La fontaine

La poésie du Moyen-Âge au 18e. Histoire, lexique, versification. Vers le bac, initiation commentaire, dissertation, repérage des procédés littéraires

Séquence poésie

Qu'est-ce que la poésie? Histoire et lexique de la poésie. Fiches sur la versification

RimbaudLa poésie est un genre littéraire très ancien, aux formes variées, écrites généralement en vers mais qui admettent aussi la prose, et qui privilégient l'expressivité de la forme, les mots disant plus qu'eux-mêmes par leur choix (sens et sonorités) et leur agencement (rythmes, métrique, figures de style). Sa définition se révèle difficile et varie selon les époques, au point que chaque siècle a pu lui trouver une fonction et une expression différente, à quoi s'ajoute l'approche propre à la personnalité de chaque poète.

 Le terme « poésie » et ses dérivés « poète », « poème » viennent du grec ancien ποίησις (poiesis), le verbe ποιεῖν (poiein) signifiant « faire, créer » : le poète est donc un créateur, un inventeur de formes expressives, ce que révèlent aussi les termes du Moyen Âge trouvère et troubadour. Le poète, héritier d'une longue tradition orale, privilégie la musicalité et le rythme, d'où, dans la plupart des textes poétiques, le recours à une forme versifiée qui confère de la densité à la langue. Le poète recherche aussi l'expressivité par le poids accordé aux mots comme par l'utilisation des figures de style et au premier chef des images et des figures d'analogie, recherchées pour leur force suggestive.

La poésie s'est constamment renouvelée au cours des siècles avec des orientations différentes selon les époques, les civilisations et les individus. On peut par exemple distinguer le poète artiste soucieux d'abord de beauté formelle, le poète « lyrique » qui cultive le « chant de l'âme », le poète prophète, découvreur du monde et « voyant », ou le poète engagé, sans cependant réduire un créateur à une étiquette simplificatrice. Le poète, la poète (rare), poétesse ou femme poète est une personne qui possède l'art de combiner les mots, les sonorités, les rythmes pour évoquer des images, suggérer des sensations, des émotions.

Dans l’Antiquité grecque, toute expression littéraire est qualifiée de poétique, qu’il s’agisse de l’art oratoire, du chant ou du théâtre : tout « fabricant de texte » est un poète comme l’exprime l’étymologie. Les philosophes grecs cherchent à affiner la définition de la poésie et Aristote dans sa Poétique identifie trois genres poétiques : la poésie épique, la poésie comique et la poésie dramatique. Plus tard les théoriciens de l’esthétique retiendront trois genres : l’épopée, la poésie lyrique et la poésie dramatique (incluant la tragédie comme la comédie), et l’utilisation du vers s’imposera comme la première caractéristique de la poésie, la différenciant ainsi de la prose. Le mot poésie évoluera encore vers un sens plus restrictif en s’appliquant aux textes en vers qui font un emploi privilégié des ressources rhétoriques, sans préjuger des contenus : la poésie sera descriptive, narrative et philosophique avant de faire une place grandissante à l’expression des sentiments.

Poésie versifiée et poème en prose

La mise en page du texte poétique est traditionnellement fondée sur le principe du retour et de la progression dans la reprise que figure l’utilisation du vers (régulier ou non), même s’il existe des formes métissées comme le poème en prose ou la prose poétique qui reprennent les caractéristiques du texte poétique. La naissance du genre du poème en prose en tant que tel est généralement associée à la publication par Aloysius Bertrand de Gaspard de la Nuit. c'est ensuite Charles Baudelaire, avec les Petits Poèmes en prose, qui « imposa le poème en prose comme une forme poétique reconnue »

Les poètes modernes se libèrent peu à peu de ces règles : par exemple les poètes français introduisent dans la deuxième moitié du xixe siècle le vers libre puis le verset, et en remettant aussi en cause les conventions classiques de la rime qui disparaît largement au xxe siècle. Ex, Apollinaire, Calligrammes

Eluard

 

Musicalité et rythme

L’origine orale et chantée de la poésie qu’évoquent la lyre d’Orphée ou la flûte d’Apollon marque l’expression poétique qui se préoccupe des rythmes avec le compte des syllabes (vers pairs / vers impairs, « e muet »…) et le jeu des accents et des pauses (césure, enjambement…). La poésie exploite aussi les sonorités particulièrement avec la rime (retour des mêmes sons à la fin d’au moins deux vers avec pour base la dernière voyelle tonique) et ses combinaisons de genre (rimes masculines ou féminines), de disposition (rimes plates, croisées ou embrassées) et de richesse (rimes pauvres, suffisantes ou riches). Elle utilise aussi les reprises de sons dans un ou plusieurs vers (allitérations et assonances), le jeu du refrain (comme dans la ballade ou le Pont Mirabeau d’Apollinaire) ou la correspondance entre le son et le sens avec les harmonies imitatives (exemple fameux : « Pour qui sont ces serpents… », Racine) ou les rimes sémantiques (automne/monotone).

Le poète exploite toutes les ressources de la langue en valorisant aussi les mots par leur rareté et leur nombre limité  ainsi que les figures de style

 

Les figures de style

Figures de style

Une figure de style est un procédé qui consiste à rendre ce que l’on veut dire plus expressif, plus impressionnant, plus convaincant, plus séduisant…Elle est utilisée en littérature, dans les beaux discours mais aussi dans le langage courant. Autrement dit, une figure de style permet de créer un effet sur le destinataire d’un texte (écrit ou parlé).

Les figures de stylesLes figures de style (115.59 Ko)

 

Les genres et les courants orientés vers la forme

Le souci de la forme est bien sûr constant chez les poètes et des règles prosodiques s’élaborent peu à peu aux xvie et xviie siècles (compte du « e muet », diérèse/synérèse, césure, pureté des rimes…). Cette importance accordée au travail poétique passe par les Grands rhétoriqueurs de la fin du xve siècle puis la Pléiade et les classiques (« Beauté, mon beau souci », dira François de Malherbe), avant de réapparaître au xixe siècle en réaction aux effusions et aux facilités de la poésie romantique. Les théoriciens et praticiens de l'art pour l'art, partageant la conviction que « l'art naît de contraintes, vit de lutte et meurt de liberté », comme le dira au siècle suivant André Gide, défendront les règles traditionnelles (vers syllabique, rimes, poèmes à forme fixes comme le sonnet) avec Théophile Gautier ou les Parnassiens comme Théodore de Banville, Leconte de Lisle ou José-Maria de Heredia. Cette conception esthétique ira même avec Mallarmé jusqu’à un certain hermétisme en cherchant à « donner un sens plus pur aux mots de la tribu » et à relever des défis formels (comme le sonnet en -ixe/-yx de Mallarmé, les Calligrammes d’Apollinaire, etc.) que systématiseront au milieu du xxe siècle les jeux de l'Oulipo et de Raymond Queneau

Vocabulaire

  • Un calembour :
  • Jeu d’esprit fondé sur la différence de sens entre des mots qui se prononcent de la même manière. Ex : la Fée Lure, l’Ange Lure,   synonyme jeu de mots  
  • une épître :
  • Au XVIème s., poème à rimes plates qui constitue une lettre à un ami ou à un protecteur et traite sur un ton familier de sujets moraux ou littéraires souvent sur le ton de confidences personnelles. 
  • une épigramme :
  • Poème assez court pour pouvoir constituer une inscription sur un monument (cf. étym. grecque) généralement terminé par un trait spirituel ou satirique. Dans un sens plus large = poème satirique bref (cf. Marot) 
  • un rondeau :
  • Poème à forme fixe <Moyen Age composé de 3 stophes sur 15 vers jouant sur 2 rimes + un refrain qui reprend les derniers mots du dernier vers. 
  • un dizain :
  • Poème de 10 octosyllabes ou décasyllabes. 
  • une églogue :
  • Poème pastoral (cadre naturel) synonyme bucolique consistant en un dialogue entre deux bergers : répandu au seizième siècle surt
  • une élégie :
  • dans l’Antiquité = poème lyrique dans lequel s’expriment des sentiments mélancoliques provoqués par un deuil ou un amour malheureux. 
  • poème triste qui exprime la mélancolie. 
  • lyrique :
  • à l’origine = poésie chantée avec accompagnement de la lyre. 
  • moderne = poème qui a gardé les thèmes du lyrisme antique càd qui exprime les sentiments que certains événements provoquent dans l’âme du poète. Le lyrisme exprime toujours une émotion.
  • une ode : dans l’Antiquité = tout poème destiné à être mis en musique. Mais le mot s’est spécialisé pour désigner une forme de poésie lyrique caractérisée par : ses thèmes , son adresse à un personnage célèbre ou aimé, sa construction en strophes et la prédominance de certains rythmes.
  • un sonnet : 14 vers formé de 2 quatrains et deux tercets sur 5 rimes : vient de la Renaissance italienne 

 

 

Hugo

 

Citations autour de la poésie 

  • - La poésie, on ne sait pas ce que c'est, mais on la reconnaît quand on la rencontre. (Jean L'Anselme)
  • - La poésie est un monde enfermé dans un homme. (Victor Hugo)
  • - La poésie, c'est ce qu'on rêve, ce qu'on imagine, ce qu'on désire et ce qui arrive, souvent. (Jacques Prévert)
  •  - La poésie, c'est de savoir dire qu'il pleut quand il fait beau et qu'il fait beau quand il pleut. (Raymond Queneau)
  • - La poésie, c'est le langage dans le langage. (Paul Valéry)
  • - La poésie est cette musique que tout homme porte en soi. (William Shakespeare)
  • - La poésie est la rencontre de deux mots que personne n'aurait pu imaginer ensemble. (Federico Garcia Lorca)

 

Baudelaire 15

 

Le lexique de la poésie

 

1)longueur des vers

  • _ un alexandrin : 12 syllabes
  • _ un decasyllabe : 10 syllabes
  • _ un octosyllabe : 8 syllabes

 

compte des syllabes : la règle du "e" muet
e est muet devant voyelle et en fin de vers
. Ex : “Sur ma jou(e) en riant ell(e) essui(e) une larm(e)” (Racine)
e compte pour une syllabe devant consonne.
Ex : “Donne-lui tout de mêm(e) à boire, dit mon pèr(e)” (Hugo) 

2)longueur des strophes

  • _ un quatrain : strophe de 4 vers
  • _ un tercet : strophe de 3 vers
  • _ un distique : strophe de 2 vers

Un sonnet est un poème qui commence par deux quatrains et qui s'achève par deux tercets .

3)la disposition des rîmes

  • _ AABB : rîmes suivies ou plates
  • _ ABAB : rîmes croisées
  • _ ABBA : rîmes embrassées

Rimes pauvres / suffisantes / riches

  • Les rimes pauvres : un son en commun.
  • Les rimes suffisantes : deux sons en commun.
  • Le rimes riches : trois son ou plus en commun.


4)le rythme du vers

  • a) Le bruit des cabarets , la fange des trottoirs
  • b) Toits qui dégouttent , murs suintants , pavé qui glisse
  • c) Au cel , au vent , au roc , à la nuit , à la brume
  • d) Au fond , dans l'encoignure où quelque humble vaisselle
  • Au planches d'un bahut vaguement etincelle .
  • a) L'alexandrin est séparé en milieu de vers par une virgule que l'on appelle une césure :
  • le rythme (6/6) est binaire
  • b) Le vers ce décompose en trois parties égales :
  • le rythme (4/4/4) ternaire est un trimètre .
  • c) Le vers est décomposé en nombreuses parties :
  • le rythme (2/2/2/3/3) saccadé
  • d) Le sens de la phrase est sur deux vers :
  • le rythme (2/10) enjambement

 

Figures de style

 

Allitération / Assonance pour jouer avec les sons 

  •  Une allitération est la répétition d’un même son produit par une consonne.
  • Exemple : Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ? (allitération en [s])
  •  Une assonance est la répétition d’un même son produit par une voyelle.
  • Exemple: La houle roule et tourmente les flots, et les foule. (assonance en [ou])
  • Formes poétiques
  • On distingue la farce, la fable, le sonnet ou encore le poème en prose. 

 

 

Exercices 2 4

Vocabulaire : exercice

 Rime = Même …..................... à la fin de deux ou plusieurs vers Vers = C'est un ensemble de ….............................. comme une …............................., caractérisé par un …..........................…........................................ à chaque fois. Plusieurs vers forment une …................................... .

Versification : Une …............................ est un groupe de vers. Plusieurs strophes forment un …........................... En fonction du nombre de vers qu'elles comportent, on peut nommer les strophes :

• monostiche pour une strophe d'1 vers ;

• distique pour une strophe de 2 vers ;

• t..........................pour une strophe de 3 vers ;

• q.......................... pour une strophe de 4 vers ;

• q........................... pour une strophe de 5 vers ;

• s................................ pour une strophe de 6 vers ;

 

Trouver le schéma de rimes 

Exercices

Soleils couchants

Paul Verlaine

Une aube affaiblie
Verse par les champs
La mélancolie
Des soleils couchants.
La mélancolie
Berce de doux chants
Mon cœur qui s’oublie
Aux soleils couchants.
Et d’étranges rêves,
Comme des soleils
Couchants sur les grèves,
Fantômes vermeils,
Défilent sans trêves,
Défilent, pareils
À de grands soleils
Couchants sur les grèves.

Paul Verlaine, Poèmes saturniens

Corrigé du schéma de rimes

  •  Le schéma des rimes est alterné (ou croisé) : ABAB. Ce rythme crée une certaine monotonie propre à reprendre une berceuse mais dans les quatre derniers vers, les rimes sont embrassées (ABBA).
  •  Le son [ã] (« an ») apparaît à la rime mais également dans les vers (assonance). Cela crée un effet d’écho qui rythme le poème et lui donne une sonorité angoissante.

 

Exercices

Contrôle sur la poésie

Document dubrevetaubac, site partenaire

 

1 - Les règles de la versification :

  • - Qu'est ce qu'un vers libre?
  • - Quelle est la règle du "e" muet?
  • - Définir la diérèse et donner un exemple
  • - Définir l'allitération
  • - Définir l'enjambement

2 - Les poèmes à forme fixe

  • - Définir le sonnet
  • - Le quatrain
  • - Le tercet
  • - Le sizain
  • - L'alexandrin
  • - La césure

Le vocabulaire de la  poésie

  • - la poésie : genre  littéraire associé le plus souvent à la versification et soumis à des règles  prosodiques particulières, variables selon les cultures et les époques, mais  tendant toujours à mettre en valeur le rythme, l'harmonie et les images. Le mot  vient du grec « poiesis » qui signifie « l'action de créer » et plus  particulièrement l'action de créer par le langage.
  • - Poème : ouvrage de  poésie généralement en vers (mais il existe des poèmes en prose)./ ouvrage  littéraire présentant les caractéristiques propres à la poésie
  • - Poète :  écrivain qui s'adonne à la poésie, auteur de poèmes en vers par oppsoition au  prosateur. Mais le terme peut désigner un créateur par excellence, ainsi qu'un  écrivain ou un romancier dont l'œuvre témoigne d'une rare activité créatrice.  Ainsi put-on dire que Balzac fut un incroyable poète (alors qu'il était  romancier). Enfin le poète peut désigner une personne qui se laisse emporter par  son imagination ou son idéalisme.
  • - Poétique : du grec « poiein » qui  signifie « faire ». dans son acception moderne, le terme désigne ce que l'on  pourrait appeler la théorie des genres littéraires (étude des formes littéraires  en vue d'établir une classification et de décrire les fonctionnements des  différents genres). Le terme désigne également l'ensemble des caractéristiques  de la création littéraire d'une époque ou d'un auteur précis (la poétique du  romantisme/ la poétique de Rousseau). Le terme désigne aussi art de composer des  vers ou ce qui relève de la poésie.
  • Attention à la différence entre LA poétique/  LE poétique. - Vers vient du latin « versus » qui signifie « action de  retourner » par opposition à la prose qui est censée aller tout droit.
  • Le vers  est un segment d'énoncé constituant une unité d'ordre rythmique et phonique  (règles de quantité - syllabes - et d'accentuation). Il s'écrit sur une ligne,  commence généralement par une majuscule et voit sa fin marquée par un blanc  typographique.
  • - Vers blanc : vers qui n'est relié à aucun autre par une  rime (soit isolé dans un texte en vers, soit inséré dans un texte en prose).
  • - Vers libre : il est apparu au XIX° (Laforgue, Khan et surtout Rimbaud)  : vers de rythme et de longueur variable qui ne sont pas obligatoirement reliés  par la rime (mais souvent assonances et allitérations).
  • - Poème en prose  : il fut surtout mis à l'honneur au XIX°, d'abord par Aloysus Bertrand dans  Gaspard de la nuit, 1842. Baudelaire, Rimbaud et Mallarmé contribuèrent à sa  diffusion. Les strophes disparaissent au profit du paragraphe, la longueur est  variable/ C'est une structure qui forme un tout, fondée non sur des phénomènes  prosodiques et métriques mais sur des recherches de rythme, de sonorités,  d'images propres à la prose dont l'utilisation cependant n'est plus comparable à  celle que peut en faire la prose (importance de l'harmonie visuelle et  rythmique).
  • - Prose poétique : on distingue généralement prose et  poésie. La prose remplit les lignes en continu. Mais de nombreux « prosateurs » s'inspirent de la langue poétique (lexique, syntaxe, réseaux d'images et de  sonorités) pour enrichir leur prose et viser une meilleure expression de leur  sensibilité (ex : Rousseau, Chateaubriand, Gracq). La prose poétique relève  souvent du lyrisme, présente un rythme musical, joue des métaphores...

Proposez après lecture du document sur le vocabulaire en poésie, une définition sur :

  • - La poésie
  • - Le vers libre
  • - Le poème en prose
  • - La prose poétique

 

Quelles sont les  différentes fonctions de la poésie?


la  fonction du poète entre le Beau et l'Utile :

S'interroger sur les  fonctions du poète revient également à s'interroger sur celles de la poésie. Le  rôle du poète a pu varier selon les époques (varie en fonction de l'évolution  historique et sociale, contexte politique problématique ou non par ex), selon  son statut (poète de cour au service d'un prince par ex), mais il demeure  toujours celui qui use du langage comme d'un outil, d'une arme ou d'un  laboratoire (poésie comme champ d'exploration du langage) et qui accorde la  priorité à la force des mots.

I - Les grandes voies de la poésie : 

La poésie, généralement associée à la lyre, accorde une place  prépondérante à la dimension esthétique du langage et à sa musicalité. Souvent  conçue comme l'art de faire des vers, elle a vu ses formes varier jusqu'au poème  en prose ou encore le calligramme.

  • v Poésie lyrique : vise à  l'expression des sentiments (souvent sentiments personnels du poète qui peuvent  cependant prétendre à une universalité). Le poète est alors concentré sur son  ressenti (voir Du Bellay, et Musset ; cette poésie correspond parfois à l'image  du poète « exilé », reclus dans sa tour d'ivoire).
  • Les grands thèmes : la mort,  l'amour, le temps, le voyage
  • v Poésie engagée : associe travail sur le  langage, la musicalité et l'harmonie à une dénonciation, une accusation. Le  poète, au cœur de son temps, peut ainsi user d'une parole médiatrice pour  dénoncer des travers et chercher à faire évoluer l'humain, à transformer le  monde. (voir Eluard, Prévert, Paz, Celaya mais aussi Hugo ou Godel).
  • v  Poésie centrée sur elle-même et sur le Beau. Perspective de « L'art pour l'art » rencontrée chez les Parnassiens (Gautier, Banville). La poésie se voit alors  coupée de toute idée d'utilité.
  • v Poésie didactique : la poésie peut se  mettre au service de la pensée et chercher à véhiculer les acquis de savoir (on  rencontre cette poésie au XVIII° notamment).
  • v Poésie ludique : se  concentre sur la fonction poétique du langage, cherche à explorer les jeux de  langage. Cette poésie est souvent laboratoire du langage avec lequel elle  s'amuse. (voir notamment certains poèmes de Prévert mais aussi de Michaux). Il reste évident qu'un même texte peut conjuguer plusieurs visées.

 

II - Les fonctions du poète :

 De Platon aux sociétés africaines,  les poètes ont souvent mauvaise réputation et suscitent la méfiance. Platon  voulait d'ailleurs les bannir de sa société idéale. On disqualifie souvent  l'activité poétique et le poète se voit écarté de la sphère sociale. On  a longtemps pensé que le propre et la grandeur du poète était de se détourner de  l'utilité immédiate et de refuser l'engagement social.

C'est ainsi que les  Parnassiens, théoriciens de l'art pour l'art, ont affirmé que l'œuvre d'art doit  se suffire à elle-même. Le poète, technicien de la beauté vise la perfection  d'une forme difficile, vaincue par son travail d'artisan des mots et du langage  (on peut parler de religion de l'art). Mais c'est sans doute oublier que l'art  est aussi un phénomène social !

  • v Poète messager divin : selon la  tradition, le poète est l'héritier d'Orphée (médiateur du sacré et voyant  privilégie). Prêtre d'Apollon, inspiré par les Muses, au chant de sa lyre il  sait ravir les esprits, les apaiser. Grâce à son pouvoir de divination il peut  déchiffrer l'invisible et accéder à l'univers des idées.
  • On retrouve des traces  de cette conception chez les Poètes de La Pléiade et chez les Romantiques, à  ceci près que ces derniers font de ce poète mage un guide pour les peuples. On  la retrouve également chez Baudelaire et chez Rimbaud, mais ce dernier associe  également le poète à Prométhée, celui est puni pour avoir tenté de rivaliser  avec les dieux et de leur « voler le feu ». Ce statut particulier et privilégié  a parfois conduit le poète à se sentir en marge, exclu de la société, incompris,  maudit (c'est à Verlaine qu'on doit l'expression poète maudit). Chez des poètes  comme Rimbaud, Verlaine, Laforgue ou Mallarmé, l'écriture poétique témoigne en  outre de leurs refus, déceptions et révoltes personnelles.
  • v Le poète  engagé : l'engagement est ce qui différencie la position d'Hugo de celle de La  Pléiade. Le mage, pour lui, doit être un guide (mais Ronsard a su faire preuve  d'engagement dans ses poèmes consacrés aux guerres de religion). La poésie se  fait alors arme et accuse. Elle peut se présenter aussi comme une satire ou une  parodie.
  • v Le poète interprète de la vie et des sentiments humains :  lorsque le poète lyrique exprime ses propres sentiments, il évoque des émotions  susceptibles d'être vécues par tous. Il traduit ce que chacun a pu, peut ou  pourra vivre et ressentir.  

 

Après lecture du document, répondez aux questions suivantes :

  • - Quelles sont les différentes formes de poésie?
  • - Quelles sont les fonctions de la poésie et du poète? 

 

Questionnaires de lecture, lectures cursives 

PongeLe Gymnaste de Ponge

 

Louise labeLouise Labé, je vis, je meurs et Ronsard

Méthode et initiation au commentaire - Comment repérer les procédés littéraires, lier le fond et la forme pour faire un commentaire en poésie?

 

Les procédés d'écriture             Revisions

 

Faire un repérage sur une poésie  Réviser en 15 leçons -  Quiz  

    

 

 

 

Pour réussir un commentaire, il faut lier le fond et la forme

– le fond et la forme

  • Le fond = le thème
  • La forme = les procédés d’écriture
  • Il faut pour réussir son commentaire, mêler le fond et la forme
  • Ne pas faire une liste des figures de style, des registres, des champs lexicaux…
  • Montrer que ces figures de style, ces registres, ces champs lexicaux… sont évocateurs du thème

 

I - Le fond :

  • Trouver le ou les thèmes
  • Pour vous aider, observez le vocabulaire, relevez les champs lexicaux au brouillon et classez les, vous aurez ainsi une vue d’ensemble, une liste des thèmes abordés dans la poésie ou le thème essentiel et récurrent du texte en vers à analyser.

II – La forme

  • Énonciation (qui parle ? De quoi (le thème) ? Quels pronoms sont utilisés ?)
  • Procédés grammaticaux : temps des verbes, changement de temps
  • Procédés lexicaux : registre littéraire, les champs lexicaux, ils sont à analyser dans votre commentaire, niveau de langage, figures de style, ne jamais lister mais en préciser les effets dans votre étude
  • Rythme et ton
  • Ponctuation, éventuellement mise en page

 

  • Pensez à vous poser les questions suivantes :
  • Qui ? Où ? Quand ? Pourquoi ? Comment ?
  • Qui ? On étudie l’énonciation
  • Où ? Cadre spatial
  • Quand ? Cadre temporel
  • Pourquoi ? Quelles sont les intentions du poète ? Fait-il une critique, une dénonciation ? Une poésie engagée ? Est-ce un éloge ? ……
  • Comment ? Etude de la forme
  • Attention, il faut repérer
  • Le mouvement littéraire
  • La structure du poème
  • Le type de vers
  • Le type de strophes
  • Les sonorités, (assonances, allitérations et rimes)
  • Les  rythmes (enjambement, rejet…)

 

Exercices 2 4

Exemple d’étude pour les vers et les strophes

De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l’Impair,
Plus vague et plus soluble dans l’air
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose. (Verlaine)

Nous avons des vers impairs composés de 9 syllabes

C’est une strophe de 4 vers appelée un quatrain

Exercices 2 4

Exemple d’étude pour le rythme

Elle me regarda de ce regard suprême
Qui reste à la beauté quand nous en triomphons (Hugo)

C’est un enjambement car la phrase se poursuit jusqu’à la moitié du vers suivant

 

Exemple d’étude pour les rimes

Exercices 2 4

Marie, levez-vous, ma jeune paresseuse :
Là, la gaie alouette au ciel a fredonné,
Et là le rossignol doucement jargonné,
Dessus l’épine assis, sa complainte amoureuse. (Ronsard)

Nous avons dans ce quatrain, des rimes embrassées, ABBA

La rime « paresseuse/amoureuse » est féminine, elle se termine par un « e » muet et elle est suffisante car deux sons se répètent, EU et Z.

La rime « fredonné / Jargonné » est masculine et riche car trois sons se répètent, le O, le N et le É

 

Exemple

Exercices 2 4

Le Pont Mirabeau d’Apollinaire

 

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
       Et nos amours
   Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine

       Vienne la nuit sonne l’heure
       Les jours s’en vont  je demeure

 

Si on veut analyser cette strophe, on peut dire :

  • Fond =
  • le thème du temps qui passe, la fuite du temps
  • Forme =
  • Verbes de mouvement « coule », « venait », « vienne », « vont »
  • Pas de ponctuation
  • Vers irréguliers
  • Métaphore eau/temps

 

Analyser le texte, c’est lier le fond et la forme

Comment faire ?

  • Le poète évoque le temps qui passe (le fond) et c’est grâce aux procédés d’écriture qu’il va mettre en évidence ce thème
  • La métaphore du temps avec « l’heure » et celle de l’eau avec « coule la Seine » permet au poète d’évoquer le temps qui passe.
  • L’idée est encore suggérée par les verbes de mouvement « coule », « venait », « vienne », « vont », l’absence de ponctuation et les vers irréguliers.
  • Tous les procédés (forme) sont exploités pour évoquer le temps qui passe (le fond).

 

Exercices 2 4

L’horloge

Charles Baudelaire

Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit :  » Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d’effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible,

Fond =

  • Thème = la fuite du temps

Forme =

  • Figure de style, personnification de l’horloge « dont le doigt nous menace et nous dit : « 
  • Prosopopée (le fait de faire parler un objet, un animal ou un mort)
  • Enumération pour désigner l’horloge avec  une succession d’adjectifs
  • Champ lexical de la douleur et de l’effroi

 

Analyser le texte, c’est lier le fond et la forme

Comment faire ?

  • Si on veut analyser cette strophe, on peut dire :
  • Le thème du temps qui passe est source d’angoisse chez le poète comme en témoigne le champ lexical de la douleur « effrayant », « menace », « douleurs », « effroi ».
  • Pour suggérer la puissance de la fuite du temps en contraste avec l’impuissance de l’homme, Baudelaire recourt à la personnification, prosopopée de l’horloge assimilée à dieu menaçant l’homme et cette menace est encore mise en avant par l’énumération du vers 1 « Horloge ! Dieu sinistre, effrayant, impassible »

 

Pour trouver un plan 

Exercices 2 4

Le Dormeur du val de Rimbaud

On sait que cette poésie décrit un soldat endormi dans la campagne. Le lecteur découvre à la fin qu’il est mort. C’est la chute du poème pour faire réfléchir aux atrocités de la guerre.

Tu peux ainsi proposer comme idées directrices :

  • 1 – le poème fait la description d’un soldat endormi dans la campagne
  • 2 – pour faire réfléchir le lecteur et dénoncer les atrocités de la guerre
  • Une fois que tu as ton plan, tu peux commencer à étudier les procédés pour lier le fond et la forme.

 

 – l’introduction

 

  • Amorce = replacer l’extrait étudié dans un contexte plus large
  • Présentation de l’extrait, auteur, mouvement littéraire, titre en précisant le passage (incipit, excipit, scène, acte…)
  • Thème
  • Genre = théâtre, poésie, roman
  • Registre = comique, tragique…
  • Problématique
  • Plan

– Conclusion

  • Répondre à la problématique
  • Synthèse
  • Elargir = ouverture

 

A consulter 

Les fables entre tradition et innovation en écho au combat des Lumières - Réécritures autour des fables, avatars et détournements

Comment étudier une fable?

 

 

A consulter : 

 

 

La réécriture

  • I – L'aspect narratif
  • Temps, modes
  • Enonciation, narrateur, point de vue
  • Récit et discours
  • Début du récit et fin
  • Les paroles rapportées
  • Le schéma narratif, les étapes
  • II – le caractère didactique
  • La finalité, quelle leçon
  • Le ton
  • Le registre
  • Une leçon implicite ou explicite
  • III – Le choix des personnages
  • Personnes, animaux, catégories qu'ils incarnent
  • Comportements
  • Une généralisation
  • IV – La mise en scène
  • Cadre
  • Situations
  • Paroles rapportées, DI, DD
  • Rythme
  • V – Du récit à l'enseignement
  • La construction de la fable, les étapes
  • Les champs lexicaux
  • thèse défendue
  • arguments soutenant la thèse
  • type de démonstration

 

l'intertextualité

L'intertextualité, définition, les enjeux, les jeux avec le texte. Réécriture autour des fables : avatars et détournements

  • L'intertextualité, définition, les enjeux, les jeux avec le texte. Réécriture autour des fables : avatars et détournements
  • Parodie, le pastiche, l'allusion sont des genres qui participent de l'intertexte - Réécriture autour des fables : avatars et détournements. La cigale et la fourmi
  • Exemple d'intertextualité autour d'une fable : la cigale et la fourmi avec La Fontaine, Esope, Queneau
  • Réécriture autour des fables : avatars et détournements d'Esope à Orwell : la réécriture autour des fables : la cigale et la fourmi
  • Corbière, Les Amours jaunes, « Le poète et la cigale » - De La Fontaine à Corbière. Un exemple d'intertextualité.

 

La fontaine

La réécriture entre tradition et innovation -le Corbeau et le renard, les Obsèques de la lionne, la Laitière et le pot de lait, le Curé et le mort

  • La réécriture entre tradition et innovation d'Esope à La Fontaine, le Corbeau et le renard, les Obsèques de la lionne, la Laitière et le pot de lait -Réécriture entre tradition et innovation autour d'une fable
  • Réécriture entre tradition et innovation autour d'une fable, le corbeau et le renard, Esope et La Fontaine. Les obsèques de la lionne. La Laitière et le pot de lait
  • Le corbeau et le renard d'Esope à La Fontaine
  • Les modifications introduites  par La Fontaine 
  • Réécriture autour des fables : avatars et détournements - Les Obsèques de la lionne
  • Fables de La Fontaine, La Laitière et le pot au lait, analyse
  • Le Curé et le Mort, La Fontaine. Réécriture autour des fables : avatars et détournements

 

Florian 1792

Florian, Fables, «La fable et la vérité», une fable qui cherche à dénoncer la noblesse tout en conciliant mensonge et vérité

Florian, Fables, «La fable et la vérité», une fable qui cherche à dénoncer la noblesse tout en conciliant mensonge et vérité -Une allégorie, le rôle de la fable et la morale

La ferme des animaux

George Orwell Genre Roman allégorique / Fable animalière Orwell, La Ferme des animaux- Avatars et détournements de la fable

George Orwell Genre Roman allégorique / Fable animalière Orwell, La Ferme des animaux- Avatars et détournements -Une dénonciation du totalitarisme -

 

 

A consulter 

Anouilh la cigale

Les Fables de La Fontaine en écho aux Lumières 

 

S'initier à la dissertation en seconde. Méthodologie et entraînement

Méthodologie

Comment réussir une dissertation? 

 

 

Consulter la méthode

 

Exercice d'application

Exercices 2 4Entraînez-vous

Sujet à traiter

"Un romancier (...) ne peut donc se délivrer du mensonge qu'en exploitant les ressources multiples du mensonge. (De cette origine - accession à la vérité par le détour du mensonge - l'oeuvre tire ses contradictions et ses ambiguïtés.) Quand il donne au mensonge un corps et s'approprie son langage, ce ne peut être qu'à seule fin d'instituer un monde de vérité. Autrement dit encore, le langage romanesque n'assure sa fonction qu'en recourant aux moyens dont se sert le mensonge, et c'est même, paradoxalement, la seule fonction qu'il puisse accomplir en toute vérité. "
Louis-René des FORÊTS, Voies et détours de la fiction, Fata Morgana, 1985.

  • En prenant appui sur des exemples précis, vous commenterez et discuterez cette réflexion. 
  • Pour vous aider : voici les arguments de la thèse en fichier PDF
  • Exercez vous à trouver les arguments de l'antithèse et de la synthèse
  • Methode dissertation 3 (230.13 Ko)

 

Exercices 2 4Trouver un plan 

« Il y a longtemps que les fables ne nous intéressent plus pour leur moralité. N’importe quel gamin vous le dira : le plaisir, c’est l’histoire, et peu importe la leçon ! ». Peut-on aussi facilement amputer la fable de sa morale ? N’est-ce pas dénaturer l’apologue et le ravaler au rang d’histoire brève, d’anecdote ?

Entraînez-vous

Plan possible pour une dissertation

  • I. Une affirmation contestable
  • 1. Une affirmation qui aurait choqué La Fontaine
  • 2. Deux éléments complémentaires
  • 3. La célébrité des « morales » de La Fontaine
  • II. Une affirmation pourtant justifiée
  • 1. La morale n’est pas indispensable
  • 2. Des morales stéréotypées
  • 3. Le charme des fables

 

Dissertation n°2

Les traités, essais ou ouvrages théoriques peuvent paraître, a priori, la forme la plus apte à proposer une réflexion sur la condition de l’homme. Cependant, les œuvres littéraires, quel que soit leur genre, ont également une efficacité qui leur est propre pour interroger le lecteur sur cette question. Nous verrons donc comment elles mettent en œuvre des procédés rhétoriques efficaces et s’appuient sur la fiction et l’émotion pour faire passer un message convaincant.

Plan possible pour faire une dissertation

  • 1. Efficacité des procédés rhétoriques
  • A. Clarté de la pensée et du raisonnement
  • B. Efficacité de l’énonciation 
  • C. Figures de style
  • 2. Le recours à la fiction
  • A. Une argumentation indirecte
  • B. Une réflexion plaisante 
  • C. Incarnation des idées 
  • 3.Les émotions 
  • A. Le pathos Faire naître pitié, colère, indignation, admiration 
  • B. Le rire
  • C. L’émotion esthétique

 

Dissertations intégalement rédigées 

Le genre de la fable a t'il perdu sa vocation originelle?

  • I. Vertus de la fable en tant qu’apologue.
  • II. L’intérêt de la fable c’est son histoire
  • III. Liens entre littérature et morale
  •  Correction en ligne 

 

Sujet n° 2

Les fables de La Fontaine sont un miracle de la culture a écrit André Gide, expliquez.

"les fables de La Fontaine sont un miracle de la culture a écrit André Gide", voici une citation lourde de sens que nous tenterons d'examiner de façon à éclaircir les idées mises en avant par Gide.

Nous savons que les fables sont composées d'un récit appelé corps et d'une morale que le fabuliste appelle âme de la fable. La fable est un texte en vers ou en prose qui a recours à l'allégorie le plus souvent animale, pour donner une leçon de morale. On l'appelle aussi apologue. La Fontaine, auteur du 17 ème siècle s'est inspiré d'Esope, de Phèdre et de Pilpay; Il privilégie le récit plutôt que la morale dont il varie la place dans la fable. D'une façon générale, il observe son époque et la critique, y comprois le pouvoir royal. Nous devons donc admettre que l'apologue en tant que récit allégorique, une histoire, met en scène des animaux, des végétaux, parfois des hommes dont le lecteur peut tirer une leçon morale ou un enseignement. Nous pouvons donc parler des fables en ce sens qu'elles sont des oeuvres à teneur didactique, à visée pédagogique que la morale soit explicite ou implicite. C'est à ce niveau sans dout que nous retrouvons Gide qui considère que les fables sont des miracles de la culture. Nous allons tenter de voir en quoi ces fables à but didactique peuvent être considérées comme des miracles de la culture. En quoi et comment véhiculent elles un enseignement?

Nous savons en tant que lecteurs de La Fontaine adultes et enfants que pour éduquer, on a souvent recours à des histoires comme des fables même si elles ont moins de crédibilité aux yeux des adultes en ce qui concerne l'argumentation. La Fontaine tout comme Voltaire ont bien vu l'intérêt de travailler sur de tels récits. La Fontaine pensait qu'une morale seule était ennuyeuse alors conjuguée à un récit, nous retrouvons les deux fonctions de l'apologue, plaire et instruire. L'aspect didactique est ainsi mis en évidence. Tout peut être dit ainsi. Nous pouvons prendre l'exemple du pouvoir des fables, VIII, 4 du fabuliste dans laquelle un orateur tente dans l'antiquité de capter l'attention d'un public distrait, mais en vain et finalement, en leur racontant une histoire, il parvient à se faire écouter. On peut donc convaincre par une histoire car l'histoire est amusante et capte l'attention des lecteurs et auditeurs. La vivacité du récit fait appel au goût pour les histoires, le récit touche un large public et de tous les âges, les fables ne sont donc pas idéales que pour les enfants. Elles permettent l'évasion, admettent le merveilleux, évitent le discours théorique, il n'y a donc pas de ton didactique apparent même si le message suit toujours le récit. Le récit parle à l'imagination, nous pouvons citer, la cigale et la fourmi, avant même de parler à l'esprit et le lecteur suit le récit sans penser à la morale, il se laisse entrainer et surprendre même par la logique du raisonnement. Finalement et paradoxalement, le récit finit par obliger le lecteur à faire un effort d'interprétation, il doit en effet réfléchir et dépasser le récit car lorsqu'il devient critique, c'est la morale

Nous nous retrouvons avec des publics confondus, jeune public, tout public, public spécialisé, et pourtant il existe pour chaque public une stratégie différente pour convaincre. A chaque époque, il y a une sensiblité différente, le 18 ème siècle est friand des démonstrations indirectes et ironiques, des contes philosophiques, à la fin du 19ème siècle, on est plus tourné vers les essais et philosophies positivistes, mais la fable ne passe pas de mode car derrière le récit se cache comme un miracle que l'on n'attend pas, l'enseignement qui fait dire à Gide, "les fables sont un miracle de la culture".

Dans le loup et l'agneau, La Fontaine met en avant la philosophie du plus fort, la raison du plus fort est toujours la meilleure, il nous donne sa vision du monde et rapports de force dans la société. C'est une conception très lucide et juste mais un peu pessimiste. L'affirmation est ainsi concentrée en un seul vers, au présent de vérité générale et renforcée par l'adverbe toujours. Il décrit ainsi le comportement odieux de celui qui, exerce sa violence sur plus faible que lui , prétend la justifier par des arguements spécieux, inverse les rôles et se fait victime pour pouvoir être bourreau.

Le message est à ce niveau philosophique, cela signifie que l'homme est un loup pour l'homme. Seul La Fontaine parvient à véhiculer des idées aussi profondes et existentielles pour l'homme en ayant l'air de raconter une simple histoire anodine. C'est en cela que consiste le miracle. La culture est ainsi sauvgardée dans la mémoire des hommes; Il développe dans cette même fable une argumentation différente pour chaque animal, le loup est ainsi assimilé à un dictateur, interdisant à la population de se plaindre des sévices dont elle est victime. souffre et tais toi. Loup incarne l'homme biensûr, on retrouve dans la transposition de l'allégorie animale, le monde des hommes, la philosophie à tirer de nos actes. L'argumentation de l'agneau va à l'inverse du loup.

Ainsi qu'il le dit dans sa dédicace à "Monseigneur Le Dauphin" du premier recueil des fables, La Fontaine rappelle le principe qui inspire les fables, "je me sers d'animaux pour instruire les hommes"; Le miracle est réussi. La réussite des fables tient à ce que les animaux sont humanisés, et cette métamorphose s'inscrit dans une logique, ce qui rend les fables encore plus convaincantes.

Il n'y a pas d'époque pour lire les fables, elles sont toujours et ont toujours été contemporaines. Derrière le loup et l'agneau, se cachent des individus que La Fontaine côtoie, il élargit la fable à des situations qui dépassent de simples rapports individuels pour refleter les relations internationales,lorsque par exemple les petits états sont agressés et menacés par les plus gros. Il en va de même pour l'agneau face au loup.

Culture est le mot qui correspond le mieux aux fables, miracle car elles sont à la portée de tous, sans pour autant être ennuyeuses

 

Pour aller plus loin

Vers le bac : Parcours, initiation au commentaire, questionnaire et dissertation

bac 2024

 

 

Les procédés d'écriture             Revisions

Faire un repérage sur une poésie    Réviser en 15 leçons -  Quiz  

    

 

Pour aller plus loin : vers le bac

 

Rimbaud

 Objet d'étude : La poésie du XIXe siècle au XXIe siècle

 

Dissertation sur une oeuvre et le parcours associé.

 

Apprendre à disserter sur une oeuvre intégrale 

 

H dorion

Poésie 2024

 

Poésie 2023

 

Victor hugoQuestionnaire 

 

 

 

Exercices : vers le bac et l'étude des parcours

 

Methode

Oral, grammaire, entretien

Es-tu prêt pour l'oral, la grammaire, l'entretien?

Entraînez-vous aux quiz

Propositions  - Propositions. S C  -  Négation  - Interrogation  - Oral  -  Entretien

Questions de grammaire sur "Mes forêts" Hélène Dorion 

La subordination  -  L'interrogation  -  La négation

Questions de grammaire sur "Les Cahiers de Douai" de Rimbaud 

Arthur Rimbaud

Quiz la grammaire du recueil de Ponge "La Rage de l'expression"

La subordination  - L'interrogation   -  La négation 

Le français en seconde

seconde

Ajouter un commentaire