Pierre Corneille, Le Menteur, IV,3 - Etude linéaire pour l'oral, une satire du menteur. Parcours bac "Mensonge et comédie"
- Le 22/01/2024
- Dans Le Menteur de Corneille. Parcours bac "Mensonge et comédie"
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Etude linéaire
Le Menteur au programme du bac de français
1ères générales et technologiques
Objet d’étude pour lequel les œuvres sont renouvelées
Le théâtre du XVIIe siècle au XXIe siècle
- Pierre Corneille, Le Menteur / parcours : mensonge et comédie.
- Alfred de Musset, On ne badine pas avec l’amour / parcours : les jeux du cœur et de la parole.
- Nathalie Sarraute, Pour un oui ou pour un non / parcours : théâtre et dispute.
Lecture de la scène
Pierre Corneille, Le Menteur, acte IV, scène 3
Etude linéaire : vers 1168 à 1206
DORANTE, CLITON.
CLITON.
Il est mort ! Quoi ? Monsieur, vous m’en donnez aussi,
À moi, de votre cœur l’unique secrétaire,
À moi, de vos secrets le grand dépositaire !
Avec ces qualités j’avais lieu d’espérer
Qu’assez malaisément je pourrais m’en parer.
DORANTE.
Quoi ! mon combat te semble un conte imaginaire ?
CLITON.
Je croirai tout, Monsieur, pour ne vous pas déplaire ;
Mais vous en contez tant, à toute heure, en tous lieux,
Qu’il faut bien de l’esprit, avec vous, et bons yeux.
Maure, juif ou chrétien, vous n’épargnez personne.
DORANTE.
Alcippe te surprend, sa guérison t’étonne !
L’état où je le mis était fort périlleux ;
Mais il est à présent des secrets merveilleux :
Ne t’a-t-on point parlé d’une source de vie
Que nomment nos guerriers poudre de sympathie ?
On en voit tous les jours des effets étonnants.
CLITON.
Encor ne sont-ils pas du tout si surprenants ;
Et je n’ai point appris qu’elle eût tant d’efficace,
Qu’un homme que pour mort on laisse sur la place,
Qu’on a de deux grands coups percés de part en part,
Soit dès le lendemain si frais et si gaillard.
DORANTE.
La poudre que tu dis n’est que de la commune,
On n’en fait plus de cas ; mais, Cliton, j’en sais une
Qui rappelle sitôt des portes du trépas,
Qu’en moins d’un tournemain on ne s’en souvient pas ;
Quiconque la sait faire a de grands avantages.
CLITON.
Donnez-m’en le secret, et je vous sers sans gages.
DORANTE.
Je te le donnerais, et tu serais heureux ;
Mais le secret consiste en quelques mots hébreux,
Qui tous à prononcer sont si fort difficiles,
Que ce seraient pour toi des trésors inutiles.
CLITON.
Vous savez donc l’hébreu ?
DORANTE.
L’hébreu ? parfaitement :
J’ai dix langues, Cliton, à mon commandement.
CLITON.
Vous auriez bien besoin de dix des mieux nourries,
Pour fournir tour à tour à tant de menteries ;
Vous les hachez menu comme chair à pâtés.
Vous avez tout le corps bien plein de vérités,
Il n’en sort jamais une.
DORANTE.
Ah ! cervelle ignorante !
Mais mon père survient.
En quoi cette scène est-elle une satire du menteur?
Problématique
En quoi cette scène est-elle une satire du menteur?
Nous verrons que malgré le blâme du mensonge de Cliton, Dorante récidive par pure vantardise avec violence et mépris des railleries et critiques de son valet.
Mouvements
Mouvement 1 : Le mensonge blâmé par Cliton
Vers 1168 à 1177
Cliton - "Il est mort... vous n'épargnez personne"
Mouvement 2 : La récidive de Dorante
Vers 1178 à 1193
Dorante - "Alcippe te surprend, sa guérison t'étonne!
(... )
Quiconque la sait faire a de grands avantages".
Mouvement 3 : La démesure d'un héros méprisant
Vers 1194 à la fin
Cliton - "Donnez-m'en le secret, et je vous sers sans gage..." à la fin
Mouvement 1 :
Le mensonge blâmé par Cliton
La confiance trahie d'un valet
Confident, protecteur et admiratif de son maître, ainsi en III, 6, "Si vous vous en tirez je vous tiens habile homme", Cliton le met en garde contre les dangers du mensonge à de nombreuses reprises tout au long de la pièce. Il tente de le ramener à la vérité, la parole mensongère l'indigne en I,5, "J'enrage de me taire et d'entendre mentir!".
Cependant, dans la scène 3 de l'acte IV, c'est en homme trompé qu'il s'indigne de la vantardise de Dorante prêt à sacrifier la confiance de son valet pour satisfaire son amour propre.
L'intervention de Cliton calquée sur celle de son maître dans la scène première de l'acte IV, en effet miroir, renforce l'ironie et la colère d'un valet dupé :
Dorante - "Mais à toi, de mon cœur l’unique secrétaire,
À toi, de mes secrets le grand dépositaire," Acte IV, scène 1
Cliton - "À moi, de votre cœur l’unique secrétaire,
À moi, de vos secrets le grand dépositaire !" Acte IV, scène 3
Pour lire la suite :
Consulter l'étude intégralement corrigée
Ce livret pédagogique propose cinq commentaires linéaires intégralement rédigés en rapport avec le parcours bac "Mensonge et comédie".
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Corneille Le Menteur Mensonge et comédie
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