Evaluation de français, niveau 3ème, la phrase complexe. Entraînez-vous et évaluez votre niveau avec la correction du site

Phrase complexe

COURS 

Propositions indépendantes, principales et subordonnées

 Les phrases simples et complexes se différencient selon le nombre de verbes conjugués qu’elles contiennent:

- phrase simple : un seul verbe conjugué.

- phrase complexe : plusieurs verbes conjugués.

 Le verbe est le centre de la proposition. On a donc autant de propositions dans une phrase que de verbes-noyaux (tous les verbes conjugués + les infinitifs et les participes qui ont leur propre sujet).

Phrase complexePropositions indépendantes, principales et subordonnées

a) Lorsqu’une proposition peut être écrite seule et en entier sans que cela modifie son sens, c’est qu’elle ne dépend de rien d’autre dans la phrase. Si en plus, rien ne dépend d’elle dans la phrase, elle est indépendante.

Ex: Il raconte une blague et je ris.(les 2 prop. sont indépendantes l’une de l’autre)

Dans une phrase complexe, les propositions ne fonctionnent pas toute de la même manière les unes par rapport aux autres. Elles peuvent avoir deux types de relation: l'indépendance et la subordination.

L'indépendance.

• Certaines propositions sont simplement juxtaposées (= séparées par virgule ou point virgule) ou coordonnées (reliées par une conjonction de coordination ou un adverbe comme puis). On appelle ces propositions des propositions indépendantes, car aucune ne dépend de l’autre pour fonctionner: seules, elles peuvent s'utiliser comme des phrases simples.

 La subordination.

• Dans une relation de subordination, il y a une proposition principale et une proposition subordonnée. La subordonnée dépend de la principale: elle a besoin d'elle pour exister et être syntaxiquement correcte. La plupart du temps, la principale peut donc s'employer seule, mais pas la subordonnée. Une subordonnée est reliée à sa principale à l’aide d’un mot subordonnant.

 Certaines propositions dépendent d’une autre ou bien dirigent le sens d’une autre. Celles qui dirigent sont principales, celles qui dépendent des principales et qui sont forcément introduites par un subordonnant sont subordonnées. Ex: Je ris parce qu’il a raconté une blague (la première prop. est la principale et la seconde est la subordonnée)

Mode de liaison entre les propositions dans une phrase

a) Lorsque deux propositions d’une phrase complexe sont séparées uniquement par un signe de ponctuation, on dit qu’elles sont juxtaposées (posées à côté l’une de l’autre). Ex : Il raconte une blague; je ris.

b) Lorsque deux propositions sont reliées entre elles par une conjonction de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni, car), ou un adverbe de liaison (puis, alors, pourtant...), elles sont coordonnées. Ex: Il raconte une blague alors je ris.

c) Deux propositions peuvent enfin être dans une relation de subordination. Il faut alors une proposition principale qui dirige le sens et une ou plusieurs propositions subordonnées commençant par un subordonnant et qui dépendent de la principale [leur sens dépend de la principale et on ne peut les écrire seules sans modifier leur sens]. Ex: Je ris parce qu’il a raconté une blague.

Reconnaître la principale, exercice corrigé

EXERCICE

Reconnaître la proposition principale

Repère les verbes et souligne en gras la proposition principale.

  • Juliette, dont je t'ai parlé, est ma voisine.
  • Les vaches regardent les voitures passer.
  • Le moment venu, l'oiseau fait son nid.
  • La copine dont je t'ai parlé arrive.
  • Le soleil se couchant, les enfants rentrèrent à la maison.
  • Afin qu'il soit à l'aise, je l'installe près de moi.
  • Elle espère qu'il s'en souviendra.
  • Je conduis la voiture que tu as achetée.
  • Les enfants écoutent l'orage gronder.
  • Comme il fait nuit, je rentre à la maison.
  • Je me demande quelle sera sa réponse.
  • Je travaille bien pour avoir un bon niveau.
  • Il possède une villa qu'il a héritée de son père.
  • Je crois qu'elle va venir.
  • Les voitures démarrent quand le feu passe au vert.
  • Nous savons qu'ils sont en retard.

 

correction

  • Juliette, dont je t'ai parlé, est ma voisine.
  • Les vaches regardent les voitures passer.
  • Le moment venu, l'oiseau fait son nid.
  • La copine dont je t'ai parlé arrive.
  • Le soleil se couchant, les enfants rentrèrent à la maison.
  • Afin qu'il soit à l'aise, je l'installe près de moi.
  • Elle espère qu'il s'en souviendra.
  • Je conduis la voiture que tu as achetée.
  • Les enfants écoutent l'orage gronder.
  • Comme il fait nuit, je rentre à la maison.
  • Je me demande quelle sera sa réponse.
  • Je travaille bien pour avoir un bon niveau.
  • Il possède une villa qu'il a héritée de son père.
  • Je crois qu'elle va venir.
  • Les voitures démarrent quand le feu passe au vert.
  • Nous savons qu'ils sont en retard.

 

 

Les différentes natures de subordonnées et leur fonction : les subordonnées relatives, complétives, interrogatives, circonstancielles, infinitives et participiales

Les différentes natures de subordonnées et leur fonctionPhrase complexe

A) Les subordonnées relatives


Elles commencent par un pronom relatif (qui, que, quoi, dont, où, lequel, auquel, duquel...) et complète le sens d’un GN.

Fonction: complément du nom de la principale qui est l’antécédent du pronom relatif.

Ex:Je conteste le féminisme contemporain qui est agressif. (fonction: cplmt de l’antécédent “le féminisme contemporain”)

B) Les subordonnées complétives

Elles commencent par les conjonctions de subordination “que”, “à ce que”, “de ce que” et se rapportent à un verbe.

Fonction: sujet, cod, coi du verbe de la principale, attribut du sujet du verbe de la principale. Elles sont essentielles.

Ex: Je pense que le féminisme est agressif. (fonction : cod de “pense”)


C) Les subordonnées interrogatives indirectes (cas particulier de complétives)

Elles sont introduites par un mot interrogatif (si, quel, qui, que, quoi, ce que, comment, où, pourquoi...) et correspondent à une interrogation directe [prop. indépendante de type interrogatif: “Où vas-tu?” par exemple] mais comme elles sont indirectes elles n’ont jamais de point d’interrogation.

Fonction: COD ou COI du verbe de la principale: ce sont des compléments essentiels de ce verbe.

Ex: Je me demande où tu vas . (fonction: cod de “demande”) Je ne sais pas de qui tu parles. (fonction: coi de “sais”)

D) Les subordonnées circonstancielles

On peut généralement les déplacer dans la phrase car elles ont pour fonction d’être compléments circonstanciels.

Elles commencent par une conjonction de subordination (ou une locution conjonctive quand c’est un groupe de mots) qui indique quelle est la relation de sens entre la principale et la subordonnée circonstancielle: temps, cause, but, conséquence, hypothèse, condition, concession, opposition... (quand, lorsque, comme, si bien que, pour que...)

Fonction: complément circonstanciel de cause, conséquence, opposition, ...

Les circonstancielles, comme les compléments circonstanciels, expriment les circonstances  telles que le temps, la cause, le but, la conséquence, la comparaison et la concession.

Les différents types de circonstances

  • La notion de circonstance est parfois un peu vague à saisir voire à indentifier. Toutefois, comme on l’a vu ci-dessus, on discerne :

a - Les conjonctions de subordination exprimant :

  • le temps : lorsque, quand, pendant que, alors que, après que, depuis que, aussitôt que, avant que, chaque fois que, maintenant que...
  • la cause : parce que, puisque, sous prétexte que, étant donné que, vu que, comme...
  • la condition : si, pourvu que, à moins que, pour peu que.
  • la concession : quoique, bien que, encore que...
  • le but : afin que, pour que, de peur que, de crainte que, de manière à ce que...
  • la comparaison : comme, ainsi que, de même que...

b - Exemples :

  • le temps : Lorsque je rentrai chez moi, je n’eus plus le courage de déchirer ce papier.
  • la cause : Vous avez eu beaucoup de chance puisqu’il vous a trouvé.
  • la condition : Il nous ferait plaisir s’il venait.
  • la concession : Il peut pleuvoir bien qu’il fasse beau. / Quoiqu’il en dise, il n’a pas tort.
  • le but : Il t’aide pour que tu réussisses.
  • la comparaison : Il parle comme le fait son père.



E) Les subordonnées infinitives et les subordonnées participiales

L’infinitif ou le participe sont vraiment le noyau de la proposition. Ils ont leur sujet. La participiale exprime la cause ou le temps.
Ex: J’entends les enfants chanter. Le vent s’étant levé, les feuilles des arbres chantent

Pour aller plus loin : petite fiche synthétique. A retenir. Comment identifier une proposition subordonnée ? Comment distinguer les différentes surbordonnées?

 

Comment identifier une proposition subordonnée ? 

a) Elle ne peut pas exister toute seule, c’est une phrase parasite (ex : « lorsque tu viendras » est une phrase, avec un verbe conjugué, mais qui ne fonctionne pas seule).

b) Elle s’accroche à la phrase principale à l’aide d’un petit mot appelé mot subordonnant. Ce petit mot est soit :

un pronom relatif (ex : qui, dont, que, où,…) pour les propositions subordonnées relatives,

un mot interrogatif (ex : où, quand, comment,…) pour les propositions subordonnées complétives interrogatives indirectes,

une conjonction de subordination (ex : que, lorsque, quand, si,…) pour toutes les autres propositions subordonnées.

Comment distinguer les différentes propositions subordonnées ?

Le plus simple : par leur fonction.

La proposition subordonnée relative est toujours complément de l’antécédent (le nom ou le pronom qu’elle complète).

La proposition subordonnée complétive est COD du verbe qu’elle complète.

La proposition subordonnée circonstancielle est complément circonstanciel de la phrase qu’elle complète.

Exercices

Evaluation et exercices. Consultez la correction pour évaluer votre niveau

 Evaluation à faire 

Sujet

Evaluation sujetEvaluation sujet (418.3 Ko)

Corrigé

Evaluation corrigéeEvaluation corrigée (696.1 Ko)

 

Phrase complexeEntraînement :

Exercice 1 :

Dans chaque phrase, délimite entre crochets les propositions et précise si elles sont juxtaposées ou coordonnées.

  • 1) Mon fils est malade ; il ne viendra pas en classe aujourd'hui.
  • 2) Nous te félicitons : tu as réussi un exploit donc nous sommes fiers de toi.
  • 3) Dépêche-toi ou nous allons être en retard et nous allons manquer le train.
  • 4) Samuel court, il fait du vélo, il nage : c'est un grand sportif.

 

Exercice 2 :

a) Identifie, pour chacune des phrases, à l'aide de deux couleurs différentes, la proposition principale et la (les) proposition(s) subordonnée(s).

b) Donne la classe grammaticale de chaque proposition subordonnée.

  • 1. Donnez-lui enfin la réponse qu'il attend.
  • 2. Si tu le souhaites, tu peux m'accompagner en ville afin que nous achetions nos cadeaux de Noël.
  • 3. Crois-tu qu'il m'accompagnera en ville ?
  • 4. La ville où il habite n'est pas très grande.
  • 5. Mon frère souhaiterait que je lui fasse découvrir cette ville qui est réputée pour son vieux quartier historique.
  • 6. Il me demande si je suis d’accord pour l’accompagner.
  • 7. Maria a bien révisé pour ses examens cette semaine si bien qu’elle peut se détendre ce weekend.

 

Exercice 3 :

Dans chaque phrase, entoure la conjonction de subordination et précise la relation qu'elle met en évidence : temps, cause, conséquence, but.

  • 1) L'eau est trop froide, si bien que personne ne veut se baigner.
  • 2) Les jardiniers font les dernières plantations avant que l'hiver n'arrive.
  • 3) Il tond la pelouse toutes les semaines afin que son jardin soit parfait.
  • 4) Personne ne lui parle parce qu'il est très désagréable

Correction des exercices

Corrigés :

Exercice 1 :

1) [Mon fils est malade] ; [il ne viendra pas en classe aujourd'hui.] juxtaposées

2) [Nous te félicitons] : [tu as réussi un exploit] donc [nous sommes fiers de toi.] juxtaposées / coordonnées

3) [Dépêche-toi] ou [nous allons être en retard] et [nous allons manquer le train.] coordonnées 4) [Samuel court], [il fait du vélo], [il nage] : [c'est un grand sportif.] juxtaposées

Exercice 2 :

Proposition principale / proposition subordonnée

a. [Donnez-lui enfin la réponse] [qu'il attend]. Conjonctive

b. [Si tu le souhaites], [tu peux m'accompagner en ville)] [afin que nous achetions nos cadeaux de Noël.] Circonstancielle de condition / but

c. [Crois-tu] [qu'il m'accompagnera en ville ?] Conjonctive

d. [La ville] [où il habite] [n'est pas très grande.] Relative

e. [Mon frère souhaiterait] [que je lui fasse découvrir cette ville] [qui est réputée pour son vieux quartier historique.] Conjonctive / relative

f. [Il me demande] [si je suis d’accord pour l’accompagner.] Interrogative indirecte

g. [Maria a bien révisé pour ses examens cette semaine] [si bien qu’elle peut se détendre ce weekend.] Conséquence

Exercice 3 :

1) L'eau est trop froide, si bien que personne ne veut se baigner. Conséquence

2) Les jardiniers font les dernières plantations avant que l'hiver n'arrive. Temps

3) Il tond la pelouse toutes les semaines afin que son jardin soit parfait. But

4) Personne ne lui parle parce qu'il est très désagréable. Cause

Lisez le texte ci-dessous, puis relevez les phrases contenant des propositions subordonnées relatives.

Lisez le texte ci-dessous, puis relevez les phrases contenant des propositions subordonnées relatives.
Attention, ne relevez que les phrases contenant des propositions subordonnées relatives en ayant soin de ne pas les confondre, par exemple, avec les propositions subordonnées conjonctives.

Ô quel changement je remarquai, et que je fus bien loin de mon compte ; je ne jouissais pas de toutes les délices que je m'étais promises ; qu'il m'était étrange d'avoir perdu la douce liberté que j’avais chez nous, courant parmi les champs d'un côté et d'autre, allant abattre des noix, cueillir du raisin aux vignes sans craindre les Messiers (1), et suivant quelquefois mon père à la chasse. J'étais alors plus enfermé qu'un Religieux dans son cloître, et étais obligé de me trouver au service divin, au repas, et à la leçon à de certaines heures, car toutes choses étaient là compassées (2). Au lieu de mon livre qui ne me disait pas un mot plus haut que l'autre, j'avais un Régent (3) à l'aspect terrible, qui se promenait toujours avec un fouet à la main, dont il se savait aussi bien escrimer qu'homme de sa sorte. Je ne pense pas que Denis le Tyran (4), après le misérable revers de sa fortune, s'étant fait Maistre d’école afin de commander toujours, gardât une gravité de Monarque beaucoup plus grande.
La loi qui m’était la plus fâcheuse à observer sous son Empire, était qu'il ne fallait jamais parler autrement que latin, et je ne me pouvais désaccoutumer de lâcher toujours quelques mots de ma langue maternelle : de sorte qu'on me donnait toujours ce que l'on appelle le signe (5), qui me faisait encourir une punition. Pour moi, je pensais qu’il fallait que je fisse comme les disciples de Pythagoras (6), dont j'entendais assez discourir, et que je fusse sept ans à garder le silence comme eux, puisque sitôt que j'ouvrais la bouche l'on m'accusait avec des paroles aussi atroces que si j'eusse été le plus grand scélérat du monde. Mais il eût été besoin de me couper la langue : car en étant bien pourvu je n'avais garde de la laisser moisir. À la fin donc pour contenter l'envie qu'elle avait de caqueter, force me fut de lui faire prononcer tous les beaux mots de Latin que j’avais appris, auxquels j'en ajoutais d'autres de français écorché, pour parfaire mes discours.

La vraie histoire comique de Francion de Charles Sorel

Notes :

1 - Les Messiers : les gardes champêtres.
 2- Compassées : réglées.
 3- Un Régent : un professeur.
 4- Denys le Tyran : tyran de la colonie grecque de Syracuse dans l’Antiquité.
 5- Le signe : pièce de cuivre donnée aux élèves surpris en train de parler français.
 6- Pythagoras : Pythagore imposait le silence à ses élèves pendant sept ans.

Deuxième partie

Dans les phrases que vous avez relevées, analysez les propositions subordonnées en suivant toutes les étapes ci-dessous :

a) Soulignez  en vert la proposition subordonnée relative.
b) Donnez le pronom relatif.
c) Donnez son antécédent.
d) Trouvez la fonction du pronom relatif (sujet, COD, COI, complément du nom, complément circonstanciel...). Justifiez votre réponse.

 

Lisez le texte ci-dessous.

Relevez les propositions subordonnées relatives (0,5 point), dites quel est leur antécédent (0,5 point) puis donnez la fonction du pronom relatif (1 point).
Chaque réponse compte donc 2 points.

Six mois se passèrent encore ; et, l'année d'après, Charles fut définitivement envoyé au collège de Rouen, où son père l'amena lui-même, vers la fin d'octobre, à l'époque de la foire Saint-Romain.
Il serait maintenant impossible à aucun de nous de se rien rappeler de lui. C'était un garçon de tempérament modéré, qui jouait aux récréations, travaillait à l'étude, écoutant en classe, dormant bien au dortoir, mangeant bien au réfectoire. Il avait pour correspondant un quincaillier en gros de la rue Ganterie, qui le faisait sortir une fois par mois, le dimanche, après que sa boutique était fermée, l'envoyait se promener sur le port à regarder les bateaux, puis le ramenait au collège dès sept heures, avant le souper. Le soir de chaque jeudi, il écrivait une longue lettre à sa mère, avec de l'encre rouge et trois pains à cacheter ; puis il repassait ses cahiers d'histoire, ou bien lisait un vieux volume d'Anacharsis qui traînait dans l'étude. En promenade, il causait avec le domestique, qui était de la campagne comme lui.
À force de s'appliquer, il se maintint toujours vers le milieu de la classe ; une fois même, il gagna un premier accessit d'histoire naturelle. Mais à la fin de sa troisième, ses parents le retirèrent du collège pour lui faire étudier la médecine, persuadés qu'il pourrait se pousser seul jusqu'au baccalauréat.
[...]
Le programme des cours, qu'il lut sur l'affiche, lui fit un effet d'étourdissement : cours d'anatomie, cours de pathologie, cours de physiologie, cours de pharmacie, cours de chimie, et de botanique, et de clinique, et de thérapeutique, sans compter l'hygiène ni la matière médicale, tous noms dont il ignorait les étymologies et qui étaient comme autant de portes de sanctuaires pleins d'augustes ténèbres.
Il n'y comprit rien ; il avait beau écouter, il ne saisissait pas. Il travaillait pourtant, il avait des cahiers reliés, il suivait tous les cours, il ne perdait pas une seule visite. Il accomplissait sa petite tâche quotidienne à la manière du cheval de manège, qui tourne en place les yeux bandés, ignorant de la besogne qu'il broie.
[...]
Grâce à ces travaux préparatoires, il échoua complètement à son examen d'officier de santé. On l'attendait le soir même à la maison pour fêter son succès !
Il partit à pied et s'arrêta vers l'entrée du village, où il fit demander sa mère, lui conta tout. Elle l'excusa, rejetant l'échec sur l'injustice des examinateurs, et le raffermit un peu, se chargeant d'arranger les choses. Cinq ans plus tard seulement, M. Bovary connut la vérité ; elle était vieille, il l'accepta, ne pouvant d'ailleurs supposer qu'un homme issu de lui fût un sot.

Madame Bovary de Gustave Flaubert (1857)

 

Correction de l'exercice sur texte

 

  • 1. Je ne jouissais pas de toutes les délices que je m’étais promises.
  • 2. Qu’il m’était étrange d’avoir perdu la douce liberté que j’avais chez nous.
  • 3. Au lieu de mon livre qui ne me disait pas un mot plus haut que l’autre, j’avais un Régent à l’aspect terrible, qui se promenait toujours avec un fouet à la main, dont il se savait aussi bien escrimer qu’un homme de sa sorte.
  • 4. La loi qui m’était la plus fâcheuse à observer sous son Empire, était qu’il ne fallait jamais parler autrement que le latin.
  • 5. On me donnait toujours ce que l’on appelle le signe, qui me faisait encourir une punition.
  • 6. À la fin donc pour contenter l’envie qu’elle avait de caqueter, force me fut de lui faire prononcer tous les beaux mots de Latin que j’avais appris, auxquels j’en ajoutais d’autres de français écorché.

 

Correction de la deuxième partie 

1. Je ne jouissais pas de toutes les délices que je m’étais promises.

L’antécédent du pronom « que » est « toutes les délices ». Sa fonction est COD du verbe « m’étais promises ».

2. Qu’il m’était étrange d’avoir perdu la douce liberté que j’avais chez nous.

L’antécédent du pronom « que » est « la douce liberté ». Sa fonction est COD du verbe « avais ».

3. Au lieu de mon livre qui ne me disait pas un mot plus haut que l’autre, j’avais un Régent à l’aspect terrible, qui se promenait toujours avec un fouet à la maindont il se savait aussi bien escrimer qu’un homme de sa sorte.

L’antécédent du pronom « qui » est « mon livre ». Sa fonction est sujet du verbe « disait ».
L’antécédent du pronom « qui » est « un Régent à l’aspect terrible ». Sa fonction est sujet du verbe « se promenait ».
L’antécédent du pronom « dont » est « un fouet à la main ». Sa fonction est COI (il se savait aussi bien escrimer d'un fouet qu’un homme de sa sorte).

4. La loi qui m’était la plus fâcheuse à observer sous son Empire, était qu’il ne fallait jamais parler autrement que le latin.

L'antécédent du pronom « qui » est « La loi ». Sa fonction est sujet du verbe « était ».

5. On me donnait toujours ce que l’on appelle le signequi me faisait encourir une punition.

« ce que » est un pronom qui n'a pas vraiment d'antécédent (sauf à penser que « ce » est l'antécédent).
L’antécédent du pronom « qui » est « le signe ». Sa fonction est sujet du verbe « faisait ».

6. À la fin donc pour contenter l’envie qu’elle avait de caqueter, force me fut de lui faire prononcer tous les beaux mots de Latin que j’avais appris, auxquels j’en ajoutais d’autres de français écorché.

L’antécédent du pronom « qu' » est « l'envie ». Sa fonction est COD du verbe « avait ».
L’antécédent du pronom « que » est « tous les beaux mots de Latin ». Sa fonction est COD du verbe « avais appris ».
L’antécédent du pronom « auxquels » est « tous les beaux mots de Latin ». Sa fonction est COI.

 

Correction du texte de Flaubert 

a - où son père l'amena lui-même
L’antécédent de « où » est « au collège de Rouen ». « où » est complément circonstanciel de lieu.

b - qui jouait aux récréations, travaillait à l'étude
L’antécédent de « qui » est « un garçon de tempérament modéré ». Sa fonction est sujet du verbe « jouait ».

c - qui le faisait sortir une fois par mois
L’antécédent de « qui » est « un quincaillier en gros de la rue Ganterie ». Sa fonction est sujet du verbe « faisait ».

d - qui traînait dans l'étude
L’antécédent de « qui » est « un vieux volume d'Anacharsis ». Sa fonction est sujet du verbe « traînait ».

e - qui était de la campagne comme lui
L’antécédent de « qui » est « le domestique ». Sa fonction est sujet du verbe « était ».

f - qu'il lut sur l'affiche
L’antécédent de « qu’ » est « Le programme des cours ». Sa fonction est COD du verbe « lut ».

g - dont il ignorait les étymologies
L’antécédent de « dont » est « tous noms ». Sa fonction est complément du nom de « les étymologies ».

h - qui étaient comme autant de portes de sanctuaires pleins d'augustes ténèbres
L’antécédent de « qui » est« tous noms ». Sa fonction est sujet du verbe « étaient ».

i - qui tourne en place les yeux bandés, ignorant de la besogne
L’antécédent de « qui » est le « cheval de manège ». Sa fonction est sujet du verbe « tourne ».

j - qu'il broie
L’antécédent de « qu’ » est « la besogne ». Sa fonction est COD du verne « broie ».

k - où il fit demander sa mère
L’antécédent de « où » est « vers l'entrée du village ». Sa fonction est complément circonstanciel de lieu.

Identifier les subordonnants et les coordonnants

1.

Le colonel dicta les renseignements en vérifiant l’orthographe des noms de lieux ; puis il prit son chapeau d’une main, regarda Derville, lui tendit l’autre main, une main calleuse, et lui dit d’une voix simple : « Ma foi monsieur, après l’Empereur, vous êtes l’homme auquel je devrai le plus ! Vous êtes un brave. »

(Honoré de Balzac, Le Colonel Chabert)

2.

Toutes deux, maternellement, regardèrent Berthe. Elle avait fini par pousser Auguste dans l’embrasure de la fenêtre, où elle l’enfermait de ses jolis gestes. Il s’animait, il risquait la migraine. Cependant, un groupe d’hommes graves causaient politique, dans le petit salon. La veille, à propos des affaires de Rome, il y avait eu une séance orageuse au Sénat, où l’on discutait l’adresse ; et le docteur Juillerat, d’opinion athée et révolutionnaire, soutenait qu’il fallait donner Rome au roi d’Italie ; tandis que l’abbé Mauduit, une des têtes du parti ultramontain, prévoyait les plus sombres catastrophes, si la France ne servait pas jusqu’à la dernière goutte de son sang, pour le pouvoir temporel des papes.

(Émile Zola, Pot-Bouille) 

3-

J’aime ma maison, ma ville et ma province par extension, parce que j’y trouve encore les habitudes de mon village ; mais si j’aime la frontière, si je la défends, si je me fâche quand le voisin y met le pied, c’est parce que je me sens déjà menacé dans ma maison, parce que la frontière que je ne connais pas est le chemin de ma province. Ainsi moi, je suis Normand, un vrai Normand ; eh bien, malgré ma rancune contre l’Allemand et mon désir de vengeance, je ne le déteste pas, je ne le hais pas d’instinct comme je hais l’Anglais, l’ennemi véritable, l’ennemi héréditaire, l’ennemi naturel du Normand, parce que l’Anglais a passé sur ce sol habité par mes aïeux, l’a pillé et ravagé vingt fois, et que l’aversion de ce peuple perfide m’a été transmise avec la vie, par mon père… Tiens, voici la statue du général.

(Guy de Maupassant, « Le Rosier de Madame Husson », Contes et nouvelles)

Correction des exercices sur les subordonnants et les coordonnants

1.

Le colonel dicta les renseignements en vérifiant l’orthographe des noms de lieux ; puis il prit son chapeau d’une main, regarda Derville, lui tendit l’autre main, une main calleuse, et lui dit d’une voix simple : « Ma foi monsieur, après l’Empereur, vous êtes l’homme auquel je devrai le plus ! Vous êtes un brave. »

(Honoré de Balzac, Le Colonel Chabert)

puis : coordonnant et : coordonnant auquel : subordonnant

2.

Toutes deux, maternellement, regardèrent Berthe. Elle avait fini par pousser Auguste dans l’embrasure de la fenêtre, où elle l’enfermait de ses jolis gestes. Il s’animait, il risquait la migraine. Cependant, un groupe d’hommes graves causaient politique, dans le petit salon. La veille, à propos des affaires de Rome, il y avait eu une séance orageuse au Sénat, où l’on discutait l’adresse ; et le docteur Juillerat, d’opinion athée et révolutionnaire, soutenait qu’il fallait donner Rome au roi d’Italie ; tandis que l’abbé Mauduit, une des têtes du parti ultramontain, prévoyait les plus sombres catastrophes, si la France ne servait pas jusqu’à la dernière goutte de son sang, pour le pouvoir temporel des papes.

(Émile Zola, Pot-Bouille)

où : subordonnant cependant : coordonnant où : subordonnant et : coordonnant qu’ (que) : subordonnant tandis que : subordonnant si : subordonnant

3-

J’aime ma maison, ma ville et ma province par extension, parce que j’y trouve encore les habitudes de mon village ; mais si j’aime la frontière, si je la défends, si je me fâche quand le voisin y met le pied, c’est parce que je me sens déjà menacé dans ma maison, parce que la frontière que je ne connais pas est le chemin de ma province. Ainsi moi, je suis Normand, un vrai Normand ; eh bien, malgré ma rancune contre l’Allemand et mon désir de vengeance, je ne le déteste pas, je ne le hais pas d’instinct comme je hais l’Anglais, l’ennemi véritable, l’ennemi héréditaire, l’ennemi naturel du Normand, parce que l’Anglais a passé sur ce sol habité par mes aïeux, l’a pillé et ravagé vingt fois, et que l’aversion de ce peuple perfide m’a été transmise avec la vie, par mon père… Tiens, voici la statue du général.

(Guy de Maupassant, « Le Rosier de Madame Husson », Contes et nouvelles)

parce que : subordonnant mais : coordonnant si : subordonnant si : subordonnant si : subordonnant quand : subordonnant parce que : subordonnant parce que : subordonnant que : subordonnant ainsi : coordonnant comme : subordonnant parce que : subordonnant et : coordonnant que : subordonnant

Activité pédagogique en Français : Les propositions subordonnées

Préparer le brevet avec les évaluations en grammaire, conjugaison et de vocabulaire

Ma classe en ligne

Annales brevet de français 2022

Date de dernière mise à jour : 17/01/2023

Ajouter un commentaire