Comment repérer les procédés littéraires, lier le fond et la forme pour faire un commentaire en poésie.

Exercices de repérage en poésie

– le fond et la forme

Le fond = le thème

La forme = les procédés d’écriture

Il faut pour réussir son commentaire, mêler le fond et la forme

  • Ne pas faire une liste des figures de style, des registres, des champs lexicaux…
  • Montrer que ces figures de style, ces registres, ces champs lexicaux… sont évocateurs du thème
  • Quels procédés d’écriture ?

  • Énonciation (qui parle ? De quoi ? Quels pronoms sont utilisés ?)
  • Procédés grammaticaux : temps des verbes, changement de temps
  • Procédés lexicaux : registre littéraire, les champs lexicaux, niveau de langage, figures de style
  • Rythme et ton
  • Ponctuation, éventuellement mise en page

 

 – l’introduction

  • Amorce = replacer l’extrait étudié dans un contexte plus large
  • Présentation de l’extrait, auteur, mouvement littéraire, titre en précisant le passage (incipit, excipit, scène, acte…)
  • Thème
  • Genre = théâtre, poésie, roman
  • Registre = comique, tragique…
  • Problématique
  • Plan

– Conclusion

Répondre à la problématique

Synthèse

Elargir = ouverture

La méthode à suivre pour réussir un commentaire

Poésie

CoursEx 

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Théâtre

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Les procédés littéraires   Cours / Quiz 

La comparaison   Cours Fiche / Quiz 

Que signifie le fond et la forme ? Exemple Le Pont Mirabeau d’Apollinaire

Exemple

Le Pont Mirabeau d’Apollinaire

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
       Et nos amours
   Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine

       Vienne la nuit sonne l’heure
       Les jours s’en vont  je demeure

Si on veut analyser cette strophe, on peut dire :

Fond =

le thème du temps qui passe, la fuite du temps

Forme =

Verbes de mouvement « coule », « venait », « vienne », « vont »

On peut aussi remarquer l'absence de ponctuation

Les vers sont irréguliers 

Métaphore eau/temps

Analyser le texte, c’est lier le fond et la forme

Comment faire ?

Le poète évoque le temps qui passe (le fond) et c’est grâce aux procédés d’écriture qu’il va mettre en évidence ce thème

La métaphore du temps avec « l’heure » et celle de l’eau avec « coule la Seine » permet au poète d’évoquer le temps qui passe.

L’idée est encore suggérée par les verbes de mouvement « coule », « venait », « vienne », « vont », l’absence de ponctuation et les vers irréguliers.

Tous les procédés (forme) sont exploités pour évoquer le temps qui passe (le fond).

Figures de style

Quiz bac sur les procédés littéraires, repérer, définir, analyser

  •   Savoir faire les repérages d'un texte suppose que vous connaissiez vos procédés littéraires 
  • Entraînez-vous aux quiz pour évaluer votre niveau 

Quiz bac sur la comparaison, repérer, définir, analyser

Autre exemple L’horloge Charles Baudelaire

L’horloge

Charles Baudelaire

Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit :  » Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d’effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible,

Fond =

Thème = la fuite du temps

Forme =

Figure de style, personnification de l’horloge « dont le doigt nous menace et nous dit : « 

Prosopopée (le fait de faire parler un objet, un animal ou un mort)

Enumération pour désigner l’horloge avec  une succession d’adjectifs

Champ lexical de la douleur et de l’effroi

Analyser le texte, c’est lier le fond et la forme

Comment faire ?

Si on veut analyser cette strophe, on peut dire :

Le thème du temps qui passe est source d’angoisse chez le poète, on le voit par le champ lexical de la douleur « effrayant », « menace », « douleurs », « effroi ».

Pour suggérer la puissance de la fuite du temps en contraste avec l’impuissance de l’homme, Baudelaire recourt à la personnification, prosopopée de l’horloge assimilée à dieu menaçant l’homme et cette menace est encore mise en avant par l’énumération du vers 1 « Horloge ! Dieu sinistre, effrayant, impassible »

Autre exemple Victor Hugo, Elle était " Elle était déchaussée", livre I, les Contemplations

Victor Hugo, Elle était " Elle était déchaussée", livre I, les Contemplations

Elle était déchaussée, elle était décoiffée, 

Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ; 

Moi qui passais par là, je crus voir une fée, 

Et je lui dis : Veux-tu t’en venir dans les champs ? 

Fond =

Le thème est la rencontre amoureuse dans un cadre bucolique                                                                                    

Forme =

Portrait d’une femme au vers 1 avec un parallélisme structure lexicale identique « déchaussée », « décoiffée »

Vers 2 « Assise pies nus, parmi les joncs penchants » = importance de l’élément végétal dans la description

Pronom personnel « je » qui marque la présence d’un narrateur, le poète

Référence au conte « fée »

Temps du récit

Allitération en « V » et interrogation au vers 4

Analyser le texte, c’est lier le fond et la forme

Comment faire ?

Si on veut analyser cette strophe, on peut dire :

Le thème de la rencontre amoureuse se révèle dès le premier quatrain.

Les deux premiers vers évoquent le portrait d’une femme qui s’amorce avec le parallélisme du vers 1 et qui sera l’objet de l’invitation amoureuse par le poète narrateur comme l’indique le pronom personnel « je ». La description se poursuit au vers 2 « Assise pieds nus, parmi les joncs penchants ». La jeune femme est en harmonie avec la nature, l’élément végétal renforce l’image positive du tableau et l’effet d’attente du lecteur.

La jeune femme est perçue comme une créature merveilleuse, surnaturelle, « une fée » assimilant ainsi la poésie au conte et ses temps du récit, l’imparfait « passais » et le passé simple « je crus »

Le premier quatrain se termine sur une question du poète adressée à la jeune femme « Et je lui dis = veux-tu t’en venir dans les champs ? » Cette interrogation trahit le souhait, le désir du poète ainsi que le suggère l’allitération en « V », « Veux-tu », « venir ». 

Un exemple L’albatros de Baudelaire

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !

L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

 Une poésie de Baudelaire,  il s’inscrit dans le mouvement du symbolisme.

La poésie est tirée du recueil, les Fleurs du mal dont le titre est un oxymore. Dans cette poésie, Baudelaire raconte une anecdote dans laquelle les marins s’en prennent aux albatros.

Problématique possible

Quelle est la portée symbolique de cette anecdote ?

Les thèmes : marginalité et exclusion du poète  qui fait figure de poète maudit + la bassesse et la trivialité de la condition humaine + le spleen et l’idéal = thèmes récurrents dans le recueil

Structure

Vers en alexandrins = 12 syllabes

Strophes = quatrains = strophe de 4 vers

Enjambements = ils sont nombreux. Le contenu sémantique déborde sur le vers suivant

Repérage des procédés d’écriture

Les figures de style

Périphrases

 « Vastes oiseaux des mers » pour désigner les albatros = périphrase qui met en avant la grandeur et la majesté de l’oiseau toujours noble

«  indolents compagnons de voyage « , « Roi de l’azur », « prince des nuées » = périphrase élogieuse pour désigner l’albatros, son importance, son envergure, sa beauté et l’harmonie de sa vie dans son milieu « azur », « vaste ».  

Allitérations et assonances

Allitérations en « L » et en « S » pour suggérer l’harmonie entre l’oiseau et son milieu =

Allitérations en « L », « A peine les ont-ils déposés sur les planches/que ces rois de l’azur, maladroits et honteux, laissent piteusement leurs grandes ailes blanches ».

Allitérations en « S » « prennent des albatros, vastes oiseaux des mers/ qui suivent indolents compagnons de voyage, / le navire glissant sur les gouffres amers ».

Assonances en « en » pour évoquer l’indolence de l’oiseau, sa tranquillité et sa nonchalance

Champ lexical

Le champ  lexical de la mer « hommes d’équipage », « albatros », « le navire », « les planches », « les avirons », « tempête », « oiseaux des mers »

Enjambements

 “les hommes d’équipage / prennent des albatros” = enjambement = le sens déborde sur le vers suivant ce qui intensifie l’action de manière brutale

Les enjambements sont nombreux dans la poésie

La bassesse de la condition humaine

Cruauté par pur amusement

Elle est évoquée par les marins cruels qui agressent les albatros, « les hommes d’équipage », « l’un agace », « l’autre mime » par pur plaisir « souvent pour s’amuser ».  Domination des marins sur les albatros » prennent », « ont déposés », « agace », « mime ». 

Moquerie des marins

Les albatros sortis de leur milieu, les airs, deviennent maladroits et suscitent la moquerie des hommes.

La majesté de l’oiseau dans les airs contraste avec sa maladresse une fois au sol.

Métonymie « planche », « A peine les ont-ils déposés sur les planches ». Cette figure de style souligne le changement d’espace, la terre et non plus les airs.

Les contrastes sont valorisés par des antithèses

« Ces rois de l’azur »/ « maladroits et honteux » - « voyageur ailé » / « gauche et veule » - « naguère si beau » / « comique et laid »

Les adjectifs sont dépréciatifs + « voyageur ailé » = périphrase.

La périphrase « vastes oiseaux des mers » s’est transformée en « infirme qui volait ».

Plainte des oiseaux

Elle est soulignée par l’assonance en « eu », « maladroits et honteux » / « laissent piteusement leurs grandes ailes blanches » / « comme des avirons traîner à côté d’eux » / « ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule ».

« Comme des avirons traîner à côté d’eux. » Comparaison qui démystifie l’oiseau

« Piteusement », adverbe de manière qui connote la chute brutale de l’albatros dans le monde des hommes.

Identification du poète et de l’albatros

La poésie est une métaphore du poète

« Le poète est semblable au prince des nuées ». L’anecdote devient un symbole – La comparaison marque le passage de l’anecdote à l’allégorie

(l’équipage représente la société des hommes qui ne comprend pas le poète)

Le poète est défini par un article défini « le » et une majuscule, cela renforce la valeur symbolique.

L’oiseau et le poète ont la plume en commun, l’oiseau pour voler et l’écrivain pour écrire

On a l’image du poète maudit, incompris et seul au sein de la société. « exilé sur le sol », cela fait référence à l’exil du poète perdu dans le monde cruel des hommes = thématique du Spleen

Opposition ciel / terre, le ciel connote l’idéal, et la terre, le spleen, la réalité, la pesanteur terrestre et celle du quotidien.

« ses ailes de géant l’empêchent de marcher » = métaphore =  tel le poète, l’oiseau perd sa majesté et sa grandeur dans le monde réel = thème de l’inadaptation

Pour trouver les idées directrices

Le Dormeur du val de Rimbaud

On sait que cette poésie décrit un soldat endormi dans la campagne. Le lecteur découvre à la fin qu’il est mort. C’est la chute du poème pour faire réfléchir aux atrocités de la guerre.

Tu peux ainsi proposer comme idées directrices :

1 – le poème fait la description d’un soldat endormi dans la campagne

2 – pour faire réfléchir le lecteur et dénoncer les horreurs de la guerre

Une fois que tu as ton plan, tu peux commencer à étudier les procédés pour lier le fond et la forme.

Exemple n° 2

Victor Hugo, Elle était " Elle était déchaussée", livre I, les Contemplations

On sait qu’il s’agit d’une rencontre amoureuse dans un cadre bucolique, la jeune femme finit par accepter l’invitation du poète

Tu peux ainsi proposer comme idées directrices :

1 – Une rencontre amoureuse et une invitation lyrique à l’amour

2 –  Une nature complice et un cadre bucolique

Une fois que tu as ton plan, tu peux commencer à étudier les procédés pour lier le fond et la forme

 

 

Exemple n° 3

L’horloge de Baudelaire

On sait qu’il s’agit d’un poème consacré à la fuite du temps, au temps qui passe et que Baudelaire cherche à souligner les effets irréversibles d’un temps dévastateur et angoissant pour la condition humaine, impuissante face à la puissance du temps et de sa mortelle condition

Tu peux ainsi proposer comme idées directrices :

1 – Une poésie consacrée au temps qui passe

2 – La puissance d’un temps dévastateur

3-  L’impuissance de l’homme enfermé dans son humaine condition, sa mortelle condition

Une fois que tu as ton plan, tu peux commencer à étudier les procédés pour lier le fond et la forme.

Exercices français 1ère parcours bac roman, théâtre, poésie, littérature d'idées - Progressez avec les quiz, questionnaires, QCM corrigés

Exercices 2 2

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Exercices français 1ère parcours bac roman, théâtre, poésie, littérature d'idées - Progressez avec les quiz, questionnaires, QCM corrigés Révisions pour l'oral et l'écrit EAF

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