Corrigés bac de français 2019 Pondichéry ES, S - Objet d'étude, le théâtre avec Ionesco, Camus, Racine
- Le 15/05/2019
- Dans Corrigés des sujets du bac de français 2019 Pondichéry
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Corrigés du bac de français 2019
Sujets Pondichéry, séries ES, S
Objet d'étude :
Corpus
A) Jean Racine, Britannicus, 1670.
B) Albert Camus, Caligula, 1944.
C) Eugène Ionesco, Le Roi se meurt, 1962.
Question
Comment la folie des tyrans Néron et Caligula et celle du Roi Bérenger 1er se manifeste-t-elle dans ces scènes ?
Commentaire :
L'extrait d'Eugène Ionesco (texte C).
Dissertation :
Le personnage théâtral doit-il toujours être un personnage hors normes ?
Ecriture d'invention :
Un metteur en scène du Roi se meurt dialogue avec l'acteur auquel il a confié le rôle principal. Vous rédigerez une scène de théâtre dans laquelle ils confrontent leurs avis sur la façon de jouer et de mettre en scène le personnage de Bérenger Ier. Ils s'appuieront sur des passages précis du texte ainsi que sur leur expérience respective du théâtre.
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CORRECTION PROPOSEE
E.A.F. - SESSION 2019, Pondichéry
Correction de la question de corpus - Comment la folie des tyrans Néron et Caligula et celle du Roi Bérenger 1er se manifeste-t-elle dans ces scènes ?
Au sein de ce corpus, composé de trois textes : Britannicus de Racine (texte A), Caligula de Camus (texte B), et Le Roi se meurt de Ionesco, nous pouvons remarquer la mise en scène d'un tyran. Les auteurs ont choisi de représenter plus particulièrement la folie des tyrans. La folie de Néron se caractérise dans le texte A davantage par la forme que par le fond, ainsi que le suggèrent les deux grandes tirades, où Néron expose les raisons de l'enlèvement de Junie et s'en justifie de part sa position, se comparant à « César » lui-même. Les textes B et C quant à eux présentent la folie de Caligula et du roi Béranger par l'incohérence de leurs propos, ces derniers étant dépourvus de sens, ce qui les fait apparaître comme déments, l'un voulant « la lune », et l'autre s'en remettant au « soleil ». La présence des conseillers des tyrans peut aussi aider à la représentation de la folie, ainsi ils apparaissent comme des guides, vers qui se tournent vers leur souverain, mais font également apparaître une opposition entre la raison, et la folie. Cependant, dans le texte C, il n'est pas question de femme, mais de mort, c'est l'idée et la fatalité de celle-ci qui provoque la folie chez le Roi.
Correction du commentaire - L'extrait d'Eugène Ionesco (texte C).
Le thème de la mort, durant le XXième siècle tend à se propager au théâtre. Ainsi Ionesco brille particulièrement dans le théâtre absurde, cherchant à mettre en scène l'absurdité de l'homme qui à cette époque est en proie au désespoir et l'incompréhension.
Il semble que le théâtre soit le genre le plus approprié pour mettre en scène la folie de l'homme, son appréhension de la mort et les méandres de son esprit. Au sein de ce texte, il nous est possible de voir le Roi Béranger souffrant de ces maux.
Nous pouvons alors nous demander comment cet extrait met en exergue la peur de la mort, ici chez le Roi.
Pour répondre à ce questionnement, nous verrons tout d'abord qu'il s'agit d'une scène de folie, puis qu'elle se manifeste également à travers l'ambivalence des personnages secondaires.
I/ Une scène de folie
a) Le Roi, en proie à la folie...
• Longues tirades + questions rhétoriques = suggère l'angoisse chez le Roi, qui cherche à se rassurer lui-même.
• invoque le « soleil » et lui demande l'aide en le personnifiant « Soleil, soleil, me regretteras-tu ? » = discours incohérent, sans sens.
b)... causée par la peur de la mort
•Implicitement : le soleil ici représente la vie, tandis que « la nuit » représente la mort = raison de la folie
• Volonté qu'on le plaigne, qu'on le pleure « Qu'on ne les empêche pas de pleurer, de hurler, d'avoir pitié du Roi... » =suggère la peur d'être oublié, d'être effacé par la mort, « d'être regretté ».
La folie apparaît ici comme la conséquence d'une peur vicérale face à la fatalité d'une mort prochaine. Cependant, cette folie est mise en relief par la présence de personnages secondaires, qui tendent à offrir une opposition entre le personnage en proie à la folie.
II/ L'ambivalence des personnages secondaires
a) Les femmes du Roi
• Marie = tendre, aimante « Si cela pouvait le soulager » : ne pense qu'au bien-être du Roi, cherche à l'aider et garde espoir. = Figure bienveillante de la femme
•Marguerite = réaliste, sévère « Et ces deux femmes qui pleurent. Elles l'enlisent davantage, ça le colle, ça l'attache, ça le freine » suggère que l'amour porté au roi par Marie et Juliette empêche le roi de se laisser aller vers la mort. = Figure intransigeante de la femme
b) Le garde, le médecin et Juliette :
• Médecin = objectif, rationnel « Ses paroles ne méritent pas d'être consignées.Rien de nouveau » : apparaît comme celui qui peut résoudre le mal du Roi, par sa fonction de médecin, mais semble que non. Suggère que tout vient du « pauvre cerveau » du Roi, qu'il n'y a plus rien à faire.
• Le garde et Juliette = Juliette ne parle pas, en revanche la didascalie précise qu'elle pleure = signe de sa tristesse, et le garde « La littérature soulage un peu le Roi ! » signifie, par le point d'exclamation son propre soulagement, son espoir que cela soit vrai.
Pour conclure, nous pouvons dire que le texte de Ionesco met en scène la folie du Roi. En effet, la peur de mort du Roi se traduit par cette folie, le Roi ne peut se résoudre à cette fatalité. Les personnages secondaires jouent un grand rôle dans l'expression de cette peur, car ils en sont à la fois les témoins et ceux qui tentent de l'en défaire.
Nous pouvons rapprocher ce texte des deux autres textes de notre corpus, où la folie est également représentée.
Un metteur en scène du Roi se meurt dialogue avec l'acteur auquel il a confié le rôle principal. Vous rédigerez une scène de théâtre dans laquelle ils confrontent leurs avis .....
Conseils d'écriture :
Utiliser les codes du théâtre: didascalies, dialogues, tirades etc
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Bien réfléchir à la vision de la pièce des deux personnages
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S'inspirer du texte C
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Mettre au brouillon toutes les idées
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Prendre appui sur vos expériences en tant que spectateur de théâtre
Idées possibles :
Sous forme de dialogues
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Peut-être même amener à une scène de dispute, s'ils ne sont pas d'accord sur la manière de représenter la pièce
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Donner des noms au comédien et metteur en scène ?
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Faire expliquer à chacun des personnages ses raisons
Correction de la dissertation - Le personnage théâtral doit-il toujours être un personnage hors normes ?
A définir : personnage – théâtre – hors normes
Les personnages de théâtre apparaissent souvent comme des personnages hors normes, qui ne répondent pas aux codes de la société. C'est également ce qui fait sa spécificité et qui crée son rôle. Si l'on considère le personnage théâtral comme le personnage principal, il semble conventionnel qu'il soit hors normes. La présence du terme « toujours » associé au verbe « doit » de notre question, sous-entend un pré-supposé.
La réelle question est alors de savoir s'il doit être hors normes, ou s'il en a besoin pour se créer en tant que tel.
Dans un premier temps, nous pouvons dire que le personnage théâtral se doit d'être hors normes. En effet, le théâtre est un lieu d'attente, où le spectateur vient pour y voir des scènes insolites, qu'il ne rencontre pas dans le quotidien. Par conséquent si le personnage théâtral est banal et sans attrait particulier, le spectateur n'obtiendra pas l'effet pour lequel il était venu au théâtre. De plus il ne faut pas oublier que le théâtre est le moyen pour mettre en scène des sujets graves, qui sont souvent peu abordés dans la vie quotidienne, comme par exemple le thème de la folie, ou des tyrans, à l'instar des textes de notre corpus.
Le personnage théâtral se doit alors d'être toujours hors normes, afin de se créer une identité en adéquation avec le rôle qu'il tient. Par exemple, dans le texte C de notre corpus, le Roi est un personnage théâtral hors normes, de par sa fonction de roi, mais également par la folie à laquelle il est en proie. Nous pouvons également dire que le personnage théâtral, qui est par définition un personnage mis en scène dans une fiction est donc par convention un personnage hors normes, qui n'a pas pour fonction de répondre à des conventions.
Le personnage théâtral semble devoir être un personnage hors normes, or il semble qu'il ne doive pas forcément être hors normes pour se constituer comme personnage théâtral.
Dans un second temps nous pouvons dire que le personnage théâtral peut aussi ne pas être hors normes. Ainsi si nous nous penchons sur les personnages secondaires de notre corpus, nous remarquons qu'ils ne sont pas hors normes, mais qu'ils possèdent des atouts qui aident à la formation d'un personnage central, hors normes.
Par conséquent, si nous prenons l'exemple des personnages secondaires de notre corpus, nous observons qu'ils ne sont pas hors normes au sens propre du terme, mais qu'ils le deviennent grâce à leur fonction. Alors ils sont là pour mettre en exergue le personnage central. Nous pouvons également dire qu'ils comportent une grande importance pour le spectateur, ce dernier distingue en eux des personnages qui apparaissent comme « normaux », dans les normes de leur société, en qui ils peuvent s'identifier, et donc prendre plus en considération le personnage central.
Pour conclure, nous pouvons rappeler que nous nous sommes demandés si le personnage théâtral devait être hors normes, ou s'il en avait besoin pour se créer en tant que tel. Nous pouvons dire que le personnage central semble avoir besoin d'être hors normes, mais que les personnages secondaires ne le sont pas, mais qu'ils permettent au personnage central de l'être.
Nous pouvons rapprocher cette observation des œuvres théâtrales telles que celles de Shakespeare, où le personnage central est toujours hors normes, mais où les personnages secondaires ne le sont pas.
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