Présenter un ensemble d'arguments pour soutenir, étayer une idée

 Quelle est la différence entre convaincre et persuader ?

Convaincre, consiste à défendre une thèse contestable, de façon logique et rationnelle, dans le but d’amener la personne visée à adhérer à cette thèse ; tandis que persuader utilise les sentiments, fait appel aux émotions de la personne visée.

Les démarches de l’argumentation
- L’ironie : affirmer le contraire de ce que l’on veut faire entendre.

- Convaincre : faire appel à la raison du lecteur (indices de l'énonciation rares ou absents, structure claire et rigoureuse, procédés tels que la concession…)
- Persuader : faire appel aux sentiments 

- Délibérer : discuter et analyser une situation en vue de prendre une décision. On mobilise des arguments contradictoires afin d’arrêter son choix. Cela peut être un discours intérieur ou à plusieurs.

Allons plus loin :

1) Démontrer :
- Lorsqu'on démontre une thèse, on avance la preuve de son bien fondé par des éléments incontestables. La démonstration est ainsi irréfutable et pleine de logique et les conclusions incontestables. Ainsi pour démontrer, il n'y a pas besoin d'interlocuteur: la vérité que l'on avance est irréfutable.

- Par contre, le texte qui argumente, et qui cherche à démontrer se reconnait aux éléments suivants:

- Sa logique objective: le narrateur s'efforce, parce que ce qu'il dit est une vérité totale.

- Un raisonnement empreint de logique, dont la cohérence est vraiment explicitée, 

- L'utilisation de beaucoup de mots de liaison montrent la progression de la démonstration.

2) Convaincre :
- Lorsqu'on essaye de convaincre quelqu'un de la vérité d'une thèse, on l'amène sur le terrain du narrateur de manière rationnelle pour lui montrer que ce que l'on dit est vrai: la différence avec la démonstration est que la thèse n'est pas incontestable, et qu'on peut toujours defendre un point de vue adverse.
Ainsi, pour convaincre, il faut un partenaire.

- Un texte qui argumente est un texte qui cherche à emporter l'adhésion, il se reconnait à :

- Les arguments énoncés, renforcés par la thèse

- L'utilisation de raisonnements empreints de logique qui utilisent des mots de liaison

- La prise en compte de la position adverse que l'on essaye de démontrer.

3) Persuader :
- On peut aussi utiliser les sentiments pour faire se ranger quelqu'un à notre thèse. Un texte qui argumente et cherche à persuader se reconnait à:

-faire s'impliquer le partenaire par le recours à des moyens qui enoncent :

classique apostrophe, interrogations, soit on utilise le registre émotif, soit on utilise plein de procédés et des figures de rhétorique, pour rechercher la séduction du partenaire par un discours bien construit.

Il existe des logiques de raisonnement dans un texte argumentatif :

- La déduction: commence par une loi générale pour terminer sur un fait particulier. (Exemple : le syllogisme)

- L'induction est le contraire de la déduction, on part d'une action particulière pour aboutir à une loi générale.

Le type de raisonnement pour démontrer ou prouver 

Le syllogisme 
C'est un raisonnement logique basé sur trois propositions : il est toujours formellement vrai mais peut-être matériellement faux 

On peut le schématiser comme suit :
Proposition majeure (tous les hommes sont mortels)
Proposition mineure (or Socrate est un homme)
Conclusion (donc Socrate est mortel)

Autre exemple 
Toute injustice est défendue = la prémisse majeure
Or, l'usure est une injustice = la prémisse mineure
Donc l'usure est défendue = conclusion 
 
Si les prémisses sont vraies, alors la conclusion est vraie également. La conclusion du syllogisme doit-être comprise dans la majeure. 

Autre exemple
Tous les hommes sont mortels
Or, tous les rois sont hommes
Donc tous les rois sont mortels
Dans cet exemple, on voit bien que la conclusion est contenue dans la majeure : les rois sont mortels car ils sont des hommes. 

Autre exemple
Tout chat est sympathique ;
Or tout philosophe est un chat ;
Donc tout philosophe est sympathique.

Autre exemple
Tous les hommes sont libres
Nicolas est un homme
Nicolas est libre

Le vrai syllogisme pose une affirmation universelle ou générale dans la première prémisse

Le paralogisme = un faux syllogisme
C'est une syllogisme qui est faux (par ignorance des règles du syllogisme). Dans le cas du paralogisme, la conclusion est fausse.
Exemple de paralogisme :
Tous les chiens sont mortels
Or Toby est mortel
Donc Toby est un chien

Le sophisme 
c'est un faux syllogisme : quand l'interlocuteur essaie volontairement de fausser le raisonnement - Sous l'apparence d'une argumentation logique, on aboutit à une conclusion totalement fausse ou illogique. Dans le cas d'un sophisme, la conclusion est fausse.
Exemples
Tout ce qui est rare est cher
Or un cheval bon marché est rare
Donc un cheval bon marché est cher
C'est contraire à la raison, au bon sens!

Tous les hommes sont mauvais cuisiniers, 
Socrate est un homme.
 Donc Socrate est mauvais cuisinier.

 Quels sont les différents types d’arguments ?

- L'argument d'autorité : il s'agit d'une idée émise d'un groupe  ou d'un homme illustre que l'on ne peut généralement pas contester.

- L'argument ad hominem est utilisé pour une raison personnelle pour attaquer l'hypothèse de l'adversaire. Il s'agit d'une attaque de la personne plus qu'une attaque de ses idées dans le but de la discréditer. Cet argument n'a pas de valeur véritable.

- L'argument logique est de type rationnel. Par exemple, "être libre, c'est refuser l'exclavage"

Les mauvais arguments 

- Les faux syllogismes : ex. paralogisme et sophisme 

- La contre-vérité : affirmation contraire à la vérité

Pour démontrer :

• Raisonnement déductif - La déduction: commence par une loi générale pour terminer sur un fait particulier. (Exemple : le syllogisme)
• Raisonnement inductif - L'induction est le contraire de la déduction, on part d'une action particulière pour aboutir à une loi générale.
• Raisonnement par analogie : rapprocher des réalités. A est à B ce que C est à D 

Pour réfuter :

De quelle façon peut-on prendre en compte la thèse adverse, pour en tirer partie ?

On peut aussi tenir compte des arguments de l'adversaire et les intégrer dans le raisonnement, on peut le faire de trois façons.

• - Le raisonnement concessif : il permet de donner raison à l'adversaire sur quelques points avant de réfuter l'essentiel de son argumentation.
• - Le raisonnement par l'absurde : Il fait mine d'adopter la thèse adverse pour en tirer par déduction des conséquences ridicules : cela permet au locuteur de montrer que l'idée de départ, autrement dit la thèse adverse est illogique.
• - L'ironie : La thèse adverse est prise en compte, elle feint d'adopter les arguments de l'adversaire pour mieux les tourner en dérision.

En début de texte❯ tout d'abord, en premier lieu (... en second lieu), premièrement (... deuxièmement), non seulement (... mais encore) 

Ajouter (un argument)❯ ensuite, en outre, de plus, de surcroît, en second lieu (après en premier lieu), deuxièmement (après premièrement), puis, mais encore (après non seulement) 

Établir une alternative❯ d'une part …, d'autre part 

Comparer❯ comme, ainsi que, de même que … (de même), autant ... que, aussi … que, plus / moins … que 

Reformuler❯ en d'autres termes, c'est‑à‑dire, autrement dit 

Illustrer❯ par exemple, d'ailleurs, ainsi, comme, notamment, en particulier 
❯ c'est le cas de

Expliquer, justifier (cause)❯ parce que, comme (conj. de sub.)
❯ en effet, effectivement 
❯ car 
❯ en raison de, grâce à, à cause de, suite à (prépositions)

Réfuter (opposition)❯ bien que, alors que, même si, tandis que, quoique 
❯ malgré, au lieu de (prépositions)
❯ Attention : malgré que❯ mais, or 
❯ au contraire, cependant, en revanche, toutefois, pourtant, néanmoins, malgré tout, en réalité, en vérité, en fait 
❯ sauf que, il n'en reste pas moins que 

Concéder (concession)❯ certes, bien sûr, évidemment, apparemment, sans doute 
❯ bien que, même si, si, quoique, il est vrai que, il faut bien reconnaitre que 
❯ malgré, en dépit de, sauf, hormis, excepté, mis à part (prépositions)

Supposer (hypothèse)❯ si, au cas où, en admettant que, à condition que, pourvu que, pour peu que, selon que, suivant que, sauf si, à moins que (conj. de sub.)
❯ en cas de, sous réserve de (prépositions)

Exprimer un but❯ pour que, afin que, de façon que 
❯ ce que l'on veut éviter : de peur que, de crainte que
❯ pour, afin de, dans le but de, en vue de, de manière à, de façon à (prépositions)

Exprimer une conséquence❯ si bien que, de sorte que, au point que, si… que, tellement… que
❯ par conséquent, c'est pourquoi, voilà pourquoi, ainsi, aussi, finalement, alors (adverbes)
❯ donc (conj. de coordination)

Conclure❯ ainsi, enfin, en conclusion, pour conclure, en définitive, en somme, finalement, en fin de compte (adverbes)
❯ donc (conj. de coordination)

Est-ce un syllogisme ou un sophisme? 

1 - Les mammifères sont des animaux
Les baleines sont des mammifères
Donc les baleines sont des animaux 
 

2 - Tout ce qui est rare est cher
Or ce qui est bon marché est rare
Donc ce qui est bon marché est cher
 

3 - Plus il y a d'emmental, plus il y a de trous
Plus il y a de trous, moins il y a d'emmental
Donc, plus il y a d'emmental, moins il y a d'emmental 

 

La conclusion est-elle vraie ou fausse? 

Je l'ai lu dans le journal.
Tous les journaux racontent des mensonges.
C'était un mensonge
 

Aucun docteur n'est sérieux, 
vous êtes sérieux. 
Vous n'êtes pas docteur

 

Ces raisonnements sont-ils inductifs ou déductifs? 

Les classes de première doivent rendre leur devoirs. Tu es un élève de première, tu dois donc rendre ton devoir. 

Les adjectifs s'accordent en genre et en nombre avec le sujet. Donc l'adjectif "gentil" s'accorde selon les règles de l'accord de l'adjectif 

La calotte glaciaire est en train de fondre, donc le réchauffement climatique existe 

Le nombre d'habitants au augmenté en France en 2022 et 2023 donc il augmentera en 2024 

TEXTE 1
Les jeux vidéo sont nuisibles pour l’apprentissage. En effet, les enfants qui passent trop de temps à jouer aux jeux vidéo dorment mal, ce qui dégrade leur mémoire et leurs capacités d’apprentissage. D’ailleurs, une étude scientifique a montré que les enfants qui jouent après leurs devoirs retiennent moins bien les leçons qu’ils viennent d’apprendre. De plus, ils mettent plus de temps à s’endormir et leur sommeil est moins réparateur. « C’est un problème qui ne doit pas être pris à la légère », disent certains spécialistes, qui avertissent ainsi les parents.
TEXTE 2
De nombreuses études ont montré que la pratique des jeux vidéo développait diverses compétences chez les enfants. D’abord, la capacité à traiter l’information en parallèle : pouvoir manier plusieurs données à la fois, savoir s’interrompre pour traiter une urgence, puis revenir à la tâche précédente au bon endroit. Les jeux vidéo entraînent également à évaluer la situation et à prendre la bonne décision. Enfin, ils accroissent les capacités d’anticipation et développent donc l’adaptabilité à des situations très différentes

- Quelle est la thèse des deux textes?
– Disent-ils la même chose ?
– Quelles sont donc les deux thèses en présence ? 
Arguments de la thèse 1
Connecteurs 
Arguments de la thèse 2
Les connecteurs 

 

Entraînement :

Exercice 1 :
 a) Quelle est la thèse de ce texte. Relevez les arguments proposés. 
b) Soulignez les connecteurs logiques qui les introduisent.
c) Trouvez un argument et un exemple supplémentaires pour étayer cette thèse.

Il m'est impossible de regarder sans une sorte de tristesse ces chemins [de fer] merveilleux auxquels notre 
industrie semble donner des ailes. Je ne sais si c'est un progrès que de pouvoir fendre ainsi l'espace comme une 
flèche ; mais ce qu'il y a de sûr, c'est que cela me rend plus sensible la rapidité de la vie, qui, avant notre invention, 
l'était cependant bien assez. […] On croit gagner du temps parce qu'on accélère. Mais ces voyages étourdissants ne 
font qu'abréger l'existence, qui n'est, elle, qu'une traversée.
Jules Lefèvre-Deumier, Le livre du promeneur, 1854.

Exercice 2 : 
Ce texte rédigé par un élève s'est mélangé. Reconstituez-le puis indiquez quelle est la thèse réfutée (contredite) dans le texte.

a) Pour autant, ces résultats sont à nuancer. Les jeunes adultes de 16 à 30 ans passent en effet en moyenne plus de
deux heures par jour sur de nouveaux supports de lecture.
b) Toutes les enquêtes réalisées auprès des jeunes de 15 ans montrent un effondrement mondial du goût pour la
lecture papier et notamment la lecture d'ouvrages de littérature.
c) La lecture a donc évolué avec les nouvelles technologies.
d) Cette évolution des formes de lecture semble irréversible car ce qui plaît dans ces supports, c'est interactivité de l'image et du texte.