Corrigé sujets 1, 2, 3 philosophie C. étrangers groupe 1, 2019, série L-Sommes-nous responsables de tous nos actes? La société, commentaire Bergson
ANNALES BAC DE PHILOSOPHIE
CENTRES ETRANGERS, GROUPE 1
- ANNEE 2019 -
Centres étrangers, groupe 1
Sujets de philosophie série L
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Sujet 1 : Croire, est-ce renoncer à la raison ?
Sujet 2 : Les hommes peuvent-ils s'entendre sur ce qui est juste ?
Le candidat traitera, au choix, l’un des trois sujets suivants
Dissertation 1 :
Sommes-nous responsables de tous nos actes ?
Dissertation 2 :
Pour vivre en société, faut-il ne plus penser à soi ?
Explication de texte :
Bergson, La pensée et le mouvant (1934).
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L philosophie 2019 centres etrangers sujet officiel (350.82 Ko)
Correction du sujet 1, dissertation de philosophie - Sommes-nous responsables de tous nos actes ?
Sommes-nous responsable de tous nos actes ?
Définitions :
"être responsable" : être la cause ; pouvoir être tenu judiciairement l'auteur de
"les actes" : une action causée par une personne ; judiciairement : une manifestation intentionnelle de volonté dans le but de réaliser certains effets.
Problématique : L'inconscient permet-il de dédouaner le sujet d'une partie de ses actes ou bien est-il nécessaire de le tenir responsable de l'intégralité de ses actions ?
I L’intentionnalité ne permet pas de discriminer entre les actes dont nous sommes responsables.
A) La justice admet une responsabilité pénale sans intentionnalité : l'exemple de l'homicide involontaire ; le sujet est bien tenu pour responsable bien que l'absence d'intentionnalité amoindrisse sa peine.
B) Notre intention n'est que le fantôme de l'acte tel que nous le reconstruisons a posteriori, il n'est pas assez consistant pour dédouaner d'une responsabilité. cf Hegel, Principes de la philosophie du droit.
II Des actes inconscients sont concevables qui empêchent de tenir pour responsable le sujet
A) Un acte dont nous sommes tenus responsables est un acte que nous aurions pu ne pas produire, sans quoi il semblerait injuste de nous l'attribuer.
B) L'inconscient montre que nous ne sommes pas maître en notre propre demeure. Être responsable implique une unité du sujet, or la théorie freudienne de l'inconscient décèle trois entités : le Moi, le Surmoi et le ça.
C) Il existe des personnes jugés irresponsables de leurs actes : les fous, les enfants, etc.
III La responsabilité est le fondement même de la personne humaine
A) S'interroger sur le fait de savoir si nous sommes responsables de tous nos actes implique qu'il y ait un sujet unique et stable. Cela est-il le cas ? Il semble que l'on ne puisse réduire le sujet qu'à une somme de qualités changeantes. cf Pascal, Les Pensées : nous ne sommes qu'un ensemble de qualités empruntées.
B) La responsabilité n'est-elle pas la notion unifiant le sujet humain ? La notion de personne a pour origine le monde judiciaire, elle a une longue tradition dans la pensée chrétienne ou la personne est responsable de ses péchés. C'est toute la différence entre la confession du fou qui reconnaît un état pathologique et la confession religieuse où le croyant reconnaît une continuité de sa personne à travers sa responsabilité. (Foucault, Mal faire, dire vrai.)Sans responsabilité le pardon lui-même est impossible. Le fondement d'une vie intersubjective permettant un engagement moral et donc de la personne (qui se distingue du simple sujet), c'est la responsabilité.
Correction du sujet 2 - Pour vivre en société, faut-il ne plus penser à soi ?
Bac L - Sujet 2
Pour vivre en société, faut-il ne plus penser à soi ?
"vivre" : remplir les besoins nécessaires à son épanouissement.
"vivre en société" : vivre dans une communauté de personnes ; former une communauté avec d'autres sujets.
"penser" : usage de son entendement, réflexivité.
"penser à soi" : se préoccuper de la satisfaction de ses besoins propres, particuliers.
Problématique : La vie en société implique-t-elle le sacrifice de ses désirs particuliers ou bien est-elle la condition de possibilité de leur satisfaction ?
I La vie en société est naturelle à l'homme et nécessaire au développement de ses capacités propres.
A) L'homme est un animal politique : Aristote.
B) Les autres hommes sont le meilleur moyen pour l'homme d'obtenir ce qui lui est utile. Spinoza, Éthique, IV, Proposition XXXV.
II La vie en société nécessite de renoncer à la satisfaction de tous ses besoins
A) La concorde s'oppose à la satisfaction de ses désirs particuliers. Elle nécessite le prise en compte du général.
B) L'insociable sociabilité de l'être humain rend toute vie en société douloureuse. cf Schoppenhauer.
III La réflexivité nécessaire au souci de soi n'est pas possible sans vie en société.
A) La formation de désirs individuels naît de la vie en société, sans quoi on n'a que des besoins et non des désirs. Or, des deux, seuls les désirs impliquent une forme de réflexivité. cf Girard, Le désir mimétique.
B) Penser à soi nécessite une forme de conscience de soi. Or, cette dernière ne naît que dans la rencontre d'un autre identique à moi. cf Hegel, Phénoménologie de l'Esprit, dialectique du maître et du serviteur.
Correction du sujet 3 - Bergson, La pensée et le mouvant (1934).
Bac L - Sujet 3
Objet du texte : Est-il possible de voir dans le présent ce qui est à venir de la même façon que l'historien voit dans des faits historiques des signes de ce qui est présent ?
Thèse : les signes avant-coureur sont des fabrication de notre regard rétrospectif.
I Il est impossible de savoir ce qui dans le présent retiendra l'attention de l'historien
- Une expérience de pensée : la tentative de regarder le temps présent avec les yeux d'un historien futur.
- Le regard d'un historien est ancré dans un temps présent. Donc on ne peut imaginer ce que peut-être ce regard. Introduction de la notion de nouveauté.
- A la reconnaissance des faits, Bergson substitue leur fabrication (passage du paradigme du chercheur à celui de l'inventeur) Changement de conception de la discipline historique.
II Exemple de l'avènement de la démocratie. ("Le fait capital des temps modernes")
- Présence de signes avant-coureurs est lié au fait que c'est l'histoire décrite par les contemporains de la démocratie.
- Interrogation sur le possible dans le passé. C'est le regard rétrospectif qui voit du nécessaire là où il n'y avait que du possible.
III Déconstruction du concept de "faits historiques" ("les signes avant-coureurs ne sont donc")
- Le finalisme est un effet du regard rétrospectif (cf conception hégélienne de l'histoire)
- Donc les faits n'acquièrent leur qualité de signe que rétrospectivement (mais il existe tout de même des faits)
- Radicalisation de la thèse de Bergson, les faits eux-mêmes sont des produits du regard rétrospectif.
Centres étrangers, groupe 1
Académies de rattachement | Pays du groupe 1 |
Aix-Marseille | Algérie, Tunisie |
Bordeaux | Maroc |
Grenoble | Arabie Saoudite, Bahreïn, Djibouti, Égypte, Émirats Arabes Unis, Éthiopie, Iran, Jordanie, Koweït, Qatar |
Lille | Belgique, Danemark, Irlande, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède |
Lyon | Bulgarie, Grèce, Israël, Italie, Roumanie, Serbie, Turquie |
Nantes | Bénin, Cameroun, Congo, Gabon, Ghana, Niger, Nigéria, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Tchad, Togo |
La Réunion | Afrique du Sud, Angola, Ile Maurice, Kenya, Madagascar |
Rennes | Inde (uniquement Pondichéry) |
Rouen | Burkina-Faso, Côte d'Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Sénégal |
Strasbourg | Allemagne, Autriche, Hongrie, Pologne, République tchèque, Russie |
Toulouse | Espagne, Portugal |
cinquante-sept pays d’Afrique, d’Europe, du Proche et du Moyen-Orient = S’y ajoute désormais : Pondichéry.
Date de dernière mise à jour : 23/04/2021
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