Seule son enfance a été heureuse. Tout le reste de sa vie est comme marqué de la fatalité, elle n’en a pas été maître : mariée par convention, sans amour, seule au sein du couple, étrangère à son mari, Thérèse se sent prisonnière, son horizon est borné et sa vie ne lui appartient pas. Mais cet engluement est vécu sans révolte, la chape est trop lourde et c’est presque par hasard, sans y réfléchir, que Thérèse a l’idée du poison. C’est en tout cas sans passion, sans haine et comme mécaniquement. Et c’est cela qui la rend monstrueuse : sa froideur, son indifférence.
La longue confession qu’imagine Thérèse devrait permettre à son mari non pas d’excuser sa femme, de lui pardonner, mais peut-être tout simplement de l’approcher et de la comprendre. Ce long monologue, qui couvre plus de la moitié du livre tel un récapitulatif de sa vie depuis l’enfance, est construit autant à l’intention de Bernard que pour Thérèse elle-même qui espère toucher son mari.
Mais Thérèse arrive au bout du voyage qui la ramène chez elle, et elle se trouve, avec une brutalité inouïe, confrontée à la réalité. Bernard lui dicte sa conduite et elle n’aura pas le droit de prononcer un seul mot. Elle est écrasée, tout simplement niée en tant que personne, en tant que conscience.
La désillusion est violente et le roman, sans transition, passe du monologue intérieur au récit factuel, de l’intimité du personnage à l’extériorité la plus froide : Thérèse est consignée, recluse, puis bel et bien séquestrée… et cela au nom des conventions, de la famille et de l’honneur. L’individu est broyé.
Le dernier chapitre constitue une sorte d’épilogue : dans le respect des convenances, Bernard décide de rendre sa liberté à Thérèse ; il l’accompagne jusqu’à Paris où il l’abandonne à elle-même, le plus important pour lui étant de sauver les apparences alors que Thérèse a enfin l’impression d’être libre.
À la terrasse d’un café parisien, loin de l’étouffement de la famille et de la province, les conjoints ont failli se rencontrer. Bernard a failli descendre de ses certitudes, regarder sa femme, l’interroger. Mais non. Ce serait se remettre en cause lui-même.
À la fin du livre le lecteur a entendu la confession de Thérèse. Certes elle a accompli un geste criminel, mais elle requiert le pardon de son ancien époux, et elle ne l'obtiendra pas.
L'incipit de Thérèse Desqueyroux, l'entrée en scène du héros - Le roman s’ouvre sur la fin du procès de Thérèse, sortant du tribunal avec son avocat et retrouvant son père.
L’avocat ouvrit une porte. Thérèse Desqueyroux, dans ce couloir dérobé du palais de justice, sentit sur sa face la brume et, profondément, l’aspira. Elle avait peur d’être attendue, hésitait à sortir. Un homme, dont le col était relevé, se détacha d’un platane, elle reconnut son père. L’avocat cria : « Non-lieu » et, se retournant vers Thérèse :
« Vous pouvez sortir, il n’y a personne. »
Elle descendit des marches mouillées. Oui, la petite place semblait déserte. Son père ne l’embrassa pas, ne lui donna pas même un regard ; il interrogeait l’avocat Duros qui répondait à mi-voix, comme s’ils eussent été épiés. Elle entendait confusément leurs propos :
« Je recevrai demain l’avis officiel du non-lieu.
– Il ne peut plus y avoir de surprise ?
– Non : les carottes sont cuites, comme on dit.
– Après la déposition de mon gendre, c’était couru.
– Couru… couru… On ne sait jamais.
– Du moment que, de son propre aveu il ne comptait jamais les gouttes…
– Vous savez, Larroque, dans ces sortes d’affaires, le témoignage de la victime… »
La voix de Thérèse s’éleva :
« Il n’y a pas eu de victime.
– J’ai voulu dire : victime de son imprudence, madame. »
Les deux hommes, un instant, observèrent la jeune femme immobile, serrée dans son manteau, et ce blême visage, qui n’exprimait rien. Elle demanda où était la voiture ; son père l’avait fait attendre sur la route de Budos, en dehors de la ville, pour ne pas attirer l’attention.
Ils traversèrent la place : des feuilles de platane étaient collées aux bancs trempés de pluie. Heureusement, les jours avaient bien diminué. D’ailleurs, pour rejoindre la route de Budos, on peut suivre les rues les plus désertes de la sous-préfecture. Thérèse marchait entre les deux hommes qu’elle dominait du front et qui de nouveau discutaient comme si elle n’eût pas été présente ; mais, gênés par ce corps de femme qui les séparait, ils le poussaient du coude. Alors elle demeura un peu en arrière, déganta sa main gauche pour arracher de la mousse aux vieilles pierres qu’elle longeait. Parfois un ouvrier à bicyclette la dépassait, ou une carriole ; la boue jaillie l’obligeait à se tapir contre le mur. Mais le crépuscule recouvrait Thérèse, empêchait que les hommes la reconnussent. L’odeur de fournil et de brouillard n’était plus seulement pour elle l’odeur du soir dans une petite ville : elle y retrouvait le parfum de la vie qui lui était rendue enfin ; elle fermait les yeux au souffle de la terre endormie, herbeuse et mouillée ; s’efforçait de ne pas entendre les propos du petit homme aux courtes jambes arquées qui, pas une fois, ne se retourna vers sa fille ; elle aurait pu choir au bord de ce chemin : ni lui, ni Duros ne s’en fussent aperçus. Ils n’avaient plus peur d’élever la voix.
« La déposition de M. Desqueyroux était excellente, oui. Mais il y avait cette ordonnance : en somme, il s’agissait d’un faux… Et c’était le docteur Pédemay qui avait porté plainte…
– Il a retiré sa plainte…
– Tout de même, l’explication qu’elle a donnée… cet inconnu qui lui remet une ordonnance… »
Thérèse, moins par lassitude que pour échapper à ces paroles dont on l’étourdissait depuis des semaines, ralentit en vain sa marche ; impossible de ne pas entendre le fausset de son père :
« Je le lui ai assez dit : « Mais, malheureuse, trouve autre chose… trouve autre chose… » »
François Mauriac, Thérèse Desqueyroux, 1927, chapitre 1
PROBLÉMATIQUES
- Montrez en quoi ce texte présente les caractéristiques d’un incipit.
- Comment l’auteur fait-il entrer le lecteur dans le récit ?
- En quoi ce texte permet-il d’identifier le personnage et les thèmes du roman ?
- A quelle suite peut-on s’attendre à la lecture de cet incipit ?
- Quelle image du personnage nous est donnée dans cet incipit ?
AI-JE BIEN LU ?
LE CADRE.
Le lieu et l’époque.
a. Relevez les indications de lieux dans cet extrait.
b. Relevez les indices temporels : en quelle saison est-on ? A quel moment de la journée ?
Un début in medias res.
a. Quel article précède le mot « avocat » dans la première phrase ?
b. Sais-ton qui est Thérèse Desqueyroux quand elle est nommée pour la première fois (seconde phrase : « Thérèse Desqueyroux, dans ce couloir dérobé du palais de justice ») ?
LES PERSONNAGES.
Les personnages présents.
a. Combien de personnages sont présents dans cet extrait ?
b. Comment chacun d’entre eux est-il désigné ?
Les relations entre les personnages.
a. Quelle est la forme des deux phrases suivantes : « Son père ne l’embrassa pas, ne lui donna pas même un regard » ?
b. Quelle est l’attitude du père par rapport à sa fille ?
Les personnages absents.
a. Quels personnages absents sont évoqués ici ?
b. Qu’apprend-on de chacun de ces personnages absents ?
L’INTRIGUE.
Le point de vue de Thérèse.
a. Relevez les verbes de perception.
b. Quel est le point de vue adopté par le narrateur dans cet extrait ?
c. Relevez deux passages au discours indirect libre.
La place de Thérèse.
a. Relevez les paroles rapportées au discours direct.
b. Relevez les paroles rapportées au discours indirect.
c. Qui parle le moins ?
d. Relevez une indication de lieu dans la phrase suivante : « Alors elle demeura un peu en arrière, déganta sa main gauche pour arracher de la mousse aux vieilles pierres qu’elle longeait ». Où se trouve Thérèse par rapport aux deux hommes ?
e. Quelle est la figure de style suivante : « ce corps de femme qui les séparait » ?
L’affaire.
a. Le dialogue entre l’avocat et le père apporte des informations concernant le passé : que s’est -il passé ?
b. A plusieurs reprises, les personnages montrent qu’ils sont inquiets et fuient le regard des autres : relevez les expressions qui le prouvent.
- DES AXES ENVISAGEABLES.
- LE CADRE.
- LES PERSONNAGES.
- L’INTRIGUE.
LES NEUF IDÉES ESSENTIELLES
1. Les lieux ne sont pas très précis.
2. Le lieu de départ de l’action du roman est un palais de justice.
3. e lecteur est d’emblée plongé dans l’action.
4. Le narrateur veut montrer que Thérèse est à part, niée par les deux autres.
5. Le narrateur adopte le point de vue de Thérèse.
6. Les relations entre le père et la fille ne sont pas bonnes.
7. On entend très peu Thérèse, on entend surtout les deux autres.
8. Il est question d’une affaire judiciaire.
9. Les deux hommes veulent éviter le scandale.
En quoi cet excipit marque-t-il la fin du roman ? A quoi voit-on que ce texte constitue la fin du roman ?
« Je veux une dernière fois vous demander pardon, Bernard. »
Elle prononce ces mots avec trop de solennité et sans espoir, – dernier effort pour que reprenne la conversation. Mais lui proteste : «N’en parlons plus...
– Vous allez vous sentir bien seul : sans être là, j’occupe une place ; mieux vaudrait pour vous que je fusse morte. »
Il haussa un peu les épaules et, presque jovial, la pria « de ne pas s’en faire pour lui ».
«Chaque génération de Desqueyroux a eu son vieux garçon ! il fallait bien que ce fût moi. J’ai toutes les qualités requises (ce n’est pas vous qui direz le contraire ?) Je regrette seulement que nous ayons eu une fille ; à cause du nom qui va finir. Il est vrai que, même si nous étions demeurés ensemble, nous n’aurions pas voulu d’autre enfant… alors, en somme, tout va bien… Ne vous dérangez pas ; restez là. »
Il fit signe à un taxi, revint sur ses pas pour rappeler à Thérèse que les consommations étaient payées.
Elle regarda longtemps la goutte de porto au fond du verre de Bernard ; puis de nouveau dévisagea les passants. Certains semblaient attendre, allaient et venaient. Une femme se retourna deux fois, sourit à Thérèse (ouvrière, ou déguisée en ouvrière ?). C’était l’heure où se vident les ateliers de couture. Thérèse ne songeait pas à quitter la place ; elle ne s’ennuyait nin’éprouvait de tristesse.Elle décida de ne pas aller voir, cet après-midi, Jean Azévédo, — et poussa un soupir de délivrance : elle n’avait pas envie de le voir : causer encore ! chercher des formules ! Elle connaissait Jean Azévédo ; mais les êtres dont elle souhaitait l’approche, elle ne les connaissait pas ; elle savait d’eux seulement qu’ils n’exigeraient guère de paroles. Thérèse ne redoutait plus la solitude. Il suffisait qu’elle demeurât immobile : comme son corps,étendu dans la lande du Midi, eût attiré les fourmis, les chiens, ici elle pressentait déjà autour de sa chair une agitation obscure, un remous.Elle eut faim, se leva, vit dans une glace d’Old England1 la jeune femme qu’elle était : ce costume de voyage très ajusté lui allait bien. Mais de son temps d’Argelouse, elle gardait une figure comme rongée : ses pommettes trop saillantes, ce nez court. Elle songea : « Je n’ai pas d’âge. » Elle déjeuna (comme souvent dans ses rêves) rue Royale. Pourquoi rentrer à l’hôtel puisqu’elle n’en avait pas envie ? Un chaud contentement lui venait, grâce à cette demi-bouteille de Pouilly.Elle demanda des cigarettes. Un jeune homme, d’une table voisine, lui tendit son briquet allumé, et elle sourit. La route de Villandraut, le soir, entre ces pins sinistres, dire qu’il y a une heure à peine, elle souhaitait de s’y enfoncer aux côtés de Bernard !Qu’importe d’aimer tel pays ou tel autre, les pins ou les érables, l’Océan ou la plaine ? Rien ne l’intéressait de ce qui vit, que les êtres de sang et de chair.« Ce n’est pas la ville de pierres que je chéris, ni les conférences, ni les musées, c’est la forêt vivante qui s’y agite, et que creusent des passions plus forcenées qu’aucune tempête. Le gémissement des pins d’Argelouse, la nuit, n’était émouvant que parce qu’on l’eût dit humain. » Thérèse avait un peu bu et beaucoup fumé. Elle riait seulecomme une bienheureuse. Elle farda ses joues et ses lèvres, avec minutie ; puis, ayant gagné la rue, marchaau hasard.
François Mauriac, Thérèse Desqueyroux, 1927, chapitre 13
1 Old England : magasin de vêtements du boulevard des Capucines, réputé pour son élégance.
- Les idées contenues dans ce texte.
- Le dialogue difficile, voire impossible, entre Bernard et Thérèse
- Bernard refuse de pardonner Thérèse ou éviter le sujet
- Une fin ouverte
- Une fin qui rappelle l’incipit : Thérèse marche dans la rue
- Une fin qui s’oppose à l’incipit : Thérèse est seule et libre
- Thérèse fait le bilan de sa vie
- Thérèse est à la recherche des autres : pendant des années, elle a vécu en famille ou seule
- Thérèse se sent seule, ne parle à personne (1ère partie du texte)
- Bernard est presque satisfait de la voir partir ou incapable d’exprimer ses sentiments
- Les problématiques possibles.
- Comment interprétez-vous cet extrait ?
- En quoi l’attitude et les sentiments de Thérèse sont-ils étonnants ?
- Comment Bernard et Thérèse se quittent-ils ?
- En quoi la ville de Paris représente-t-elle la liberté pour Thérèse ?
- Quelles sont les émotions de Thérèse quand elle revient à Paris ?
- En quoi cet excipit marque-t-il la fin du roman ? = A quoi voit-on que ce texte constitue la fin du roman ?
- Analyse
Les adaptations cinématographiques de Thérèse Desqueyroux = les films (versions de Georges Franju et de Claude Miller)
Questions possibles de l'examinateur
Anticiper les questions de l'examinateur
POUR PREPARER L’ENTRETIEN
- - Conduire l'entretien
- - Préparer les élèves à l'entretien
- - La deuxième partie de l'oral du bac de français, l'entretien, la lecture cursive et les questions de l'examinateur
- Pour aller plus loin
- Autres questions possibles sur pendant l'entretien
François Mauriac, Thérèse Desqueyroux
En quoi peut-on dire que la structure narrative de ce roman est intéressante ?
En quoi peut-on dire que c’est un roman moderne ? un roman traditionnel ?
Trouvez-vous que Thérèse a eu raison de faire ce qu’elle a fait ?
Que pensez-vous de l’attitude de son mari ?
Pensez-vous que la vision de la bourgeoisie landaise véhiculée dans ce roman corresponde à la vision de l’aristocratie dans La Princesse de Clèves ?
Thérèse se connaît-elle, elle-même ?
Que pensez-vous de la description des paysages dans le roman ?
Connaissez-vous d’autres romans où l’un des conjoints tente de tuer son époux/épouse ?
Qui est François Mauriac ?
Pourquoi d’après vous Mauriac a-t-il raconté cette histoire ?
Pourriez-vous comparer le sentiment de culpabilité chez la princesse de Clèves et chez Thérèse ?
Faites une brève histoire du roman, de ses origines jusqu’à nos jours.
Pourriez-vous citer des extraits du roman par cœur ?
Si vous aviez à écrire un roman sur une relation amoureuse, que voudriez-vous raconter ?
Changeriez-vous quelque chose dans Thérèse Desqueyroux ?
Avez-vous une adaptation cinématographique de Thérèse Desqueyroux ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?
A la même époque que ce roman, Malraux a publié La Condition Humaine, Céline a publié Voyage au bout de la nuit et un peu plus tard Sartre a publié La Nausée. Pourriez-vous établir des rapprochements ou des oppositions entre ces œuvres ?
Si vous aviez été dans la situation de Thérèse, qu’auriez-vous fait ?
Racontez l’histoire du point de vue de Bernard.
Quelle couverture choisiriez-vous pour illustrer le roman ?
Pensez-vous que la lecture de cet ouvrage a changé votre regard ?
François Mauriac, Thérèse Desqueyroux et la Princesse de Clèves
Pensez-vous que la vision de la bourgeoisie landaise véhiculée dans ce roman corresponde à la vision de l’aristocratie dans La Princesse de Clèves ?
En quoi peut-on dire que Thérèse Desqueyroux est atteinte de bovarysme ?
La Province, essai de 1926 : « Tout ce que je viens d’écrire pourrait être emprunté aux notes secrètes de Madame Bovary. Emma Bovary n’est morte que dans le roman de Flaubert : chaque écrivain venu de sa province à Paris est une Emma Bovary évadée : Madame Bovary, ce n’est pas que l’histoire d’une petite provinciale : tout provincial s’y retrouve ».
Bloc-notes : « Thérèse devait être une image brouillée de mes propres complications, j’imagine. Madame Bovary, c’est toujours nous. »
Pour aller plus loin
Thérèse Desqueyroux et Emma Bovary
Etude linéaire, grammaire, Gustave Flaubert, Madame Bovary, 2e partie, chapitre IX
Etude linéaire, grammaire Flaubert Madame Bovary chapitre IX- comment cet extrait met-il en scène le topos de la passion romanesque pour le critiquer ?
Pour aller plus loin : Quelles questions l’examinateur peut-il poser au candidat lors de l’entretien ?
Quelles questions l’examinateur peut-il poser au candidat lors de l’entretien ?
Le dialogue, qui s’appuie sur la brève justification du choix énoncé par le candidat, évalue son expression, ses capacités à argumenter et s’exprimer en interaction, son implication personnelle, les connaissances et la culture acquises notamment au lycée.
Questions portant sur l’appropriation personnelle de l’œuvre par le candidat
Que pensez-vous du titre ? Expliquez-le. Le trouvez-vous pertinent par rapport à votre lecture de l’œuvre ? Pouvez-vous en proposer un autre ?
Quel est votre personnage préféré ? À quel personnage pourriez-vous vous identifier ? Pourquoi ? Y a-t-il un personnage qui vous dérange, qui vous rebute ? Pourquoi ? Qu’auriez-vous fait à la place de tel personnage ?
Pensez-vous que, si le personnage principal de cette œuvre vivait de nos jours, il pourrait avoir le même destin ?
Quel extrait vous a le plus marqué ? Pourquoi ? Est-ce aussi en raison de son style ?
Qu’auriez-vous envie de modifier dans cette œuvre (passages à supprimer, à ajouter, changement de la fin, traits de caractère d’un personnage, etc.) ?
Si vous deviez faire une nouvelle édition de cette œuvre, quelle illustration choisiriez-vous en première de couverture ?
Quel extrait, qui vous semble le plus à même de donner envie de lire le livre, choisiriez-vous pour la quatrième de couverture ?
Si vous deviez mettre en musique un poème de cette œuvre, lequel choisirez-vous et quel type de musique proposeriez-vous ? Connaissez-vous une œuvre d’art qui pourrait illustrer cette œuvre ?
Avez-vous procédé à une activité d’appropriation qui vous a permis de mieux comprendre l’œuvre ? Si oui, laquelle et pourquoi ?
Question de la FAQ de l'académie de Montpellier
Questions portant sur le rapport du candidat à la lecture à partir de l’œuvre retenue
Pourquoi avoir choisi cette œuvre plutôt qu’une autre figurant dans le descriptif ?
Auriez-vous lu ce livre ailleurs qu’au lycée ?
Si vous deviez conseiller la lecture de cette œuvre, quels arguments avanceriez-vous ?
Quel est selon vous l’intérêt de faire lire cette œuvre à un lycéen d’aujourd’hui ?
Quels sentiments, émotions, avez-vous ressentis à la lecture de cette œuvre ?
Cette œuvre vous a-t-elle appris quelque chose sur vous ?
Cette œuvre a-t-elle changé votre rapport aux autres, au monde ?
Pensez-vous que cette lecture puisse vous être utile dans votre vie actuelle ou future ?
Cette œuvre a-t-elle modifié votre rapport à la lecture ?
En quoi cette œuvre entre-t-elle en résonance avec l’actualité ?
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Date de dernière mise à jour : 18/11/2022
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